Au cours des débats, l’accent a été mis sur la nécessité d’une responsabilisation et d’une autonomisation des femmes et, plus spécifiquement, à travers la mise en place de politiques budgétaires nationales appropriées.
Parmi les principaux points discutés : les moyens par lesquels les ressources démographiques, économiques et politiques peuvent être exploitées afin d’aboutir au développement des éléments susceptibles de favoriser une autonomisation des femmes dans les pays arabes. Les orateurs ont d’ailleurs mis l’accent sur ce dernier point, nécessaire à leurs yeux pour aboutir à une égalité des sexes.
Le concept de l’intégration sociale, du point de vue du genre, a été étudié à travers l’analyse des politiques publiques adoptées par les gouvernements. Selon les spécialistes, c’est le devoir des autorités investies de mettre en place une politique publique qui prône et encourage la participation de toute la société, hommes et femmes, aux différents domaines de la vie active. En effet, ce sont ces politiques qui touchent à l’économie et aux finances publiques qui vont déterminer, en matière de budget, l’égalité ou l’inégalité entre les sexes, s’accordent-ils à dire, estimant que c’est à ce niveau que les reformes devraient prendre place.
Ils prennent cependant soin d’ajouter qu’une loi des finances qui prend en considération le genre n’implique pas l’établissement d’un budget spécifique et indépendant pour les femmes. L’idée du « Gender Budgeting » (budget prenant en considération le genre) est d’atteindre l’égalité entre les sexes, à travers non seulement les politiques appropriées, mais également la sensibilisation du public à ces questions et notamment à celle de la discrimination contre les femmes au sein des sociétés.
Les outils d’analyse proposés pour aboutir à l’égalité voulue s’articulent autour des opportunités et des possibilités d’emploi, de la volonté des organes de décision à adresser le problème, et des ressources humaines et financières disponibles. Pour cela, a notamment relevé Mme Sbaity, il est nécessaire d’avoir une base de données qui inclut aussi bien le rôle de la femme dans la société que sa représentation sur la scène politique, les dynamiques de promotion de la femme au sein de son lieu de travail et les droits de la femme quant à la nationalité et aux déplacements. Les partis actifs à ce niveau sont, selon les spécialistes, le ministère des Finances, les conseils municipaux, les organisations civiles et les médias qui peuvent promouvoir et encourager la mobilité sociale. Les orateurs étaient tous d’accord sur l’importance d’avoir une riche base de données qui permettrait aux organes de décision d’établir des politiques publiques durables et adéquates, dans un environnement spécifique.
Dans ce contexte, Mme Ayatt Abdel Maata, représentant l’Égypte, a expliqué comment son pays a réussi, grâce à une action concertée, à réduire le fossé d’inégalité entre les hommes et les femmes en matière budgétaire. Elle a fourni des informations et des statistiques qui montrent l’accroissement de la sensibilité et de la mobilisation des Égyptiens en faveur d’un budget étatique qui prend en considération les questions de genre (gender).
Mira SALHA
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