Les familles des cinq manifestants, encore détenus depuis leur arrestation jeudi dernier à la suite des heurts qui avaient opposé les militants de la société civile aux forces de l'ordre dans le centre-ville de Beyrouth, observent depuis hier un sit-in permanent devant le siège du Tribunal militaire. Soutenus par des militants de la société civile, les proches des manifestants affirment qu'ils ne décamperont pas tant que ces derniers ne seront pas libérés. Des tentes ont même été dressées dans le périmètre du tribunal.
Dès les premières heures de la journée, les familles et les amis de Waref Sleiman, Fayez Yassine, Hussein Ibrahim, Pierre Hachache et Rami Mahfouz se sont rassemblés devant le Tribunal militaire attendant leur relaxation. Mais le premier juge d'instruction militaire, Riad Abou Ghida, a rejeté les demandes de libération déposées par les avocats des protestataires. Ce qui a eu pour effet d'attiser la colère des familles, qui se sont hâtées de couper la route devant le siège du tribunal... mais pour une courte durée, interdisant toutefois le passage au député Kamel Rifaï.
Wassef Haraké, un des avocats s'occupant du dossier des cinq militants, a annoncé que de nouvelles demandes de libération seront déposées demain jeudi. « Le refus de libérer les détenus et le jugement de civils par le Tribunal militaire sont contraires à la loi », a-t-il déclaré. Il a, par ailleurs, appelé les citoyens à « comprendre les réactions des familles, parce qu'il s'agit d'une cause humanitaire ».
À son tour appréhendé...
Il est à signaler que Zein Nasreddine, un militant de la société civile venu soutenir les proches des protestataires détenus, a été à son tour appréhendé par la police, alors qu'il quittait les lieux de la manifestation. Selon un communiqué des Forces de sécurité intérieure, Nasreddine était recherché pour purger une peine de prison de trois mois à laquelle il avait été condamné par contumace. Il est également passible d'une amende d'un million de livres libanaises pour avoir signé un chèque sans provision.
Par ailleurs, l'Observatoire du mouvement civil s'est félicité d'avoir réussi, « pour la première fois dans l'histoire contemporaine du Liban, à réunir toute la classe politique » qui n'épargne pas un moyen pour le combattre. Dans un communiqué, il a sévèrement critiqué le pouvoir politique, soulignant que le but de son action est « de juger un style d'action, la corruption et la dilapidation de fonds publics ».
L'Observatoire a en outre précisé que « dès le premier jour, les militants ont été pacifistes ». Il a affirmé que le mouvement se poursuivra « tant qu'il y a des demandes populaires justes et tant que la classe politique est la même », mais il agira « dans le respect de la loi, avec la protection des forces de sécurité et de l'armée ». « Par conséquent, menacer les manifestants par des mandats d'amener ou en laissant "fuiter" des listes douteuses de noms de personnes recherchées par la justice est l'une des méthodes des régimes d'oppression politique » à laquelle ont recours « les pays arriérés » et qui n'a rien de « démocratique ».
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