The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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July 6, 2011

L'orient Le Jour - Hamadé à Berry et Joumblatt : Le TSL vous a protégés et vous protège - July 06, 2011

Marwan hamadé et Tammam Salam.Photo Sami Ayad
Marwan hamadé et Tammam Salam.Photo Sami Ayad
Marwan Hamadé a entamé son intervention de la tribune de l’hémicycle en répétant à quel point il « regrette ».
Il « regrette » que quelques « consciences vives à qui me lient encore affection et amitié » se soient égarées sur les bancs ministériels et, après avoir salué leurs réserves concernant les points les plus délicats de la déclaration ministérielle, il leur pose les questions suivantes : « N’y a-t-il donc pas de place, à vos yeux, pour la primauté de la justice à l’égard des martyrs, vos martyrs, présidents soient-ils, collègues, compagnons ou citoyens ? Ne vous êtes-vous jamais demandé, entre vous, quand, comment et pourquoi ? N’attendez-vous donc aucune réponse, de la part de ce tribunal que votre texte, en principe, renie, à ces questions essentielles pour l’avenir de ce pays et sa stabilité ?

Marwan Hamadé « regrette » ensuite la « logique » qui prévaut dans cet hémicycle, après qu’une « sérénissime apparition télévisée eut fini de gommer le peu, le très peu de clarté dont bénéficiait la déclaration ministérielle ; comme si cette personne s’était autoproclamée gouvernement à elle toute seule et que son discours avait dynamité » le texte de politique générale.
Le député du Chouf « regrette » également que cette tradition parlementaire (le débat de confiance) « tant attendue après des années de verrouillage, de sièges et de putschs, se soit transformée en séance préliminaire d’un TSL totalement inversé, où la victime devient accusée et les accusés victimes ».
Il « regrette » enfin que « l’on soit en train de guider le Liban exactement vers où les Arabes, et notamment les vaillants Syriens, sont en train de fuir : vers le règne du parti unique, le parti des armes, vers un Conseil du peuple plutôt qu’une Chambre des députés, vers un régime autocratique »...
Et Marwan Hamadé d’entrer dans le vif, affirmant que ses craintes quant à l’impact du cabinet Mikati sur le pays sont « bien plus profondes » que ses réserves concernant quelques ministres ou son opposition au sujet de telle ou telle clause de la déclaration. « J’ai peur pour le Liban et les Libanais, pour la formule fondamentale et les chartes du pays, pour sa pluralité. J’ai peur lorsque je vois à quel point nous sommes otages de la puissance des armes et de la logique de la force : nous faisons face à l’emprise de régimes qui agonisent chez certains de nos frères. J’ai peur parce que la loi de la jungle prévaut à la place de la justice, parce que les institutions dégénèrent, parce que l’État, paralysé, est le vassal absolu d’un mini-État d’obédience partisane et régionale », enchaîne-t-il.

Le renoncement de Sleiman
« Nous sommes là uniquement pour interpeler le gouvernement, du moins la partie émergente et visible de l’iceberg, pas pour faire le travail du TSL ; sauf que nous avons avec cette équipe, l’officielle et l’officieuse et sur ce sujet en particulier, un lourd, très lourd contentieux », assène le député du Chouf, s’arrêtant naturellement sur l’expression « en principe » utilisée dans la clause 14 (sur le TSL) de la déclaration ministérielle. « Non, Monsieur le président Mikati, Rafic Hariri n’a pas été en principe assassiné ; il l’a été bel et bien et après lui un cortège de vos collègues, camarades, compatriotes, et ils ont tous, sur vous, un droit sacré, qui vous poursuivra, avec ou sans confiance du Parlement, éternellement... Je continue à me demander pourquoi autant de sauvagerie dans cette lutte contre le TSL. Est-il vraiment de couleur américano-sioniste ? Est-il vraiment corrompu, partisan, comploteur ? Ou alors, au Liban ou dans ses environs, se mouchent ceux qui se sentent morveux ? Pourquoi, après chaque publication de ce tribunal, chaque histoire, chaque rumeur, chaque article de presse ou même chaque manœuvre de SR, le monde explose, les sit-in se multiplient, les institutions se verrouillent, les gouvernements tombent, les assassinats décuplent, les intimidations, les menaces et les accusations de traîtrise centuplent, la présence armée s’impose, le tout sans oublier les pressions sur le chef de l’État pour qu’il renonce aux passages les plus significatifs de son discours d’investiture comme à sa position consensuelle et à ses choix centristes ? » se demande Marwan Hamadé, appelant le Premier ministre à se débarrasser de la formule choisie pour le TSL et à revenir à la charte et à l’accord de Doha.
Et de s’adresser d’abord à Nabih Berry en personne : « Le TSL n’est pas un ennemi mais un allié pour extraire le Liban du crime organisé et libre. Plus encore : il vous a protégé au cours de ces dernières années et probablement continue-t-il de le faire. » Puis à Nagib Mikati : « Vous qui avez pavé la voie à ce TSL par le truchement de la commission d’enquête, j’espère que vous n’en aurez jamais personnellement besoin. » À Michel Aoun : « Je lui rappelle simplement que cette communauté internationale dont il se gausse aujourd’hui, elle l’a sauvé et l’a protégé. » Au tour ensuite de « l’ami, du compagnon de route de toute une vie », Walid Joumblatt : « Ce tribunal qui n’existait pas à l’époque pour protéger cet immense martyr qu’était Kamal bey vous a sans doute préservé à vous aussi. » Enfin, à Hassan Nasrallah : « Tout ce que nous lui souhaitons, c’est de pouvoir un jour, avec lui, créer un tribunal spécial pour la Palestine, pour toutes nos terres occupées au Liban et en Syrie, pour la victoire de nos peuples, de nos résistants et de nos martyrs. »
« Nous n’accusons ici personne. Nous n’institutionnalisons pas un acte d’accusation et nous n’en adoptons rien avant et hors le tribunal. Mais nous sommes déterminés à savoir, et sûrement avant 300 ans, qui a tué » Hariri et Fleyhane et Kassir et Haoui, « le peuple n’attendra pas 300 ans pour savoir qui a tué » Tuéni et Gemayel et Eido et Ghanem et Eid et, « que la direction de l’orientation me pardonne », François Hajj, martèle le député du Chouf.
« En 1978, à la première invasion israélienne, Ghassan Tuéni a dit : “Laissez mon peuple vivre.” En 2003, Rafic Hariri a dit à ses proches et ses partisans : “Nul n’est plus grand que le Liban.” Aujourd’hui, nous pouvons tous dire : Laissez les Libanais vivre et que personne ne pense être plus grand que le Liban. Nous pouvons tous dire à ce gouvernement qui s’est appelé “Tous au travail, tous pour la patrie” : Ne vous transformez pas en “tous au travail contre la patrie” », conclut Marwan Hamadé. 

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