La fermeture du siège central d’Électricité du Liban à
Mar Mikhaël, annoncée hier, aboutira à la coupure du courant dans les
prochaines heures, selon le conseil d’administration de l’office.
Sandra NOUJEIM
Les portes entièrement fermées avec des chaînes, l’enceinte embrumée de pneus brûlés : le siège central d’Électricité du Liban à Mar Mikhaël est désormais considéré par le conseil d’administration de l’office comme étant « fermé de force » en raison du mouvement de protestation des journaliers qui « occupent » le siège depuis près de trois mois. « Cette fermeture se maintiendra jusqu’à la fin de cette occupation, sachant qu’elle aboutira à la coupure du courant, sur tout le territoire, au cours des prochaines heures. » C’est ce que décrète, sur un ton qui se veut menaçant, le communiqué des dirigeants d’EDL après leur réunion extraordinaire, hier début d’après-midi, à la centrale électrique de Zouk. Cette réunion fait suite à l’escalade menée par les grévistes qui avaient bloqué depuis le matin les entrées principales de l’office à Beyrouth, avant de lancer un appel à la fermeture de tous les établissements affiliés à EDL à travers le territoire libanais.
La fermeture du siège de Mar Mikhaël est d’autant grave que le bâtiment comporte, en plus des bureaux administratifs, le Centre de commande national (CCN), chargé de « repérer les pannes sur le réseau et, surtout, de coordonner la distribution du courant sur tout le territoire », explique à L’Orient-Le Jour une source proche de l’administration d’EDL.
Coupures qu’EDL ne saurait déterminer...
Signalons dans ce cadre que les deux employés en poste au CCN, dont la permanence devait s’achever à 7 heures du matin hier, après 12 heures de travail, n’ont pu sortir du bâtiment encerclé, l’un d’eux souffrant de troubles cardiaques. Ce sont les Forces de sécurité intérieure et la Croix-Rouge libanaise qui ont réussi à les évacuer quelques heures plus tard, laissant derrière eux un centre de commande vide. Interrogée sur les effets pratiques que cette fermeture aura sur l’électricité, la source précitée explique que « même EDL ne saurait déterminer la fréquence ni la durée des coupures auxquelles devront faire face les Libanais ». « Ce qui est certain, c’est que le travail d’EDL est un travail d’ensemble, et le centre de commande est essentiel pour distribuer le courant », note-t-elle. Estimant que l’office « s’est solidarisé avec les journaliers au début de leur mouvement », la source déplore « les méthodes employées, même après les solutions offertes en réponse aux doléances des grévistes ».
« Coupures contrôlées par EDL », selon les journaliers
Certes, un projet de loi a déjà été approuvé pour l’embauche des journaliers d’EDL sur base d’un temps partiel, autrement dit leur inscription au cadre de la compagnie. Mais l’entrée en vigueur de cette loi est bloquée au niveau du Parlement, sur fond de tensions entre le mouvement Amal et le Courant patriotique libre. Dans ce contexte d’atermoiement politique, la journée d’hier s’annonçait de surcroît tumultueuse. C’est hier en effet que devaient être mises en application les deux mesures annoncées vendredi par EDL, à savoir que les factures devaient être livrées aux trois sociétés privées chargées par le ministère de l’Énergie d’en collecter le montant, et ensuite que les équipes de la compagnie devaient entamer les travaux d’entretien et de réparation dans toutes les régions, plus particulièrement au siège central d’EDL, à Mar Mikhaël.
Fort mécontents de ces décisions, qu’ils perçoivent comme une volonté de la direction d’EDL de réprimer leur mouvement de protestation, les journaliers restent convaincus que leur mouvement « n’affecte aucunement le rendement de l’office ». Les coupures d’électricité seraient, selon eux, « orchestrées par EDL » pour exercer sur eux une pression populaire et les amener à arrêter leur mouvement.
Maintien de la grève
Le président du comité de suivi des journaliers, réuni avec le président de la Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL), Ghassan Ghosn, a annoncé sur ce plan le maintien de la grève « jusqu’au paiement par EDL des salaires dus aux journaliers », salaires qu’EDL estime inexigibles après « la rupture du contrat entre l’office et les journaliers ». C’est à ce niveau d’ailleurs que ressurgissent toutes les craintes des journaliers, pour qui l’accord conclu entre le ministère de l’Énergie et les trois sociétés privées porte atteinte à leurs droits salariaux et met en péril la pérennité de leur emploi. En attendant la résolution d’une crise dont les répercussions s’alourdissent sur le quotidien des citoyens (hier, les commerçants de Mar Mikhaël ont observé un sit-in symbolique dans la rue), les deux parties en conflit, journaliers et administration, en ont appelé hier à l’intervention du président de la République...
Les portes entièrement fermées avec des chaînes, l’enceinte embrumée de pneus brûlés : le siège central d’Électricité du Liban à Mar Mikhaël est désormais considéré par le conseil d’administration de l’office comme étant « fermé de force » en raison du mouvement de protestation des journaliers qui « occupent » le siège depuis près de trois mois. « Cette fermeture se maintiendra jusqu’à la fin de cette occupation, sachant qu’elle aboutira à la coupure du courant, sur tout le territoire, au cours des prochaines heures. » C’est ce que décrète, sur un ton qui se veut menaçant, le communiqué des dirigeants d’EDL après leur réunion extraordinaire, hier début d’après-midi, à la centrale électrique de Zouk. Cette réunion fait suite à l’escalade menée par les grévistes qui avaient bloqué depuis le matin les entrées principales de l’office à Beyrouth, avant de lancer un appel à la fermeture de tous les établissements affiliés à EDL à travers le territoire libanais.
La fermeture du siège de Mar Mikhaël est d’autant grave que le bâtiment comporte, en plus des bureaux administratifs, le Centre de commande national (CCN), chargé de « repérer les pannes sur le réseau et, surtout, de coordonner la distribution du courant sur tout le territoire », explique à L’Orient-Le Jour une source proche de l’administration d’EDL.
Coupures qu’EDL ne saurait déterminer...
Signalons dans ce cadre que les deux employés en poste au CCN, dont la permanence devait s’achever à 7 heures du matin hier, après 12 heures de travail, n’ont pu sortir du bâtiment encerclé, l’un d’eux souffrant de troubles cardiaques. Ce sont les Forces de sécurité intérieure et la Croix-Rouge libanaise qui ont réussi à les évacuer quelques heures plus tard, laissant derrière eux un centre de commande vide. Interrogée sur les effets pratiques que cette fermeture aura sur l’électricité, la source précitée explique que « même EDL ne saurait déterminer la fréquence ni la durée des coupures auxquelles devront faire face les Libanais ». « Ce qui est certain, c’est que le travail d’EDL est un travail d’ensemble, et le centre de commande est essentiel pour distribuer le courant », note-t-elle. Estimant que l’office « s’est solidarisé avec les journaliers au début de leur mouvement », la source déplore « les méthodes employées, même après les solutions offertes en réponse aux doléances des grévistes ».
« Coupures contrôlées par EDL », selon les journaliers
Certes, un projet de loi a déjà été approuvé pour l’embauche des journaliers d’EDL sur base d’un temps partiel, autrement dit leur inscription au cadre de la compagnie. Mais l’entrée en vigueur de cette loi est bloquée au niveau du Parlement, sur fond de tensions entre le mouvement Amal et le Courant patriotique libre. Dans ce contexte d’atermoiement politique, la journée d’hier s’annonçait de surcroît tumultueuse. C’est hier en effet que devaient être mises en application les deux mesures annoncées vendredi par EDL, à savoir que les factures devaient être livrées aux trois sociétés privées chargées par le ministère de l’Énergie d’en collecter le montant, et ensuite que les équipes de la compagnie devaient entamer les travaux d’entretien et de réparation dans toutes les régions, plus particulièrement au siège central d’EDL, à Mar Mikhaël.
Fort mécontents de ces décisions, qu’ils perçoivent comme une volonté de la direction d’EDL de réprimer leur mouvement de protestation, les journaliers restent convaincus que leur mouvement « n’affecte aucunement le rendement de l’office ». Les coupures d’électricité seraient, selon eux, « orchestrées par EDL » pour exercer sur eux une pression populaire et les amener à arrêter leur mouvement.
Maintien de la grève
Le président du comité de suivi des journaliers, réuni avec le président de la Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL), Ghassan Ghosn, a annoncé sur ce plan le maintien de la grève « jusqu’au paiement par EDL des salaires dus aux journaliers », salaires qu’EDL estime inexigibles après « la rupture du contrat entre l’office et les journaliers ». C’est à ce niveau d’ailleurs que ressurgissent toutes les craintes des journaliers, pour qui l’accord conclu entre le ministère de l’Énergie et les trois sociétés privées porte atteinte à leurs droits salariaux et met en péril la pérennité de leur emploi. En attendant la résolution d’une crise dont les répercussions s’alourdissent sur le quotidien des citoyens (hier, les commerçants de Mar Mikhaël ont observé un sit-in symbolique dans la rue), les deux parties en conflit, journaliers et administration, en ont appelé hier à l’intervention du président de la République...
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