The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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October 6, 2011

L'Orient le jour - Le mode de financement reste aussi énigmatique que le mutisme du Hezbollah..., October 6, 2011

Par Philippe Abi-Akl |
Le versement du quota libanais pour le financement du TSL (49 %, soit 33 millions de dollars avec les arriérés) continue de mobiliser les duellistes locaux. Et de monopoliser
leur attention bien plus que ces problèmes socio-
économiques qui, avec la rentrée et la campagne pour un relèvement des salaires, atteignent leur paroxysme.
Comme avant son départ pour New York, le président Nagib Mikati se concerte sur le tribunal avec les parties concernées. Façon de dire qu’il négocie avec le Hezbollah, ennemi juré du TSL. Mais qui, pour l’occasion, fait le mort, ne prend aucune position ouverte, au sujet du financement. Pour éviter, selon les observateurs, d’engager avec Mikati le sunnite un bras de fer qui pourrait être qualifié de confessionnel.
Le parti laisse à son allié, le général Michel Aoun, le soin de monter au créneau. De vitupérer et d’attaquer l’opération. Il l’a d’abord carrément rejetée. Puis, ce qui ne vaut guère mieux, il a persiflé que si le président Mikati tient tellement à financer le TSL, il n’a qu’à y aller de sa propre poche, sa fortune, commune avec son frère, s’élevant à des milliards de dollars.
Couronnant le tout, après les engagements du président de la République à honorer les obligations du Liban, Aoun a rajouté que Sleiman n’a, lui aussi, qu’à participer avec ses deniers au débours, en confrérie aleppine comme on dit chez nous.
Le fait reste que devant le concert des nations réuni à New York, tant Sleiman que Mikati ont solennellement répété, devant le Conseil de sécurité, autorité suprême et matrice du TSL, que le Liban va honorer sans faute cette dette première qu’est la sustentation du TSL. Ils avaient été prévenus par des dirigeants occidentaux, Américains en tête, que le Liban encourrait une privation d’assistances, doublée de sanctions économiques, s’il se dérobait à ses obligations. Soulignant qu’il est inadmissible qu’un pays présidant le Conseil de sécurité, comme c’était le cas rotatif du Liban pour le mois de septembre, ne respecte pas l’engagement de se soumettre aux résolutions internationales. Pour conclure qu’une dérobade ruinerait la crédibilité, et la réputation, du Liban qui serait jugé comme un pays trahissant la parole donnée.
Une source ministérielle convient dès lors que le Liban n’est pas actuellement en mesure de défier la communauté internationale. D’autant que s’il ne versait pas son écot, Ban Ki-moon trouverait facilement d’autres sponsors, et le tribunal continuerait à fonctionner. Ce responsable ajoute que le Liban se serait attiré l’inimitié du monde et subirait de fortes pressions économiques et financières, qu’il y ait ou non sanctions.
Une partie de ces menaces a été techniquement dévoilée au gouverneur de la Banque centrale et à la délégation ad hoc codirigée par les ministres des Finances et de l’Économie et du Commerce, Mohammad Safadi et Nicolas Nahas, lors des travaux annuels conjoints de la Banque mondiale et du FMI, organisés à Washington. L’on a fait comprendre aux Libanais que le dossier du financement est pris tout à fait au sérieux et qu’ils n’auraient à attendre, en cas de défaut de paiement, aucune complaisance.

Concours
Retour à Mikati. Il compte relancer régulièrement le président Nabih Berry, après son retour de son périple en Iran et en Arménie, dans l’espoir que ce dénicheur de solutions médianes (comme, récemment, pour l’électricité) l’aiderait auprès du Hezbollah. La tâche reste difficile.
Car, comme l’observent des magistrats, le problème a été trop politisé. Pris sous cet angle conflictuel, et non dans le cadre juridique dans lequel, normalement, il devrait être cantonné. Ces juges relèvent que la crédibilité du Liban est déjà gravement compromise. Du fait que la parole donnée à la tribune par le président de la République et par le président du Conseil n’est pas aussitôt concrétisée par le gouvernement. Alors que, rappellent-ils, le versement de la traite est affaire de pure routine, l’État libanais ne pouvant se laver les mains de sa créance.
À leur avis, le Conseil des ministres ne peut se saisir du dossier que dans un seul cas : décider de rompre avec la communauté internationale, en refusant d’honorer la dette du Liban. Autrement dit, selon ces juristes, le Conseil n’est habilité ni à décréter le financement ni à voter à son propos.
Ils concluent, en techniciens avertis, qu’il suffit d’un décret ordinaire, le devis étant puisé dans les réserves budgétaires. Sans recours au Conseil des ministres.
Quant au général Aoun, certains voient dans ses attaques contre le financement une riposte à retardement aux obstacles qui ont entravé le plan Bassil sur l’électricité. Et aux modifications restrictives imposées à ce projet, dans le prolongement des objections du groupe Joumblatt, par le chef du gouvernement.
Selon des majoritaires, le général est mécontent des positions de certains de ses partenaires au sein du pouvoir et leur reproche de soutenir le front d’en face, entendre le 14 Mars. Ils ajoutent que des contacts sont pris pour l’amadouer. Et qu’il pourrait se laisser faire douce violence, finalement. Du moment que le Hezbollah ne souhaite pas que les choses aillent trop loin et que le gouvernement tombe. Car pour le Hezb, le vrai rendez-vous avec, ou plutôt contre, le TSL doit se situer en mars, lorsqu’il s’agira de renouveler la mission du tribunal pour trois ans, ce qui nécessite la ratification du Liban.
Alors, pour le moment, le général Aoun, à l’instar du Hezbollah, fermerait les yeux sur le financement. Mais, sans doute, non sans avoir négocié pour obtenir des avantages du côté des nominations administratives, sécuritaires et autres, qui s’annoncent. Il demanderait le droit de désigner les postulants chrétiens aux postes de première catégorie, car il dirige le plus grand bloc de la communauté, et même de la majorité.


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