Par Philippe Abi-Akl | 05/07/2011
ÉCLAIRAGE Un ministre reconnaît que l’intervention, le boulet rouge plutôt, de Hassan Nasrallah au sujet du TSL place le nouveau gouvernement, et plus particulièrement son chef, le président Nagib Mikati, dans l’embarras. En effet, cette prise de position en flèche du leader du Hezbollah apporte, à moindres frais, un riche combustible à la campagne jusqu’au-boutiste des souverainistes. Et sur ce thème précis, la nouvelle majorité ne pourra pas offrir de défense unifiée. Car les présidents Michel Sleiman et Nagib Mikati, pour ne pas parler de Walid Joumblatt, ne peuvent pas aller ouvertement contre le TSL. Et le soutien de Berry au Hezbollah, dans ce domaine, n’est pas vraiment accentué. De même, les cadres de l’allié CPL se montrent divisés sur la question, la plupart appuyant même clairement le tribunal.
Un effet anecdotique de cet embarras : selon des sources fiables, nombre de députés du 8 Mars ont entrepris des démarches pour demander à leurs parrains, du cru ou de l’extérieur, de leur indiquer que répondre aux médias quand ils les interrogent sur les suites à donner à l’exécution des quatre mandats d’arrêt lancés contre des militants du Hezbollah. C’est qu’il est difficile pour des officiels élus de souscrire en public à la décision d’insubordination prise par Nasrallah. Pour qui le TSL est un instrument israélo-américain créé pour le combattre. Et non pour établir la vérité et rendre la justice sur l’assassinat du président Rafic Hariri et de ses compagnons. Le Hezbollah déclare en substance : « Nous étions au courant, depuis un certain temps, des conclusions de l’acte d’accusation. Nous savions quels éléments seraient inculpés. Et nous connaissons parfaitement, dès aujourd’hui, la teneur du verdict à venir.
Un effet anecdotique de cet embarras : selon des sources fiables, nombre de députés du 8 Mars ont entrepris des démarches pour demander à leurs parrains, du cru ou de l’extérieur, de leur indiquer que répondre aux médias quand ils les interrogent sur les suites à donner à l’exécution des quatre mandats d’arrêt lancés contre des militants du Hezbollah. C’est qu’il est difficile pour des officiels élus de souscrire en public à la décision d’insubordination prise par Nasrallah. Pour qui le TSL est un instrument israélo-américain créé pour le combattre. Et non pour établir la vérité et rendre la justice sur l’assassinat du président Rafic Hariri et de ses compagnons. Le Hezbollah déclare en substance : « Nous étions au courant, depuis un certain temps, des conclusions de l’acte d’accusation. Nous savions quels éléments seraient inculpés. Et nous connaissons parfaitement, dès aujourd’hui, la teneur du verdict à venir.
Mais le marais, le ventre mou parlementaire de la majorité, hésite et vacille. Surtout après la virulente dénonciation des propos de Nasrallah par une minorité opposante, qui n’est surclassée que de très peu au Parlement. Et qui promet une escalade extrême de ses attaques. En précisant qu’elle n’a aucune intention de recourir à la rue et de mettre en péril la stabilité sécuritaire. Mais qu’elle ne compte pas laisser Nasrallah disposer tranquillement du pouvoir. Après en avoir tracé la feuille de route dans son apparition télévisée de samedi. Elle va donc sortir les poings ce mardi, pour la première des séances du débat de confiance. En axant son offensive, en ce qui concerne le TSL, sur la dérobade, l’astuce sémantique, imposée dans la déclaration ministérielle par le Hezbollah. À travers l’expression « en principe » rajoutée à l’objectif de droit initial de la cour. Pour souligner qu’en pratique, elle ne tient pas. Selon un député opposant, ce coup d’éclat du Hezbollah montre que, pour ce parti, le gouvernement n’est pas capable de refuser de se soumettre à ses directives. Pour ne pas dire à ses ordres.
Autrement dit que, d’une manière ou d’une autre, le gouvernement devra suivre le rejet du TSL exprimé par Nasrallah. Et refuser de coopérer avec cette instance, comme le lui commandent la légalité internationale et le protocole conclu avec La Haye. C’est un coup porté à la déclaration ministérielle elle-même. Mais surtout aux positions de Mikati, qui ne veut pas que le Liban trahisse ses engagements internationaux. Ni au sujet du TSL ni pour l’application des résolutions de l’ONU, dont la 1701.
À partir de là, le rassemblement du 14 Mars, réuni au Bristol, a enjoint au chef du gouvernement de se prononcer. « Soit en proclamant franchement et clairement son engagement à respecter la 1757 portant création du tribunal international, et à l’exécuter. Ainsi que les décisions qu’il prend. Soit à partir, avec son cabinet. »
L’opposition critique, tout en s’en frottant les mains, la dualité, le double langage de la soi-disant (selon ses termes) équipe Mikati. Elle se demande où est la cohésion institutionnelle quand les ministres du Hezbollah se dressent contre la déclaration ministérielle et contre la coopération du président Mikati avec la communauté internationale. Ainsi que sa promesse d’exécuter les arrêts du TSL. Le député haririen Nouhad Machnouk a prié les ministres du Hezb de se mettre sur la touche, sans démissionner, en attendant qu’une claire décision gouvernementale soit rendue au sujet du TSL. Car il n’est pas permis à des ministres d’aller contre la ligne politique générale du gouvernement. Surtout quand ils cherchent à le pousser à une confrontation avec la communauté et la légalité internationales. L’opposition répète que le président Mikati a le devoir de lever l’équivoque.
Allant plus loin, elle accuse le gouvernement de trahir les résolutions du comité national de dialogue qui, lors de sa première séance, sous la direction de Nabih Berry, en 2006, avait approuvé à l’unanimité la création du TSL. Et de torpiller, malgré le principe de continuité du pouvoir et de légalité, les déclarations ministérielles des gouvernements précédents, présidés par Fouad Siniora et Saad Hariri. Gouvernements qui promettaient, sans aucune ambiguïté, d’honorer les engagements du Liban par rapport aux résolutions internationales et au TSL. Sans compter le dos tourné au président Michel Sleiman, qui assurait dans son discours d’investiture que le Liban ne veut que la justice et coopérera sans faille avec le TSL.
Un député opposant rappelle que dans les gouvernements dits d’union nationale dont il faisait partie, jamais le Hezbollah n’avait ordonné à ses ministres de s’opposer au soutien au TSL. Nasrallah ne parlait pas de rejet ou de non-reconnaissance du TSL, en précisant qu’il n’est pas concerné par cette cour, comme il l’a fait samedi. Le leader du Hezbollah présente ce qu’il appelle des preuves. Est-ce à dire qu’il connaît les assassins des martyrs fauchés dans les rangs de la révolution du Cèdre ?
Autrement dit que, d’une manière ou d’une autre, le gouvernement devra suivre le rejet du TSL exprimé par Nasrallah. Et refuser de coopérer avec cette instance, comme le lui commandent la légalité internationale et le protocole conclu avec La Haye. C’est un coup porté à la déclaration ministérielle elle-même. Mais surtout aux positions de Mikati, qui ne veut pas que le Liban trahisse ses engagements internationaux. Ni au sujet du TSL ni pour l’application des résolutions de l’ONU, dont la 1701.
À partir de là, le rassemblement du 14 Mars, réuni au Bristol, a enjoint au chef du gouvernement de se prononcer. « Soit en proclamant franchement et clairement son engagement à respecter la 1757 portant création du tribunal international, et à l’exécuter. Ainsi que les décisions qu’il prend. Soit à partir, avec son cabinet. »
L’opposition critique, tout en s’en frottant les mains, la dualité, le double langage de la soi-disant (selon ses termes) équipe Mikati. Elle se demande où est la cohésion institutionnelle quand les ministres du Hezbollah se dressent contre la déclaration ministérielle et contre la coopération du président Mikati avec la communauté internationale. Ainsi que sa promesse d’exécuter les arrêts du TSL. Le député haririen Nouhad Machnouk a prié les ministres du Hezb de se mettre sur la touche, sans démissionner, en attendant qu’une claire décision gouvernementale soit rendue au sujet du TSL. Car il n’est pas permis à des ministres d’aller contre la ligne politique générale du gouvernement. Surtout quand ils cherchent à le pousser à une confrontation avec la communauté et la légalité internationales. L’opposition répète que le président Mikati a le devoir de lever l’équivoque.
Allant plus loin, elle accuse le gouvernement de trahir les résolutions du comité national de dialogue qui, lors de sa première séance, sous la direction de Nabih Berry, en 2006, avait approuvé à l’unanimité la création du TSL. Et de torpiller, malgré le principe de continuité du pouvoir et de légalité, les déclarations ministérielles des gouvernements précédents, présidés par Fouad Siniora et Saad Hariri. Gouvernements qui promettaient, sans aucune ambiguïté, d’honorer les engagements du Liban par rapport aux résolutions internationales et au TSL. Sans compter le dos tourné au président Michel Sleiman, qui assurait dans son discours d’investiture que le Liban ne veut que la justice et coopérera sans faille avec le TSL.
Un député opposant rappelle que dans les gouvernements dits d’union nationale dont il faisait partie, jamais le Hezbollah n’avait ordonné à ses ministres de s’opposer au soutien au TSL. Nasrallah ne parlait pas de rejet ou de non-reconnaissance du TSL, en précisant qu’il n’est pas concerné par cette cour, comme il l’a fait samedi. Le leader du Hezbollah présente ce qu’il appelle des preuves. Est-ce à dire qu’il connaît les assassins des martyrs fauchés dans les rangs de la révolution du Cèdre ?
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