The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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July 6, 2012

L'orient le jour - Harb : Je n’ai pas grand espoir dans les résultats l’enquête..., July 6 2012


Entre les amis et les partisans venus lui exprimer leur indignation, les appels des officiels, les sollicitations des correspondants de presse et les tête-à-tête avec le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, les réunions avec les enquêteurs, le député Boutros Harb ne sait plus où donner de la tête.
Dans son appartement qui grouille de monde, il prend le temps de répondre aux questions des médias. D’emblée, il situe la tentative d’attentat déjouée contre lui dans le cadre de « l’anarchie qui prévaut au niveau de la sécurité » et se dit persuadé que l’enquête ne mènera nulle part. « Je l’espère, mais je n’ai pas grand espoir », note-t-il.
« Depuis que la sécurité est devenue une opération menée à l’amiable et à cause de la présence d’armes qui échappent au contrôle des autorités légales, il était normal que l’anarchie prévale au niveau de la sécurité », commente-t-il, en se demandant comment l’État « peut aujourd’hui garantir à n’importe quel citoyen et pas seulement à moi-même la sécurité et la paix. » Comment-il peut-il faire en sorte qu’il n’y ait pas d’agressions, de victimes de balles perdues, de vols de voiture, d’enlèvements pour rançons et de liquidations ? s’interroge M. Harb en insistant sur le fait que « la situation actuelle ne peut plus durer ». « Il est temps de régler ce problème de manière sérieuse. Ce dossier doit être ouvert, non pas parce que j’ai failli être la cible d’un attentat – on ne vit pas éternellement –, mais à cause des informations relayées par les services de sécurité et les responsables politiques au sujet de l’état de sécurité dans le pays. Il faut sonner le tocsin et admettre que cette situation ne peut plus durer. Les politiques doivent assumer leurs responsabilités et lever sérieusement la couverture assurée aux hors-la-loi. L’État doit aussi assumer son rôle et, à notre tour, nous nous devons de nous tenir, tous, aux côtés des services de l’État pour que la loi soit appliquée à tout le monde dans le pays », martèle le député.
Il raconte ce qui s’est passé le matin, affirmant avoir reçu un appel téléphonique l’informant que des choses étranges se passent dans l’immeuble où se situe son bureau à Sami el-Solh : « Mon garde du corps est parti se renseigner, mais l’incident s’était déjà produit. Un médecin dont la clinique se situe dans le même immeuble était tombé sur trois hommes qu’il avait trouvés louches dans l’ascenseur. Lorsqu’il les a interrogés sur les mobiles de leur présence, il ont répondu qu’ils installaient un câble d’Internet, mais quand il leur a demandé pour le compte de qui, ils ont pris la fuite. Un seul a pu être arrêté par le concierge, le gardien de l’immeuble et le médecin, qui ont appelé la police. Mais, entre-temps, un 4x4 aux vitres fumées est arrivé. Son passager a brandi un revolver affirmant qu’il est des services de renseignements et qu’il est chargé d’arrêter le suspect qu’il a placé sur le siège arrière avant de démarrer. Entre-temps, les trois hommes avaient prélevé le numéro d’immatriculation. Il est apparu que la voiture était volée et que la plaque était fausse. Par la suite, une autre voiture est arrivée en sens interdit sur les lieux pour s’assurer que l’inconnu avait réussi à s’enfuir avant de rebrousser chemin en vitesse. On a pensé qu’il s’agissait d’un message jusqu’à ce qu’on m’appelle pour me dire qu’on avait découvert des détonateurs dans l’ascenseur. Apparemment, ils devaient être connectés à une charge qui pouvait être actionnée à distance. »

« Des informations du ministère de l’Intérieur »
Selon M. Harb, une petite enquête a été menée pour savoir qui d’autre pouvait être visé dans l’immeuble. « Il est apparu qu’un officier de l’armée y habite, mais il est à la retraite », explique-t-il. « Plus tard, le ministre de l’Intérieur m’a appelé pour me faire part d’informations selon lesquelles “ils” projettent de placer des charges explosives dans les ascenseurs des immeubles de certaines personnalités politiques pour les liquider », poursuit M. Harb.
Il met en doute l’opportunité du mois sécuritaire décrété par le ministère de l’Intérieur. « Preuve en est ce qui s’est passé aujourd’hui », relève-t-il en insistant sur le fait que « les hommes politiques qui ont des milices doivent réaliser la gravité de la situation : soit le pays restera une jungle dans laquelle les plus forts dévorent les plus petits, soit nous édifions un État sûr ensemble ».
M. Harb raconte ensuite que lorsque le ministre de l’Intérieur avait pris contact avec lui, il lui avait rappelé qu’il avait lui-même retiré les militaires affectés à sa garde personnelle et l’avait interrogé sur le point de savoir s’il allait les rétablir à leur poste. « Le ministre est, comme nous, une victime. Que peut-il entreprendre seul ? »

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