The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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November 29, 2011

L'orient le jour- En dépit des menaces aounistes, le 8 Mars affirme qu’il approuvera le financement pour sauvegarder le cabinet Mikati , November 29, 2011


Par Philippe Abi-Akl 

Le Conseil des ministres tiendra-t-il comme prévu sa réunion demain, mercredi, après le report de la séance de vendredi dernier, en raison du défaut de quorum résultant du boycott observé par les ministres du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme ? Le Conseil parviendra-t-il à régler la question du financement du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), qui figure à l’ordre du jour de la réunion? Les ministres aounistes assisteront-ils à la réunion ? Démissionneront-ils ? Ou bien laisseront-ils ce privilège au Premier ministre Nagib Mikati au cas où le financement ne serait pas assuré ?
Autant de questions qui se posent dans les milieux politiques et qui constituent le point central des contacts entre les différents responsables et parties, au lendemain de l’initiative aouniste de vendredi dernier et du climat d’escalade politique qui lui a fait suite. De Rome, Nagib Mikati a annoncé que le Conseil se réunirait mercredi, que la question du financement est bel et bien à l’ordre du jour et que « chaque ministre devait assumer ses responsabilités » – compte tenu du fait que les délais fixés par l’ONU échoient le 15 décembre et que le Liban encourt des sanctions internationales s’il ne paie pas sa contribution. C’est pourquoi, en se fondant sur le préambule de la Constitution, M. Mikati a mis l’accent, de la capitale italienne, sur le fait que le Liban fait partie de la communauté internationale dont il respecte et applique toutes les résolutions sans sélectivité aucune, qu’il est attaché à la justice, et qu’il est impossible d’ignorer les crimes et les assassinats commis sur le territoire libanais. Le Premier ministre a également réaffirmé son intention de s’en aller si la clause sur le financement n’est pas approuvée en Conseil des ministres.
De source ministérielle, le sort de la séance de mercredi est lié aux contacts menés par le président de la Chambre, Nabih Berry – notamment avec le chef du CPL, Michel Aoun –, pour trouver une issue à la crise qui n’embarrasserait aucune partie de la majorité actuelle et qui garantirait, en même temps, le financement du TSL sans que cela ne constitue un défi pour quiconque, de manière à permettre à M. Mikati de rester au Sérail. Nabih Berry aurait déjà envoyé plus d’un émissaire à Rabieh pour convaincre M. Aoun du danger que constituerait une vacance au niveau du gouvernement dans les circonstances actuelles, tout en reconnaissant le bien-fondé de ses revendications. Mais le président de la Chambre aurait quand même mis l’accent sur la nécessité de financer le TSL, dans la mesure où c’est la crédibilité de l’État et la réputation du Liban qui sont en jeu. M. Berry aurait veillé à dire au général Aoun qu’il serait plutôt d’avis que la discussion sur ce dossier soit reportée, si toutefois cela est possible, mais que la décision de financer le tribunal reste au final moins dangereuse que celle de torpiller le cabinet parce que nul n’est en mesure de supporter les conséquences d’un vide politique.
Le président de la Chambre a également contacté le chef de l’État, Michel Sleiman, pour lui affirmer, au nom du mouvement Amal et au nom du Hezbollah, que les deux formations ne soutiennent pas les positions du général Aoun et qu’elles sont en faveur du maintien du cabinet Mikati. Le ministre de la Santé Ali Hassan Khalil a ensuite fait le déplacement au palais de Baabda pour confirmer la position de M. Berry au président Sleiman, suivi par le député Mohammad Raad, qui a lui aussi exprimé son soutien à la préservation du gouvernement actuel, malgré l’opposition du Hezbollah au TSL et à son financement, mais dans la continuité de la position exprimée par le secrétaire général du parti, Hassan Nasrallah, qui avait indiqué qu’il s’alignerait sur la position du Conseil des ministres quelle qu’elle soit.
Des milieux politiques de la majorité affirment cependant, en réponse aux menaces aounistes, que le gouvernement ne tombera pas et qu’il n’y aura pas de démissions. Les milieux proches du Hezbollah soulignent en effet que le gouvernement restera en place, tandis que des sources proches d’Amal révèlent que Michel Aoun devrait expliciter au plus tôt la position de son parti. Ces sources de la majorité estiment en effet que le gouvernement Mikati constitue « une nécessité nationale » dans les circonstances actuelles dont il est impossible de se passer, aussi bien pour le Liban et la sécurité interne que pour la Syrie au plan régional. Une vacance conduirait à une crise politique et mènerait le pays à la déstabilisation, selon des rapports reçus par certains officiels, selon lesquels une démission du cabinet pourrait conduire à des développements locaux dangereux et des incidents sécuritaires graves.
Par ailleurs, la chute du cabinet Mikati pourrait aussi ouvrir la voie à un retour du 14 Mars au pouvoir, compte tenu du repositionnement du chef du PSP, Walid Joumblatt. L’opposition insisterait en effet d’abord sur le maintien du cabinet Mikati pour gérer les affaires courantes puis sur la nécessité d’un cabinet monochrome formé du 14 Mars, ce qui aurait immanquablement des répercussions négatives sur le 8 Mars, et plus particulièrement sur le Hezbollah et le CPL. C’est pourquoi le Hezbollah préfère financer le TSL et maintenir le gouvernement en place, opération la moins coûteuse politiquement.
Partant, une série d’issues de secours sont actuellement en gestation, sous l’égide de Nabih Berry, pour faire avaler la pilule du financement. Un scénario consisterait à laisser 7 ou 8 ministres s’absenter, de sorte que 22 seulement soient présents. Le vote se ferait à la majorité des présents et le financement serait donc approuvé. D’autres scénarii sont également en cours : confier au Haut Comité de secours, ou encore à la Banque centrale, le soin de verser la cotisation du Liban. Ou bien encore verser le montant requis en puisant dans le budget de la présidence du Conseil. Mais invariablement, les sources de la majorité affirment que le financement sera approuvé et que le cabinet tiendra malgré les réserves de Aoun, dont les ministres s’absenteront probablement de la séance.

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