The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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December 1, 2011

L'orient le jour- « Le financement c’est bien, mais le reste au niveau du TSL doit suivre », soulignent les pôles de l’opposition, December 1, 2011

L’annonce, hier, par le Premier ministre Nagib Mikati de la décision de transférer au Tribunal spécial pour le Liban le montant de la quote-part du Liban au financement du TSL a suscité, comme il fallait s’y attendre, moult réactions dans les milieux locaux, plus particulièrement parmi les pôles du 14 Mars. D’une manière générale, ces derniers ont applaudi à la décision de M. Mikati d’assurer le financement, soulignant que cette mesure signifie une reconnaissance implicite du TSL par le gouvernement, et par voie de conséquence, l’exécutif doit aller de l’avant sur ce plan et continuer à mettre à exécution les engagements internationaux pris par le Liban, ce qui implique que les autorités concernées doivent remettre au TSL les quatre cadres et responsables du Hezbollah accusés par l’acte d’accusation du TSL d’être impliqués dans l’assassinat de Rafic Hariri. Les pôles du 14 Mars ont relevé par la même occasion que cette reconnaissance implicite du TSL par le gouvernement rend caduc l’argument du Hezbollah selon lequel le tribunal est « un instrument israélien ». 
Les milieux politiques s’accordaient hier à attribuer au chef du législatif et leader du mouvement Amal, Nabih Berry, tout le crédit de ce déblocage dans l’affaire du financement. M. Berry a reçu à cet égard des appels téléphoniques du président Michel Sleiman et de M. Mikati qui ont mis l’accent sur l’importance de cette issue annoncée par le Premier ministre. Les députés Serge Tersarkissian et Riad Rahhal (14 Mars) ont « remercié » pour leur part, dans une déclaration conjointe rendue publique à leur sortie du Parlement, M. Berry pour « le scénario qu’il a concocté en vue d’assurer le financement du tribunal ». « Cela apporte une nouvelle preuve de l’absence du Premier ministre pour ce qui a trait aux grandes décisions se rapportant au pays », ont souligné les deux députés. 

Ce point de vue n’est évidemment pas partagé par le ministre Ahmad Karamé qui a souligné que M. Mikati « a prouvé qu’il est un homme d’État capable de prendre des décisions nationales et qui possède une faculté exceptionnelle à gérer tous les dossiers avec détermination et fermeté ». Abondant dans le même sens, le mufti de la République, cheikh Mohammad Rachid Kabbani – qui est entré en contact par téléphone avec le Premier ministre – a « félicité » M. Mikati pour sa décision « qui a sauvé le Liban du climat de dissensions profondes ». 

 Les pôles du 14 Mars 
Au niveau des réactions enregistrées parmi les pôles du 14 Mars, le chef du parti des Forces libanaises, Samir Geagea, a accueilli favorablement la mesure prise par M. Mikati, abstraction faite du mécanisme choisi, et il a relevé à ce propos que c’est en sa qualité de chef du gouvernement que M. Mikati a rendu publique cette décision. « Par voie de conséquence, a déclaré M. Geagea, qu’on le veuille ou pas, le Hezbollah et ses alliés ont reconnu le tribunal international car ils représentent la majorité au sein de ce gouvernement. À partir d’aujourd’hui, le Hezbollah et ses alliés ne peuvent plus prétendre que ce tribunal est américano-israélien et le général Michel Aoun ne pourra plus prétendre que le tribunal porte atteinte à la souveraineté nationale. » 
Et le leader des FL d’ajouter : « Si le Hezbollah veut préserver un minimum de crédibilité, il devrait reconnaître le tribunal international et mettre à exécution la deuxième étape qui consiste à livrer les accusés au tribunal. La troisième étape serait alors de suivre de près l’action du tribunal en se basant sur une approche juridique. » 
Pour sa part, l’ancien député Farès Souhaid, coordinateur du secrétariat général du 14 Mars, a souligné que le versement de la quote-part du Liban constitue « une victoire pour le courant indépendantiste ». Dans une déclaration à l’AFP, il a affirmé que le paiement décidé par M. Mikati représente « une reconnaissance claire du tribunal par le gouvernement ». « Puisque le cabinet, qui comprend le Hezbollah, a reconnu le tribunal, il faut désormais poursuivre la coopération avec cette instance en livrant les quatre accusés au tribunal », a souligné M. Souhaid. 
Même son de cloche au niveau du courant du Futur qui a souligné que l’annonce de la contribution du Liban au financement du TSL constitue « un pas dans la bonne direction » et le « résultat de la lutte menée par les Libanais en faveur du tribunal ». « Cette décision, a ajouté le courant du Futur, représente une reconnaissance, de la part de tous les membres du gouvernement, et à leur tête le Hezbollah, de l’importance du tribunal. Le Hezbollah se doit sur ce plan de poursuivre le processus qu’il a entamé, en couvrant le financement, et livrer dans ce cadre les quatre accusés afin que les autorités libanaises puissent honorer leurs engagements internationaux. » 
Le chef du bloc parlementaire du courant du Futur, l’ancien Premier ministre Fouad Siniora, s’est demandé pour sa part pourquoi les détracteurs du TSL ont « provoqué pendant des mois une crise et ont entretenu un climat de tension et de crispation pour en fin de compte avaliser le financement ». 
Le député Ahmad Fatfat (courant du Futur) a déclaré de son côté que le versement de la quote-part du Liban constitue « une défaite pour le Courant patriotique libre et pour le Hezbollah qui prétendaient que ce tribunal est anticonstitutionnel ou israélien ». « Or il s’est avéré que ce tribunal est bel et bien constitutionnel et qu’il n’est nullement israélien car autrement le chef du gouvernement n’aurait pas pu assurer le financement », a déclaré M. Fatfat qui a souligné en outre que c’est la Syrie qui a fait pression sur ses alliés afin de faciliter le financement car elle tenait au maintien du gouvernement actuel au pouvoir. 

 Kataëb-PSP
Il convient d’indiquer dans ce cadre que le dossier du financement du tribunal a été discuté au cours de la réunion que le leader des Kataëb, le président Amine Gemayel, a tenue hier à la Maison centrale de Saïfi avec une délégation du PSP. 
Reste à signaler que le ministre Nicolas Nahas a précisé que le financement par le Liban du TSL a été assuré en puisant dans « le budget du Conseil des ministres ». Cette précision est implicitement contestée par le Hezbollah dont la chaîne de télévision al-Manar a souligné hier soir que la décision de verser la quote-part du Liban « n’a pas été avalisée par le gouvernement et n’est pas passée par les institutions constitutionnelles, en l’occurrence le Parlement ». « C’est le président de la Chambre qui, au dernier quart d’heure, a sorti de sa poche la solution qui a été approuvée par le chef du gouvernement, la solution étant d’assurer le financement par le biais du Haut Comité de secours. » 

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