The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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July 5, 2012

L'orient le jour - Les alliances se font et se refont autour du dossier des journaliers de l’EDL, July 5 2012


La polémique que suscite le dossier des journaliers de l’EDL et les alliances qu’elle a entraînées ont clairement prouvé que la polarisation aiguë entre les camps du 8 et du 14 Mars peut être remise en cause selon les dossiers en cours d’examen. C’est ce qui transparaît d’ailleurs des prises de position exprimées de part et d’autre par tous ceux qui se sont élevés contre le vote expéditif de lundi soir au Parlement, notamment les parties chrétiennes des deux bords (FL, CPL, Kataëb, Marada) qui ont été rejointes par le courant du Futur.
Le premier à dénoncer indirectement la manière de faire du chef du Parlement est le ministre de l’Énergie, Gebran Bassil, qui, à l’issue de sa rencontre hier avec le Premier ministre Nagib Mikati, a affirmé que « lorsque le gouvernement prend une décision, celle-ci doit être exécutée. De même, lorsque l’exécutif envoie un projet de loi (au Parlement), il doit être présenté (à la Chambre) et le gouvernement a le droit de défendre son projet », a-t-il dit.
« Nous avions déjà parlé de ce sujet et nous avons dit que le gouvernement est attaché à son projet, que ce soit du point de vue des besoins de l’EDL ou de ses capacités à employer plus d’effectifs », a rappelé M. Bassil avant de trancher : « Soit nous sommes en présence d’un gouvernement qui gouverne, soit alors d’une équipe qui a perdu le gouvernail. »
Le ministre de l’Énergie a été rejoint par le ministre de la Culture, Gaby Layoun, qui a reproché au gouvernement de n’avoir pas pris la défense du projet de loi relatif aux journaliers qu’il avait lui-même transmis à la Chambre.
« Le climat actuel ne permet pas d’ailleurs la tenue du Conseil des ministres, surtout qu’à l’ordre du jour figurent des sujets complexes et sur lesquels il n’existe pas encore d’accord », a-t-il dit.
À noter que les députés du CPL ont boycotté hier les réunions hebdomadaires avec le président de l’Assemblée. Ceux qui étaient présents ont d’ailleurs rapporté que M. Berry a fait part de son « amitié » à l’égard du chef du CPL, le général Michel Aoun, et s’est dit confiant dans la « sagesse » de ce dernier. Il a toutefois souligné que ce qui s’est passé dans l’hémicycle pourra probablement être reconsidéré par le biais des canaux constitutionnels, laissant entendre qu’il était disposé à rechercher la solution susceptible de faire baisser la tension et de calmer les esprits.
S’exprimant au nom du courant du Futur, le député Ahmad Fatfat a pour sa part gardé le suspense pour ce qui est de la participation future des députés de sa formation aux séances plénières du Parlement.
« Nous tenons à ne pas participer aux séances de la Chambre si les alliés du 14 Mars continuent de les boycotter, notamment les chrétiens », a-t-il dit, faisant état de contacts qui ont lieu avec les Forces libanaises et les Kataëb afin de trouver une issue au dossier des journaliers. Le député a révélé en outre que les deux formations chrétiennes demandent que soit revue la manière avec laquelle le vote a eu lieu au Parlement. Le député Samy Gemayel a estimé quant à lui que le président de l’Assemblée doit rectifier le tir, soulignant la nécessité de traiter les journaliers qui travaillent dans d’autres institutions de manière égale.
C’est également sur la forme mais aussi sur le fond de ce vote que s’est exprimé le leader du PNL, le député Dory Chamoun, qui a indiqué que ses remarques portant sur la loi « n’émanent pas de considérations confessionnelles chrétiennes mais plutôt d’une logique nationale, respectueuse des institutions ainsi que du principe de la compétence au niveau de l’emploi ».
Et d’ajouter : « Partant de là, il aurait fallu que soit pris en compte le projet de loi présenté par le ministre (de l’Énergie) Gebran Bassil qui a pris en considération ces principes. »
M. Chamoun sera rejoint par le leader des FL, Samir Geagea, qui, dans un entretien à Radio Liban libre, a affirmé que la position de sa formation par rapport à ce dossier « n’a aucune connotation confessionnelle », soulignant qu’il conteste simplement le mode de fonctionnement du Parlement. Il a d’ailleurs profité de l’occasion pour dénoncer le fait que certains projets de loi passent « selon la méthode militaire » (au pas de charge) alors que d’autres traînent pendant une dizaine d’années dans les commissions.

Ahdab se démarque du lot
Beaucoup plus nuancée, la position du Renouveau démocratique sur ce dossier a consisté à dénoncer de manière égale « les divisions confessionnelles au sein du Parlement et du Conseil des ministres », ainsi que « la manière » avec laquelle a été votée la loi et qui trahit « la pratique de la tutelle au niveau de la gestion du Parlement ». Le comité exécutif du RD, qui a tenu sa réunion en présence des deux vice-présidents, Camille Ziadé et Misbah Ahdab, a ainsi stigmatisé la « domestication » du Parlement qui s’est notamment illustrée par sa fermeture des mois durant.
Plus surprenante cependant, la position exprimée par ailleurs par le même Misbah Ahdab en tant que chef du Rassemblement de la modération civique. En effet, M. Ahdab a affirmé que le fait de cadrer un employé est « un droit acquis, quelle que soit son affiliation politique ou son appartenance confessionnelle ». Et de se prononcer en faveur de la consécration des journaliers dans leur emploi à l’EDL, soulignant que l’État qui les a utilisés et qui leur a imposé des devoirs doit par ailleurs leur accorder la totalité de leurs droits.

Réunion du bureau de la Chambre
Le député du courant du Futur, Ammar Houry, a rappelé de son côté que le bureau de la Chambre, qui regroupe une variété de blocs parlementaires, doit en principe se réunir aujourd’hui, jeudi, pour adopter le texte voté il y a deux jours au Parlement et avaliser son entrée en vigueur. Or rien n’indiquait encore hier soir quelle serait l’issue de cette réunion et l’avenir du texte. À ce propos, M. Houry croit savoir que le problème sera probablement évoqué lors de la réunion du bureau de la Chambre en vue de tenter de trouver une solution. « Celle-ci consiste tout simplement à redynamiser le travail parlementaire et à améliorer les prestations durant les séances », a-t-il dit.
Prenant la défense de Nabih Berry, comme on pouvait s’y attendre, le député de son bloc, Yassine Jaber, s’est demandé « pourquoi donne-t-on l’impression à l’opinion publique que c’est l’ensemble des journaliers qui seront cadrés de manière anarchique ».
« Nous n’acceptons pas un recrutement anarchique au sein de l’EDL ou ailleurs, sans que soient tenus des concours d’entrée à la Fonction publique de manière à répondre aux conditions et critères requis », a-t-il dit.

http://www.lorientlejour.com/category/Liban/article/766905/Les_alliances_se_font_et_se_refont_autour_du_dossier_des_journaliers_de_l%27EDL.html

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