ar Fady NOUN | 25/07/2011
ANALYSE C’est une véritable guerre de tranchées verbale que se livrent l’ancienne et la nouvelle majorité parlementaire, en l’absence de toute perspective de changement, au point actuel des choses. Une guerre dont l’enjeu porte apparemment sur les armes du Hezbollah et le Tribunal spécial sur le Liban (TSL), mais réellement sur l’autorité de l’État.
Toutefois, à l’assaut politique lancé par le 14 Mars dès la formation du nouveau gouvernement, répond aujourd’hui une campagne qui ne se limite pas au seul cadre politique, mais se distingue par son manque de scrupules éthique, puisqu’elle atteint – et salit – la vie privée de Saad Hariri et ses relations familiales. Au point qu’une mise au point a été rendue nécessaire, en attendant un possible retour au Liban de M. Hariri, dans les premiers jours du mois de ramadan.
Toutefois, à l’assaut politique lancé par le 14 Mars dès la formation du nouveau gouvernement, répond aujourd’hui une campagne qui ne se limite pas au seul cadre politique, mais se distingue par son manque de scrupules éthique, puisqu’elle atteint – et salit – la vie privée de Saad Hariri et ses relations familiales. Au point qu’une mise au point a été rendue nécessaire, en attendant un possible retour au Liban de M. Hariri, dans les premiers jours du mois de ramadan.
Au sujet des armes, et en attendant une hypothétique conférence de dialogue, les prises de position sont antithétiques. Des déclarations favorables à la résistance se détachait hier celle de Michel Aoun. Or, en dépit des apparences, cette déclaration doit être classée dans le cadre des affirmations politiques, dans la mesure où elle gommait toute les ambigüités de ce phénomène et n’en faisait ressortir que les côtés positifs.
Une déclaration hier de Walid Joumblatt pourrait, sans commentaire, donner la réplique au chef du CPL sur ce sujet. Le leader par lequel la nouvelle majorité existe a souligné dans ses propos avoir reculé le 11 mai 2008, devant le spectre d’une discorde confessionnelle qui aurait opposé les communautés chiite et druze, et a mis en garde contre tout conflit confessionnel au Liban ou en Syrie, qui serait, selon lui, « du pur suicide ».
Il est clair, des affirmations de M. Joumblatt, que la discorde a été évitée à sa propre initiative, ce qui laisse en suspens la question de la responsabilité du Hezbollah dans cette affaire et pose clairement, à ce mouvement comme à l’État et aux autres composantes de la société politique, le problème d’une force parallèle aux forces étatiques qui pourraient leur devenir rivales, et dont le centre de commandement échappe à l’État comme expression d’une volonté commune de tous les Libanais.
L’acceptation d’une situation de « non-droit », voire sa banalisation, par des affirmations purement politiques, risque de déteindre sur d’autres aspects de la vie nationale et de miner un peu plus l’autorité de l’État. C’est un peu ce qui se passe à Lassa (Jbeil) où, contre toute évidence, une situation de « non-droit » pourrait être légalisée, du seul fait que la population a pu impunément utiliser ses armes contre un évêque, un prêtre, un moukhtar, des topographes et deux avocats venus délimiter les biens-fonds de l’Église.
La même banalisation menace le processus en cours pour faire la vérité sur l’assassinat de Rafic Hariri. Le délai de 30 jours ouvrables accordés au Liban pour arrêter les quatre suspects désignés par le TSL est sur le point de s’écouler, sans qu’aucun progrès ne se produise sur ce plan. Au nom de la raison d’État, va-t-on finir par accorder au Hezbollah, après le monopole des armes de la résistance, celui de la vérité ?
Une déclaration hier de Walid Joumblatt pourrait, sans commentaire, donner la réplique au chef du CPL sur ce sujet. Le leader par lequel la nouvelle majorité existe a souligné dans ses propos avoir reculé le 11 mai 2008, devant le spectre d’une discorde confessionnelle qui aurait opposé les communautés chiite et druze, et a mis en garde contre tout conflit confessionnel au Liban ou en Syrie, qui serait, selon lui, « du pur suicide ».
Il est clair, des affirmations de M. Joumblatt, que la discorde a été évitée à sa propre initiative, ce qui laisse en suspens la question de la responsabilité du Hezbollah dans cette affaire et pose clairement, à ce mouvement comme à l’État et aux autres composantes de la société politique, le problème d’une force parallèle aux forces étatiques qui pourraient leur devenir rivales, et dont le centre de commandement échappe à l’État comme expression d’une volonté commune de tous les Libanais.
L’acceptation d’une situation de « non-droit », voire sa banalisation, par des affirmations purement politiques, risque de déteindre sur d’autres aspects de la vie nationale et de miner un peu plus l’autorité de l’État. C’est un peu ce qui se passe à Lassa (Jbeil) où, contre toute évidence, une situation de « non-droit » pourrait être légalisée, du seul fait que la population a pu impunément utiliser ses armes contre un évêque, un prêtre, un moukhtar, des topographes et deux avocats venus délimiter les biens-fonds de l’Église.
La même banalisation menace le processus en cours pour faire la vérité sur l’assassinat de Rafic Hariri. Le délai de 30 jours ouvrables accordés au Liban pour arrêter les quatre suspects désignés par le TSL est sur le point de s’écouler, sans qu’aucun progrès ne se produise sur ce plan. Au nom de la raison d’État, va-t-on finir par accorder au Hezbollah, après le monopole des armes de la résistance, celui de la vérité ?
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