The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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March 8, 2012

L'Orient Le Jour - Les réfugiés syriens au Liban racontent les atrocités perpétrées par le pouvoir baassiste, March 8, 2012


Dans un reportage effectué dans la zone limitrophe à la frontière libano-syrienne, l’AFP rapporte les témoignages de réfugiés syriens ayant trouvé refuge au Liban qui exposent, détails à l’appui, l’ampleur des massacres et des atrocités perpétrés par le pouvoir baassiste syrien contre la population syrienne en riposte au mouvement de soulèvement dont la Syrie est le théâtre depuis un an.

Nous reproduisons ci-dessous le reportage de l’AFP :
Lorsque Oum Hassan a reçu un appel téléphonique lui demandant de se rendre à l’hôpital de Talbisseh, près de Homs, pour aller chercher son fils aîné, elle savait que c’était un cadavre qu’elle allait récupérer.
« C’était un matin, le téléphone a sonné. Un officier de sécurité m’a dit d’aller chercher Hassan à l’hôpital », raconte cette veuve de 65 ans, qui a fui le week-end dernier les violences en Syrie pour la région libanaise de la Békaa. « Je savais qu’il était mort », ajoute-t-elle.

« Quand je suis arrivée à l’hôpital, on m’a conduite à la morgue où il y avait quatre ou cinq congélateurs à viandes. »
« Le corps de Hassan était dans l’un d’entre eux (...) et sa tête portait une trace de balle. » Son cadavre, découvert dans un caniveau, était recouvert de saletés.

« Je me suis écroulée quand je l’ai vu, dit-elle, ne laissant transparaître aucune émotion. Le personnel de l’hôpital m’a aidée à me lever. Ils l’ont ensuite mis dans un sac mortuaire et je l’ai pris pour l’enterrer. »

Oum Hassan insiste sur le fait que son fils, un jeune marié de 31 ans conducteur de tracteur dans une ferme, n’était pas engagé en politique. Il a été arrêté dans leur maison de Talbisseh lors d’une descente d’officiers de la sécurité un soir de février.

« Deux d’entre eux se sont mis en travers de la porte et les trois autres sont montés à l’étage pour chercher Hassan, ils l’ont traîné en bas, les mains attachées derrière le dos et un bandeau sur les yeux », raconte-t-elle.
« C’est la dernière fois que je l’ai vu vivant », ajoute-t-elle. Mais je ne suis pas la seule dans ce cas. De nombreuses familles ont vécu ce genre d’histoire. »

Elle explique avoir décidé de fuir au Liban pour sauver ses sept autres enfants.
Quelque 2 000 réfugiés ont afflué au Liban depuis ce week-end, d’après le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR), qui a recensé 7 058 réfugiés syriens au Liban depuis le début de la révolte contre le régime du président Bachar el-Assad il y a un an.

Un grand nombre des personnes arrivées ces derniers jours a trouvé refuge dans la région de la Békaa où des membres de leur famille habitent déjà. D’autres sont allées plus au nord vers la ville de Tripoli ou la région de Wadi Khaled.
La grande partie de ces réfugiés est originaire de la province de Homs, proche de la frontière libanaise.

Plusieurs personnes interrogées par l’AFP qualifient les conditions de vie à Homs et ses environs d’« infernales », avec des manques en nourriture, eau et électricité.

« Il y avait des tirs et des bombardements tous les jours à Baba Amr », indique Mohammad, 30 ans, en référence à ce quartier de Homs dévasté par un mois de bombardements et qui a été repris par les forces gouvernementales jeudi dernier.

« Il n’y a plus un magasin de nourriture et chaque maison a été touchée par les tirs », explique ce trentenaire, qui a fui il y a une semaine avec sa femme et ses trois enfants. « Un bébé de trois ou quatre mois est décédé parce qu’il était sous-alimenté », indique-t-il.

Il affirme que les forces de sécurité à Baba Amr arrêtaient les hommes de façon arbitraire afin de recueillir des informations sur les membres de l’opposition. « Si l’homme arrêté ne donne aucune information, soit il est tué, soit il est relâché s’il a de la chance. »

Khaled, 28 ans, qui est arrivé au Liban dimanche, raconte avoir été arrêté à un barrage en janvier avec un de ses amis.
« On m’a dit que je pouvais partir parce que j’étais de Talbisseh, mais mon ami a été arrêté parce qu’il était de Baba Amr », dit-il, précisant ne pas avoir eu de nouvelles de son compagnon depuis.

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