The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

Search This Blog

October 10, 2011

L'Orient le jour - Trois réalisateurs iraniens interdits du Festival du film de Beyrouth, jugé « hostile à la révolution », October 10, 2011

Par Sandra NOUJEIM |

Le Festival international du film de Beyrouth (BIFF) retire de son programme un documentaire iranien à thème politique, après que son réalisateur eut été empêché de voyager au Liban.

Le documentaire Rouge, Blanc et Vert, du réalisateur iranien Nader Davoodi, devait être projeté dans le cadre du 11e Festival international du film de Beyrouth, qui se déroule du 5 au 13 octobre. Hier, la direction du BIFF a déclaré avoir choisi de retirer le film de son programme, après que M. Davoodi eut été interdit de se rendre au Liban par les autorités iraniennes. Datant de 2010, le documentaire, qui était prévu pour la section « Film documentaire du Moyen-Orient », traite en effet des événements violents ayant marqué les trois semaines qui ont précédé la réélection contestée du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, en juin 2009.
« Nous avons choisi de retirer le film de la programmation afin d’éviter que cette affaire ne fasse plus de bruit », a confié hier la directrice du BIFF Colette Naufal pour L’Orient-Le Jour. Elle a toutefois déploré cette interdiction imposée à M. Davoodi, la qualifiant de « choquante ». La direction du BIFF fait remarquer, dans un communiqué de presse hier, que cette interdiction fait écho à la diffusion d’un rapport de l’agence nationale iranienne Fars samedi, publié hier dans les journaux iraniens, notamment le Tahran Times. Selon ce rapport, le BIFF « commercialise des films hostiles à la révolution iranienne ». En réponse à ces informations, diffusées par les organes de presse iraniens, Mme Naufal explique que « nous (les organisateurs du BIFF) sommes pour les libertés de pensée et d’expression. Quand un film est bon, nous aimons bien le projeter dans le cadre du festival ».
Le retrait du film en question ne semble donc pas le résultat d’une censure entreprise par la Sûreté générale, qui avait pourtant interdit en juin la projection du film iranien Green Days, de la réalisatrice Hana Makhmalbaf, traitant des protestations contre la réélection contestée de M. Ahmadinejad.
Un haut responsable de l’ancien gouvernement libanais avait alors expliqué à l’AFP que la décision d’interdire la projection du film était intervenue à la suite d’un appel de l’ambassadeur d’Iran.
Cette fois, le retrait du film paraît être la conséquence d’une contrainte imposée au réalisateur à partir d’Iran directement. D’ailleurs, deux autres réalisateurs iraniens ne pourront prendre part au festival, mais leurs films respectifs « étroitement sociaux et éloignés de la politique ont été maintenus au programme du festival ». Ainsi, le réalisateur du film Mandoo, le Kurde Ibrahim Seaidy, a fait état de « certaines difficultés qui l’empêchent de quitter Téhéran pour le moment, sans toutefois définir la nature de ces difficultés », selon le communiqué du BIFF.
Au niveau local, Mme Naufal a insisté sur le fait que la Sûreté générale a donné « son accord au film », confirmant ainsi les déclarations d’un responsable de ce service sécuritaire, interrogé par L’OLJ. « Ce sont les organisateurs du BIFF qui ont retiré le film de leur programmation, à la demande du réalisateur iranien lui-même », a ajouté le responsable. Il explique que ceux-ci ont informé la Sûreté générale vendredi de leur décision, dans le cadre de « notre constante coopération ». De son côté, Mme Naufal confie avoir informé la Sûreté générale de cette décision, lorsque celle-ci a demandé à revoir le film de M. Davoodi.
« Je suis pour la liberté, tout genre de liberté, et si cela ne tenait qu’à moi, je n’empêcherais rien », affirme enfin le ministre de la Culture Gaby Layoun, en reconnaissant toutefois « la censure basée sur des critères sécuritaires, correctement évalués par la Sûreté générale ».


No comments:

Post a Comment

Archives