Le Hezbollah nie vouloir une confrontation sectaire
Les démarches entreprises au cours du week-end écoulé par
les pôles de Saïda avec le cheikh intégriste Ahmad el-Assir afin qu’il lève le
sit-in « ouvert et pacifique » qu’il a entamé avec ses partisans
mercredi dernier ou qu’il le déplace à un autre endroit ont échoué jusqu’ici.
Sans évoquer explicitement l’action de cheikh Assir, des responsables du Hezbollah se sont employés ces jours derniers à nier toute intention d’entraîner le pays vers des conflits sectaires.
Ahmad el-Assir et ses partisans réclament pour la levée de leur sit-in, qui bloque une artère principale reliant Saïda au reste du Liban-Sud, qu’une « solution sérieuse » au problème des armes du Hezbollah soit mise sur les rails. « Nous ne rentrerons pas chez nous » avant cela, martèle-t-il depuis mercredi soir.
Le dignitaire intégriste a réaffirmé hier aux journalistes présents sur les lieux du mouvement qu’il était prêt à déplacer le sit-in vers un autre endroit, de façon à moins gêner la vie économique locale. « Nous examinons effectivement la possibilité de déplacer le sit-in, mais à condition que le message que nous voulons transmettre parvienne de la même façon », a-t-il déclaré.
Une délégation de commerçants et de propriétaires de stations-service locaux ont rencontré cheikh Assir et l’ont informé des pertes qu’ils subissent du fait du sit-in. Il leur a offert des fleurs et promis d’examiner leur requête, tout en leur expliquant qu’il ne pouvait poursuivre son mouvement dans un lieu qui n’aurait pas le même effet politico-médiatique.
De fait, en soirée, la chaîne du Futur annonçait que les tractations menées par les pôles économiques de Saïda avec le dignitaire sunnite avaient échoué.
Pour l’instant, aucune velléité de lever le sit-in par la force n’est décelable chez les services de sécurité officiels. Toutefois, l’armée libanaise a pris des mesures le long de la route du littoral, ouverte à la circulation du nord au sud de Saïda, et fait sillonner la ville par des patrouilles. De son côté, l’unité d’élite des FSI a manifesté à diverses reprises sa présence dans les parages du lieu du sit-in.
Les commentaires
Placé sur la défensive dans cette affaire qui le vise directement, comme dans d’autres ces jours-ci, le Hezbollah s’est efforcé de montrer ses intentions pacifiques. « Notre discours passé, présent et futur est connu de tous les Libanais. Nous mettons toujours en garde contre les incitations sectaires. Depuis la création du Hezbollah, nous brandissons l’étendard de l’unité islamique et nationale et celui de la cohésion du pays », a assuré le chef du conseil exécutif du parti, Hachem Safieddine.
S’abstenant de toute référence directe à l’action de cheikh Assir, M. Safieddine a jugé « positif » l’appel lancé vendredi par des personnalités de Saïda, d’horizons politiques divers, en vue de la réouverture de la route bloquée. Cet appel devrait, selon lui, « se traduire dans les actes et ne pas rester au niveau des paroles et des prises de position politiques et médiatiques ».
Le chef du bloc du Futur, Fouad Siniora, avait pris part à cet appel, soulignant que sa formation s’oppose au procédé utilisé par le cheikh intégriste – le blocage des routes – même si elle est d’accord avec ses objectifs politiques. Cette attitude de M. Siniora lui avait valu une riposte cinglante de cheikh Assir, qui a accusé le courant du Futur de suivre à l’égard du Hezbollah « la politique de l’aplatissement ».
Un autre haut responsable du parti de Dieu, Mohammad Yazbeck, a stigmatisé « les tentatives visant à mettre le pays à feu et à sang par le fanatisme ». Même affirmation chez le dirigeant du Hezb dans la Békaa, Mohammad Yaghi : « Nous refusons de nous laisser entraîner dans une guerre sectaire. »
Du côté du courant du Futur, le vice-président de la Chambre, Farid Makari, a estimé que « ce que réclame cheikh Assir est logique ». « Cependant, a-t-il ajouté, la méthode qu’il utilise est mauvaise. Nous y sommes opposés parce qu’elle ne fait qu’aggraver les problèmes des citoyens et n’aide pas à trouver des solutions. »
Pour sa part, le député Ghazi Youssef s’est employé à minimiser l’importance du mouvement de cheikh Assir, soulignant qu’il allait « s’éteindre tout seul ».
Néanmoins, certaines parties au sein du 14 Mars ne cachent pas leur sympathie à l’égard de l’action du dignitaire sunnite. Le député Joseph Maalouf, membre du bloc des Forces libanaises, a ainsi relevé que « le discours de cheikh Assir a des échos chez un certain nombre de Libanais, et pas seulement chez les sunnites ».
Moins explicites, les députés Mohammad Kabbara, Khaled Daher et Mouïn Meraabi, tous membres du bloc du Futur mais s’exprimant au nom d’un « Rassemblement national et islamique », ont exprimé leur « solidarité avec les efforts déployés par les pôles de Saïda en vue de protéger l’intérêt de la ville et de la nation », tout en mettant en garde « les responsables civils et militaires contre les conséquences qu’aurait un traitement du mouvement pacifique en cours à Saïda par des moyens non pacifiques ».
Il est vrai que même dans les rangs du 8 Mars, certains rejettent le recours à la violence. Tout en s’opposant aux objectifs déclarés de cheikh Assir, l’ancien député de Saïda Oussama Saad a rejeté un éventuel recours à la force pour déloger les participants au sit-in.
Chez les aounistes, le député Simon Abiramia a estimé que l’armée libanaise « est aujourd’hui la cible d’une attaque menée par cheikh Assir ». Son collègue Ibrahim Kanaan a pour sa part affirmé que le dignitaire intégriste représente « un agenda extérieur ».
Quant au ministre de la Justice, Chakib Cortbaoui, il s’est prononcé pour que l’État agisse à la fois avec « raison » et « fermeté » afin de venir à bout des blocages des routes.
Sans évoquer explicitement l’action de cheikh Assir, des responsables du Hezbollah se sont employés ces jours derniers à nier toute intention d’entraîner le pays vers des conflits sectaires.
Ahmad el-Assir et ses partisans réclament pour la levée de leur sit-in, qui bloque une artère principale reliant Saïda au reste du Liban-Sud, qu’une « solution sérieuse » au problème des armes du Hezbollah soit mise sur les rails. « Nous ne rentrerons pas chez nous » avant cela, martèle-t-il depuis mercredi soir.
Le dignitaire intégriste a réaffirmé hier aux journalistes présents sur les lieux du mouvement qu’il était prêt à déplacer le sit-in vers un autre endroit, de façon à moins gêner la vie économique locale. « Nous examinons effectivement la possibilité de déplacer le sit-in, mais à condition que le message que nous voulons transmettre parvienne de la même façon », a-t-il déclaré.
Une délégation de commerçants et de propriétaires de stations-service locaux ont rencontré cheikh Assir et l’ont informé des pertes qu’ils subissent du fait du sit-in. Il leur a offert des fleurs et promis d’examiner leur requête, tout en leur expliquant qu’il ne pouvait poursuivre son mouvement dans un lieu qui n’aurait pas le même effet politico-médiatique.
De fait, en soirée, la chaîne du Futur annonçait que les tractations menées par les pôles économiques de Saïda avec le dignitaire sunnite avaient échoué.
Pour l’instant, aucune velléité de lever le sit-in par la force n’est décelable chez les services de sécurité officiels. Toutefois, l’armée libanaise a pris des mesures le long de la route du littoral, ouverte à la circulation du nord au sud de Saïda, et fait sillonner la ville par des patrouilles. De son côté, l’unité d’élite des FSI a manifesté à diverses reprises sa présence dans les parages du lieu du sit-in.
Les commentaires
Placé sur la défensive dans cette affaire qui le vise directement, comme dans d’autres ces jours-ci, le Hezbollah s’est efforcé de montrer ses intentions pacifiques. « Notre discours passé, présent et futur est connu de tous les Libanais. Nous mettons toujours en garde contre les incitations sectaires. Depuis la création du Hezbollah, nous brandissons l’étendard de l’unité islamique et nationale et celui de la cohésion du pays », a assuré le chef du conseil exécutif du parti, Hachem Safieddine.
S’abstenant de toute référence directe à l’action de cheikh Assir, M. Safieddine a jugé « positif » l’appel lancé vendredi par des personnalités de Saïda, d’horizons politiques divers, en vue de la réouverture de la route bloquée. Cet appel devrait, selon lui, « se traduire dans les actes et ne pas rester au niveau des paroles et des prises de position politiques et médiatiques ».
Le chef du bloc du Futur, Fouad Siniora, avait pris part à cet appel, soulignant que sa formation s’oppose au procédé utilisé par le cheikh intégriste – le blocage des routes – même si elle est d’accord avec ses objectifs politiques. Cette attitude de M. Siniora lui avait valu une riposte cinglante de cheikh Assir, qui a accusé le courant du Futur de suivre à l’égard du Hezbollah « la politique de l’aplatissement ».
Un autre haut responsable du parti de Dieu, Mohammad Yazbeck, a stigmatisé « les tentatives visant à mettre le pays à feu et à sang par le fanatisme ». Même affirmation chez le dirigeant du Hezb dans la Békaa, Mohammad Yaghi : « Nous refusons de nous laisser entraîner dans une guerre sectaire. »
Du côté du courant du Futur, le vice-président de la Chambre, Farid Makari, a estimé que « ce que réclame cheikh Assir est logique ». « Cependant, a-t-il ajouté, la méthode qu’il utilise est mauvaise. Nous y sommes opposés parce qu’elle ne fait qu’aggraver les problèmes des citoyens et n’aide pas à trouver des solutions. »
Pour sa part, le député Ghazi Youssef s’est employé à minimiser l’importance du mouvement de cheikh Assir, soulignant qu’il allait « s’éteindre tout seul ».
Néanmoins, certaines parties au sein du 14 Mars ne cachent pas leur sympathie à l’égard de l’action du dignitaire sunnite. Le député Joseph Maalouf, membre du bloc des Forces libanaises, a ainsi relevé que « le discours de cheikh Assir a des échos chez un certain nombre de Libanais, et pas seulement chez les sunnites ».
Moins explicites, les députés Mohammad Kabbara, Khaled Daher et Mouïn Meraabi, tous membres du bloc du Futur mais s’exprimant au nom d’un « Rassemblement national et islamique », ont exprimé leur « solidarité avec les efforts déployés par les pôles de Saïda en vue de protéger l’intérêt de la ville et de la nation », tout en mettant en garde « les responsables civils et militaires contre les conséquences qu’aurait un traitement du mouvement pacifique en cours à Saïda par des moyens non pacifiques ».
Il est vrai que même dans les rangs du 8 Mars, certains rejettent le recours à la violence. Tout en s’opposant aux objectifs déclarés de cheikh Assir, l’ancien député de Saïda Oussama Saad a rejeté un éventuel recours à la force pour déloger les participants au sit-in.
Chez les aounistes, le député Simon Abiramia a estimé que l’armée libanaise « est aujourd’hui la cible d’une attaque menée par cheikh Assir ». Son collègue Ibrahim Kanaan a pour sa part affirmé que le dignitaire intégriste représente « un agenda extérieur ».
Quant au ministre de la Justice, Chakib Cortbaoui, il s’est prononcé pour que l’État agisse à la fois avec « raison » et « fermeté » afin de venir à bout des blocages des routes.
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