Les enlèvements avec demande de rançon se
multiplient dernièrement dans la Békaa. Les victimes sont principalement des
adolescents.
Heureux dénouement, hier, pour le jeune Ali
Ahmad el-Mokh, adolescent de 16 ans enlevé il y a deux jours à Aïn Bourday, à
Baalbeck, et libéré à 14 heures dans la plaine d’Addouss, à l’ouest de
Baalbeck. La veille au soir, le jeune homme conduisait une BMW 325 à 23h30 sur
la route de Aïn Bourday, lorsque des individus à bord d’une Jeep Cherokee l’ont
intercepté, l’obligeant à descendre de sa voiture avant de le kidnapper et de
lui prendre sa voiture. Juste avant son kidnapping, Ali, qui se sentait
poursuivi, avait contacté ses parents pour les informer, mais le contact avait
été rapidement interrompu. « La libération de l’enfant fait suite aux
pourparlers entrepris par son père avec les ravisseurs », relate l’Agence
nationale d’information. Le père, Ahmad, est propriétaire des magasins Jana
d’articles ménagers, selon al-Markaziya.
Une rançon a-t-elle été payée ? Probablement, si on se base sur les récents épisodes d’enlèvements avec demande de rançon qui se sont multipliés, depuis quelque temps, dans la Békaa. Comme celui de Ziyad Abou Esber, âgé de 16 ans, enlevé le 29 février et libéré dimanche 4 mars, après le paiement d’une rançon. Comme aussi celui des deux frères syriens, Mohammad Ezzeddine et Ali Abdel-Raouf, deux adolescents libérés fin février dans les mêmes conditions. Mais le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, a assuré à L’Orient-Le Jour que le jeune Ali a été libéré sans le versement de la moindre rançon.
La déposition de l’adolescent, entendu par les forces de l’ordre, à la gendarmerie de Baalbeck, hier dans l’après-midi, sitôt après sa libération et en présence de ses parents, devait permettre aux services de renseignements d’en savoir plus sur les ravisseurs. Ravisseurs qui courent toujours, à l’heure où se multiplient les enlèvements avec demandes de rançon dans la Békaa, au vu et au su de tous, et dans l’impunité la plus totale. Qui sont ces derniers et seront-ils seulement inquiétés ?
Marwan Charbel a indiqué à L’Orient-Le Jour « connaître l’identité des ravisseurs ». Il a toutefois refusé de donner des noms ou de donner davantage de détails les concernant. « L’armée libanaise et les divers services de renseignements et sécuritaires suivent l’affaire avec sérieux. Ils vont faire le nécessaire, rapidement », a-t-il promis. Il sortait tout juste de la réunion du Conseil supérieur de la défense. Mais les regards se tournent inévitablement vers le village chiite de Brital, sur la route de la Békaa et plus spécifiquement sur le gang dirigé par Mohammad Fayad Ismaïl, qui serait à l’origine d’autres enlèvements dont celui de quatre ressortissants syriens et qui bénéficierait de la complicité de nombre d’habitants de la localité, selon nos informations.
À l’issue de la libération du jeune Ali, M. Charbel a déclaré disposer « des informations nécessaires concernant les kidnappeurs » et « que ces derniers se trouvent à la Békaa. Il a précisé que les ravisseurs avaient également kidnappé Ziyad Khaled Abou Esber, libéré dimanche dernier ». Le ministre a toutefois précisé qu’il n’y a pas eu d’arrestations importantes dans cette affaire, mais a souligné que « le chantage et l’argent sont à l’origine de ce genre d’enlèvement ». Se voulant rassurant, Marwan Charbel a aussi affirmé qu’il n’y a « pas d’absence sécuritaire et que ce genre d’incidents ne devrait pas se répéter ».
L’enlèvement du jeune Ali sera-t-il le dernier de la série d’enlèvements et de demandes de rançon qui secouent le pays, comme le promet le ministre de l’Intérieur ? Seul l’avenir le dira. Mais ce genre d’incidents montre du doigt, une fois de plus, l’incapacité des autorités à faire régner l’ordre et la sécurité dans une bonne partie du pays, et plus spécifiquement dans la Békaa.
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