The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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December 2, 2011

L'Orient le jour - Quand les deux Khalil reviennent de Damas avec le O.K. syrien..., December 2, 2011

LIBAN
ÉCLAIRAGE

Par Philippe Abi-Akl | vendredi, décembre 2, 2011

Le Premier ministre Nagib Mikati a réussi à assurer la contribution de Beyrouth au financement du Tribunal spécial pour le Liban (TSL; il a sorti ce dossier de l’ornière particulièrement venimeuse dans laquelle il s’embourbait dans une volonté de l’extraire des polémiques politico-médiatiques. Et ce, malgré les critiques du 14 Mars, qui s’est opposé au modus operandi de ce que l’opposition a qualifié de « détournement », mais qui a tout de même martelé que le transfert de la quote-part du Liban est une « victoire » du principe du financement et une « reconnaissance », par les autorités, de l’instance judiciaire, qui embarrasse fortement le 8 Mars.
Des pôles du 14 Mars se sont d’ailleurs demandé, certes avant le discours d’hier soir du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, comment les leaders du 8 Mars réagiraient après l’opération-surprise de Nagib Mikati, après les positions extrémistes qu’ils assènent depuis des semaines et qui avaient poussé certains d’entre eux jusqu’à dire au Premier ministre qu’il utilise ses propres deniers s’il était à ce point désireux d’assurer le financement par le Liban du TSL.
Financer le TSL, justement, équivaut à légitimer cette instance, à en reconnaître sa légalité et sa constitutionnalité, même si l’opération s’est faite en contournant le Conseil des ministres, contrairement à ce sur quoi insistait l’opposition, dans un souci évident de faire taire toutes les voix qui dénoncent la légalité de ce TSL. Selon des sources politiques bien informées, ce financement « rend nulles et non avenues les accusations » lancées contre le tribunal spécial, d’autant qu’il a été confirmé par le Premier ministre du Liban en personne et que l’argent provient des caisses de l’État, plus précisément du budget de la présidence du Conseil et non du portefeuille de telle ou telle personne. Ce qui, confirment ces sources, optimise encore plus la légitimité du TSL. « Il n’est donc plus possible pour quiconque, surtout pour des parties prenantes du gouvernement, de douter de cette légitimité ou de vouloir l’invalider : c’est ce gouvernement auquel ils appartiennent qui a procédé au financement », assurent-elles, appelant les ministres qui s’y opposent à démissionner. « Comme personne ne l’a fait, cela veut dire qu’implicitement, tous ont accepté l’initiative Mikati », ajoutent ces sources, qui s’attardent sur l’embarras bien grand du 8 Mars, et notamment du Hezbollah, qui tient à ce que le gouvernement et son chef restent en place.
Selon un ministre indépendant, l’opposition est elle aussi, comme la majorité, bien attrapée par la démarche du Premier ministre. L’opposition ne peut pas, naturellement, critiquer la décision de Nagib Mikati ; elle est même obligée de féliciter ce dernier et de le remercier, surtout après le festival dominical de Tripoli, considéré par le locataire du Sérail comme une attaque personnelle. Ce qui a fait que le 14 Mars s’est jeté sur la forme et non pas sur le fond de l’initiative Mikati : il a tiré à boulets rouges sur la formule privilégiée par le PM et sa façon de faire. Certains pôles de l’opposition ont ainsi assuré que ce mode de financement est anticonstitutionnel et illégal, et que le PM aurait dû faire en sorte d’obtenir l’accord du Conseil des ministres. 
Tout cela a fait dire aux milieux proches du Sérail que c’est l’intérêt de la nation qui a primé dans le choix de Nagib Mikati, assurant que la forme n’annule pas le fond : c’est bien le gouvernement qui a financé le TSL et le Premier ministre était tenu, avant toute chose, d’assurer l’exécution des engagements internationaux du Liban et de tenir la promesse faite au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, de respecter la date-butoir du 30 novembre. Les milieux du Sérail parlent ainsi volontiers de Nagib Mikati comme de l’homme qui a sauvé la crédibilité du Liban et évité sa marginalisation et, surtout, des sanctions qui l’auraient étouffé. D’autant plus que la décision du PM s’inspire du préambule de la Constitution, qui rappelle noir sur blanc que le Liban est membre fondateur et actif des Nations unies, qu’il en respecte donc les résolutions et les chartes. 
Comment expliquer alors l’acceptation par le 8 Mars ? 
Un politique rapporte, sous le couvert de l’anonymat, que les deux Khalil (Ali Hassan, le ministre Amal de la Santé, et Hussein, le conseiller politique de Hassan Nasrallah) se sont rendus à Damas et s’en sont retournés avec un O.K. syrien pour le financement par le Liban du TSL « pour assurer la sauvegarde du gouvernement Mikati » et « de peur que le 14 Mars ne revienne au pouvoir ». Une fois le desiderata syrien transmis, Nabih Berry a téléphoné à Michel Sleiman pour l’informer de la mise en scène : utiliser le budget de la présidence du Conseil, ainsi que les aides arabes (Arabie saoudite, Koweït, Qatar) via le Haut Comité de secours. C’est la Russie qui a conseillé à la Syrie de faciliter le financement, et Moscou aurait promis à Damas de continuer à le soutenir dans les jours et les semaines à venir. 
CQFD...

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