The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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November 4, 2011

L'Orient le jour - Les déchets triés et recyclés, de l’or en puissance, affirme Terre-Liban, November 4, 2011

Par Suzanne BAAKLINI | vendredi, novembre 4, 2011

Paul Abi Rached montrant une bouteille d’huile destinée au recyclage. Derrière lui, sur la table de la tribune, on peut voir trois sacs de différentes couleurs avec des matières recyclables, collectées à domicile durant un mois.
Paul Abi Rached montrant une bouteille d’huile destinée au recyclage. Derrière lui, sur la table de la tribune, on peut voir trois sacs de différentes couleurs avec des matières recyclables, collectées à domicile durant un mois.

Incinération ? Enfouissement ? Recyclage ? Au cours d’une intervention dans le cadre du dix-huitième Salon du livre, Paul Abi Rached, président de l’association Terre-Liban, a fait le point sur la question en insistant sur les multiples bénéfices
du recyclage.
Une tonne de déchets recyclés peut rapporter jusqu’à... 103 dollars. Alors qu’actuellement, le coût du traitement d’une tonne de déchets (par enfouissement) va jusqu’à 130 dollars. Surprenant ? Paul Abi Rached ne le pense pas. C’est la longue expérience de l’association qu’il préside qui le rend certain que le tri, recyclage et compostage à l’échelle des municipalités est la solution idéale pour le Liban. Durant sa conférence, il a longuement étayé ses arguments.
Le premier avantage évident du recyclage est écologique. « À Terre-Liban, nous avons commencé le recyclage dès 1995, raconte Paul Abi Rached. La première année, nous avons calculé avoir sauvé 535 arbres. Aujourd’hui, nous comptons quelque 290 clients dont 102 écoles et universités, et 188 entreprises. Comme nous sommes une organisation à but non lucratif, une camionnette offerte par l’Unicef en 2008 nous a permis de nous étendre. Actuellement, nous effectuons notre collecte jusque dans des contrées éloignées, comme Chebaa, Hermel, Ersal, Wadi Khaled... »
L’écologiste adresse au public un message clair : le tri et recyclage, même à domicile, est possible, facile et rentable. « Nous préconisons d’adopter un système de trois poubelles : l’une pour les matières organiques, la deuxième pour le papier et la troisième pour le reste », dit-il. Le papier, le verre (blanc), l’acier (comme pour les boîtes de conserve), l’aluminium (des canettes et des ustensiles de cuisine), le plastique sous toutes ses formes sont tous recyclés dans des usines au Liban. Or une tonne de papier peut rapporter jusqu’à 120 000 livres, une tonne d’aluminium de 1,8 à 2,2 millions de LL, etc. Même l’huile de friture peut être reprise pour être transformée en biodiesel. Voilà comment, en étudiant la composition typique d’une tonne de matières recyclables d’ordures ménagères, l’association est arrivée au chiffre moyen de 103 dollars.
Outre le tri à domicile et dans les entreprises, Terre-Liban s’est souvent intéressée aux problèmes rencontrés par les municipalités. « Nous sommes d’avis qu’un problème comme celui des déchets doit être décentralisé, soutient Paul Abi Rached. Selon nos études, il suffit, pour une population de mille habitants, d’un terrain de 600 mètres carrés pour y entreposer les matières recyclables triées et y faire composter les matières organiques. Le budget de construction d’un tel centre n’excède pas les 35 000 dollars, avec un coût de fonctionnement annuel de 25 000 dollars. Les recettes du compost et du recyclage rendent cet investissement plus que rentable, puisque le profit annuel de la vente s’élève à 109 500 dollars, avec des profits nets par tonne qui passent de 45 dollars la première année à 75 dollars la seconde, après amortissement de l’investissement. »

Pourquoi ce désintérêt de l’État ?
La conférence donnée par Paul Abi Rached n’a pas manqué de critiques à l’encontre de la politique officielle en matière de traitement des déchets. « Des associations comme Terre-Liban et arcenciel recyclent des milliers de tonnes par an, or nous ne les voyons pas citées dans le rapport annuel officiel sur l’état de l’environnement », dit-il. La réponse à l’incontournable question du pourquoi est évidente selon lui. « Une grande partie de l’argent de la Caisse autonome des municipalités va au paiement de la société qui détient le monopole de la collecte et du traitement à Beyrouth et ses environs, dit-il. Ce n’est pas telle ou telle société qui est en question, mais le système de monopole. Les municipalités se retrouvent avec des budgets minimes et ne sont souvent pas conscientes du fait qu’elles sont endettées par rapport au coût du traitement des déchets. »
Plus effrayantes encore, selon l’écologiste, sont les perspectives envisagées actuellement par le gouvernement. « On nous parle d’installer des incinérateurs dans les grandes villes, dit-il. Dans une ville comme Vienne, un incinérateur peut ne pas être excessivement polluant. Mais au Liban, où notre système d’entretien fait si souvent défaut – cela fait des années que nous attendons l’installation de quelques filtres à la centrale électrique de Zouk, par exemple –, comment garantir la sécurité de cette technologie ? De plus, l’incinération est inadaptée à la composition des déchets au Liban, qui sont à plus de 50 % organiques, donc formés en grande partie d’eau. »
Paul Abi Rached dénonce également la tendance actuelle à transformer les dépotoirs côtiers en terrains gagnés sur la mer, comme à Saïda, avec tous les dangers du remblayage de la côte. « Il faut que la société civile soit vigilante et lutte pour influer sur les décisions prises dans ce domaine, conclut-il. Voilà pourquoi plusieurs ONG, dont Terre-Liban, ont formé un Rassemblement libanais pour zéro déchet. »


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