La réunion de la commission de l’Énergie a
ravivé la polémique entourant le scandale du mazout rouge, entre le bloc du
Futur, déterminé à faire inculper personnellement le ministre de
l’Énergie,Gebran Bassil, et le bloc aouniste, qui dénonce avec ténacité
« les mensonges » de l’opposition.
L’affaire du mazout rouge recèle des données
qui restent occultes. Qualifiées pourtant de scandaleuses, elles peinent à se
révéler au grand jour, plusieurs semaines après l’incident ayant déclenché
l’affaire. Et ce, malgré l’enquête entamée le mois dernier par la Cour des
comptes, dont le président, Aouni Ramadan, a déclaré, à l’issue de sa visite au
Grand Sérail lundi, qu’il a achevé son rapport sur l’affaire et l’a transmis au
procureur général de la Cour des comptes.
Une importante quantité de mazout rouge avait
été livrée à certaines sociétés du Nord, au prix soutenu par l’État, à peine
quelques heures avant l’expiration de la politique de soutien au prix de
l’essence. Selon les sources ayant révélé l’affaire, ces sociétés
bénéficieraient de la couverture de deux formations politiques chrétiennes
représentées au gouvernement, plus précisément le CPL et les Marada. Mais
jusque-là, rien de plus n’a filtré, ni sur les noms des sociétés de
distribution incriminées ni sur la quantité effective de mazout livrée (8
millions de litres selon l’opposition, 6,5 millions selon le CPL).
Les doutes de Kabbani...
Non révélé officiellement, le contenu du rapport de la Cour des comptes a conduit déjà à une sommation adressée par cet organe de contrôle aux sociétés en question pour restituer les montants dont elles ont bénéficié en vertu du marché considéré comme illicite. Or, ce rapport est remis en question, dans le fond et dans la forme, par le député de l’opposition Mohammad Kabbani, qui a présidé hier la réunion de la commission de l’Énergie et de l’Eau pour débattre du dossier, en présence du ministre de l’Économie Nicolas Nahas. « Jusqu’à ce jour, et contrairement à ce qui est dit, aucun rapport n’a été rédigé, ni de la part du ministère de l’Énergie ni de la part de la Cour des comptes, qui a d’ailleurs besoin de deux mois pour mettre au point son rapport », a martelé M. Kabbani à l’issue de la réunion.
Les doutes de Kabbani...
Non révélé officiellement, le contenu du rapport de la Cour des comptes a conduit déjà à une sommation adressée par cet organe de contrôle aux sociétés en question pour restituer les montants dont elles ont bénéficié en vertu du marché considéré comme illicite. Or, ce rapport est remis en question, dans le fond et dans la forme, par le député de l’opposition Mohammad Kabbani, qui a présidé hier la réunion de la commission de l’Énergie et de l’Eau pour débattre du dossier, en présence du ministre de l’Économie Nicolas Nahas. « Jusqu’à ce jour, et contrairement à ce qui est dit, aucun rapport n’a été rédigé, ni de la part du ministère de l’Énergie ni de la part de la Cour des comptes, qui a d’ailleurs besoin de deux mois pour mettre au point son rapport », a martelé M. Kabbani à l’issue de la réunion.
Interrogé sur ce point par L’Orient-Le Jour,
il a prévenu d’une volonté de « masquer les faits afin de protéger une
partie politique déterminée, qui est directement impliquée dans l’affaire »,
désignant ainsi le courant aouniste, « d’où le fait qu’aucune société n’a
été nommément inculpée jusque-là ». Dans ce cadre, il a révélé à L’OLJ
avoir remis à la Cour des comptes et à l’Inspection financière « une liste
de toutes les sociétés qui se sont fournies en mazout auprès de la raffinerie
de Tripoli au cours du mois de subvention du prix de l’essence ».
« L’argent volé... »
Dénonçant « l’atermoiement – habituel – qui semble prévaloir sur le dossier », M. Kabbani a insisté sur « notre détermination à aller de l’avant jusqu’à révélation entière de la vérité ». Dans cette perspective, le député du bloc du Futur a appelé le parquet à prendre en charge l’enquête, « puisque sa marge d’action est plus large que celle de la Cour des comptes, celle-ci étant un organe de contrôle dont la compétence se limite aux fonctionnaires et ne saurait atteindre le ministre en question ». Tout en doutant de la portée effective du travail des organes de contrôle, M. Kabbani a néanmoins appuyé la sommation faite par la Cour des comptes aux sociétés inculpées de restituer leur profit. « Ceci prouve que cet argent est illégal, puisqu’il a été soustrait au peuple et à la caisse publique (...) c’est-à-dire c’est de l’argent volé ! » a-t-il conclu.
La TVA à la rescousse...
Au cœur de ces accusations, les figures du bloc du Changement et de la Réforme sont, depuis le début, sur la défensive. Elles éludent le problème en se rabattant sur l’exemption de la TVA en ce qui concerne le mazout, qui n’a toujours pas été votée, malgré le non-renouvellement de la subvention gouvernementale.
« Nous savons tous que le problème du
mazout existe depuis 2004 et les gaspillages des deniers publics, accumulés
sous prétexte du soutien au prix du mazout, s’élèvent à 219 milliards de livres
libanaises », a déclaré le député aouniste Nabil Nicolas, membre de la
commission de l’Énergie et de l’Eau. Se défaussant sur les autorités judicaires
compétentes pour élucider « les dessous de l’affaire du mazout... depuis
2004 », M. Nicolas s’est attardé sur « l’annulation non encore votée
de la TVA sur le prix du mazout et dont la responsabilité incombe tant au
Parlement qu’au cabinet ». « Lorsque le président de la commission de
l’Énergie attend le dixième jour du mois pour appeler à une réunion visant à
abolir cette TVA (...) ne déroge-t-il pas à ses fonctions? », s’est
demandé M. Nicolas. Il s’en est pris tout autant au ministère des Finances,
« qui n’a pas assuré le suivi nécessaire après l’expiration de la
subvention sur le prix du mazout ».
« Mensonges »...
Pour sa part, M. Kabbani a refusé fermement de répondre au député du CPL, ni à « ses tentatives de diversion ». « Je ne répondrai qu’à Michel Aoun (chef du bloc du Changement et de la Réforme) ou à Gebran Bassil (ministre de l’Énergie et de l’Eau) ».
Ce dernier ne manque pas en tout cas de s’exprimer sur cette affaire. Il n’a de cesse de dénoncer, au fil de conférences de presse successives, « les mensonges et la désinformation ». Hier encore, il a rappelé « la corruption dont nous avons hérité », avant de déclarer : « Leurs accusations sont, pour nous, une fierté. » Alors que le député du courant du Futur Mohammad Hajjar a estimé que M. Bassil est « responsable de la distribution du mazout rouge par le biais d’un établissement qui relève de son ministère (à savoir la raffinerie de Tripoli), en vertu du rapport de l’Inspection des finances et de la lecture de la Cour des comptes », l’affaire ne semble pas près d’aboutir à la consécration formelle de ce constat.
« Mensonges »...
Pour sa part, M. Kabbani a refusé fermement de répondre au député du CPL, ni à « ses tentatives de diversion ». « Je ne répondrai qu’à Michel Aoun (chef du bloc du Changement et de la Réforme) ou à Gebran Bassil (ministre de l’Énergie et de l’Eau) ».
Ce dernier ne manque pas en tout cas de s’exprimer sur cette affaire. Il n’a de cesse de dénoncer, au fil de conférences de presse successives, « les mensonges et la désinformation ». Hier encore, il a rappelé « la corruption dont nous avons hérité », avant de déclarer : « Leurs accusations sont, pour nous, une fierté. » Alors que le député du courant du Futur Mohammad Hajjar a estimé que M. Bassil est « responsable de la distribution du mazout rouge par le biais d’un établissement qui relève de son ministère (à savoir la raffinerie de Tripoli), en vertu du rapport de l’Inspection des finances et de la lecture de la Cour des comptes », l’affaire ne semble pas près d’aboutir à la consécration formelle de ce constat.
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