Le pape Benoît XVI a répondu favorablement à l’invitation du président Michel Sleiman, transmise par le Premier ministre, Nagib Mikati, de se rendre au Liban. Il a eu avec M. Mikati un tête-à-tête d’une demi-heure.
Le chef du gouvernement, Nagib Mikati, a été reçu hier en audience au Vatican par le pape Benoît XVI, avec qui il a eu un entretien d’une demi-heure portant sur la situation au Liban, les rapports islamo-chrétiens et les bouleversements dans la région, plus particulièrement en Syrie.Selon un communiqué publié par le bureau de presse de M. Mikati, le Premier ministre a transmis au souverain pontife une invitation du président Michel Sleiman à se rendre au Liban, précisant que Benoît XVI a souhaité effectuer cette visite en automne prochain.
Mais interrogé par l’AFP, le porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi, n’a pas confirmé cette information provenant du bureau du Premier ministre. C’est une affirmation qui « va au-delà de la réalité, qui est simplement que le pape a été invité à se rendre au Liban et qu’il a manifesté un intérêt » pour cette invitation, a-t-il dit à l’AFP.
Selon des sources informées, citées par l’agence française, un projet de voyage est bien à l’étude au Vatican. Le mois d’avril a été cité. Benoît XVI devrait y remettre aux évêques du Moyen-Orient une « exhortation apostolique » contenant les conclusions du synode des évêques de la région qui s’était déroulé il y a un an au Vatican.
Ce voyage, s’il se confirme, sera le premier de Benoît XVI au Liban et le second dans la région, après le voyage historique qu’il avait fait en mai 2009 en Jordanie, en Israël et dans les territoires occupés.
Le chef du gouvernement a présenté au pape sa délégation de 18 personnes, dont 13 membres de sa famille et plusieurs enfants.
La « situation délicate » en Syrie a été l’un des principaux thèmes de l’entretien du pape avec le Premier ministre, a indiqué un communiqué du Vatican, qui rappelle « l’urgence d’un engagement général à une pacification qui se fonde sur la justice, la réconciliation, et le respect de la personne et de ses droits ».
« La contribution fondamentale que peuvent offrir les chrétiens, appelés à être des artisans de la concorde et de la paix, et dont le maintien est essentiel pour le bien de la région, a été rappelée », a ajouté le communiqué.
Ces entretiens « ont mis en exergue le rôle du Liban tant sur le plan régional qu’international, ainsi que sa vocation à offrir un message de liberté et de coexistence harmonieuse entre les diverses communautés chrétiennes et musulmanes ». Cette idée a été également reprise dans le communiqué publié par le bureau de presse de M. Mikati, qui a insisté durant l’audience sur la vocation du Liban en tant que refuge des populations persécutées. « Les chrétiens d’Orient ont toujours constitué les piliers des libertés, notamment de la liberté de croyance et des droits de l’homme. Ils ont toujours trouvé au Liban un abri sûr. Plus les chrétiens du Liban se sentiront en sécurité, plus cela se répercutera positivement sur les chrétiens d’Orient », a-t-il dit, soulignant l’importance du rôle que le Saint-Siège peut jouer à ce niveau.
Devant le souverain pontife, le Premier ministre a expliqué que l’émigration des chrétiens du Liban est essentiellement liée à des raisons économiques et a insisté sur le fait que l’islam est une religion fondée sur la tolérance, l’ouverture et l’acceptation de l’autre.
Selon le communiqué du Vatican , « les deux parties ont dit leur espoir d’une meilleure stabilité politique, d’une meilleure collaboration et d’un dialogue approfondi entre les responsables de la vie sociale et nationale » libanaise.
M. Mikati devait aussi rencontrer le secrétaire d’État et numéro deux du Saint-Siège, le cardinal Tarcisio Bertone, et le ministre des Affaires étrangères, Mgr Dominique Mamberti.
Tous deux ont exprimé l’inquiétude du Saint-Siège face à la situation au Moyen-Orient, « non seulement pour les chrétiens, mais aussi pour toutes les autres sociétés ». Ils ont jugé nécessaire de calmer les esprits et exprimé l’espoir que « la voix de la raison l’emportera ».
NN.SS. Bertone et Mamberti ont en outre insisté sur le fait que « le Liban est essentiel pour la présence chrétienne en Orient, d’autant qu’il a toujours présenté un modèle de coexistence », avant d’indiquer que le Saint-Siège lui accorde une attention particulière.
Les deux prélats ont ensuite abordé le dossier du Tribunal spécial pour le Liban, affirmant à ce sujet en substance que la crédibilité de chaque gouvernement commande qu’il se conforme aux engagements internationaux de l’État.
Avent d’être reçu par le pape, M. Mikati avait reçu à l’hôtel où il réside le chef de la diplomatie italienne, Giulio Terzi di Sant’Agata, avec qui il a passé en revue les relations libano-italiennes. M. di Sant’Agata s’est félicité de la position de son hôte par rapport au dossier du financement du TSL et des engagements internationaux du Liban.
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