The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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July 28, 2011

L'orient Le Jour - Le HCR dénonce la détention arbitraire d’un réfugié... depuis trois ans - July 28, 2011

Par Anne-Marie El-HAGE | 28/07/2011

La représentante régionale au Liban du HCR, Ninette Kelley, s’adressant à la presse.
La représentante régionale au Liban du HCR, Ninette Kelley, s’adressant à la presse.
DROITS DE L’HOMME Évoquer la situation dramatique des réfugiés non palestiniens au Liban, principalement irakiens, soudanais et syriens, mais aussi rappeler les défis liés à ce dossier au Liban, tel est l’objectif de la rencontre avec la presse, hier, de la représentante régionale du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Ninette Kelley.

Ce n’est un secret pour personne. Les réfugiés et demandeurs d’asile au Liban risquent au quotidien d’être arrêtés, emprisonnés, maltraités et même refoulés dans leur pays. Non signataire de la convention 1951 relative au statut des réfugiés, n’ayant mis en place aucune législation pour faire face à l’afflux de populations fuyant les conflits, le Liban se contente aujourd’hui d’appliquer aux réfugiés la loi de 1962, qui sanctionne les migrants en situation irrégulière ou s’étant introduits illégalement en territoire libanais.
Absence de loi
Résultat, malgré un protocole d’accord entre l’État et le HCR, établi en 2003, environ 60 demandeurs d’asile ou personnes ayant le statut de réfugiés sont aujourd’hui détenus dans les prisons libanaises. Parmi eux, un réfugié qui est toujours détenu à la prison de Roumieh, trois ans après avoir purgé sa peine. « Il se trouve donc, depuis trois ans, en détention arbitraire, affirme Ninette Kelley. Et ce malgré la décision des juges de le libérer. » Parmi eux également, plusieurs dizaines de cas de refoulement. « Durant leur détention, les réfugiés sont poussés à signer leur rapatriement, une pratique que nous dénonçons sévèrement », souligne Mme Kelley, évoquant également des cas de réfugiés mis de force dans les avions, malgré leur résistance et leur refus de rentrer chez eux. Le Liban est pourtant signataire de la Convention contre la torture (CAT), lui interdisant de rapatrier de force des personnes qui risquent la torture dans leur pays.
« Les défis du pays du Cèdre sont aujourd’hui liés à l’absence de loi, car il est nécessaire d’éliminer les risques d’arrestation, de détention et de déportation des réfugiés », insiste Mme Kelley. Elle précise que dix mille réfugiés majoritairement irakiens sont aujourd’hui enregistrés auprès du HCR au Liban. Des réfugiés auxquels l’organisation devra se charger de trouver un pays d’accueil, ou qu’elle rapatriera, si la situation se stabilise dans leur pays. « 2 500 réfugiés trouvent chaque année une patrie d’accueil depuis le Liban, par le biais du HCR », affirme-t-elle, observant que « le Liban est le pays le plus important en matière de réinstallation ». Des chiffres qui restent cependant bien en-deçà des demandes d’asile.

Proposition de protocole d’accord
Soucieuse de trouver une solution durable au problème des réfugiés non palestiniens au Liban, l’organisation a proposé la mise en place d’un nouveau protocole d’accord avec les autorités libanaises, visant à empêcher les arrestations. « Nous espérons que le dialogue se poursuivra entre le HCR et le gouvernement à ce propos », indique Ninette Kelley. Elle ne peut toutefois s’empêcher d’exprimer sa crainte que les financements diminuent si les choses n’avancent pas.
La représentante régionale tient à saluer l’excellente coopération de l’organisation onusienne avec les autorités libanaises. « D’une part, le nombre de réfugiés arrêtés chaque mois par les FSI est en baisse. » D’autre part, elle met en exergue le partenariat entre le HCR, le Haut Comité de secours et le ministère des Affaires sociales, dans le dossier de l’assistance aux réfugiés syriens, qu’elle qualifie de « success story ». « Des réfugiés dont le nombre a été dernièrement revu à la baisse », dit-elle.
En effet, selon les chiffres officiels de l’organisation, on compte actuellement 2 300 déplacés syriens principalement installés au nord du Liban, dans des familles d’accueil. Et d’insister à ce niveau sur la nécessité de ne pas faire l’amalgame entre les déplacés et les travailleurs migrants syriens. Si ces 2 300 personnes ne sont pas demandeurs d’asile et n’ont donc pas le statut officiel de réfugiés, il n’en reste pas moins que le HCR leur porte assistance, au même titre que tous les déplacés ayant fui les conflits, qu’ils soient étrangers ou libanais. De même que l’organisation apporte son soutien aux apatrides en situation de grande précarité, ou aux populations victimes de crises humanitaires, comme elle l’a fait durant la guerre de 2006. « Ce n’est pas l’appellation qui compte, mais le fait que les populations aient besoin d’aide », conclut Ninette Kelley. 

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