The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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July 6, 2012

L'orient le jour - « J’ai vu comment ils ont assassiné mon père »..., July 6 2012


La plupart des enfants syriens réfugiés au Liban ont en Syrie des proches qui combattent au sein de l’ASL.
Réfugié à Ersal dans le Akkar, Marwan, sept ans, a vécu de près la guerre en Syrie et tente maintenant de surmonter ses traumatismes dans un camp géré par l’ONG Terre des hommes.
Il trace sur un papier des lignes multicolores en noir, rouge et jaune, mais ce n’est pas un dessin d’enfant : il y décrit le bombardement de son village, Qousseir. « Ses dessins font rejaillir ce qu’ils ont vu, ce qu’ils ressentent. Beaucoup y représentent des morts, des blessés, des maisons incendiées, des chars tirant des obus. Quand on leur demande de dessiner ce qui leur passe par la tête, cela revient toujours à la guerre », affirme Nour Hussein.
Cette assistante sociale travaille pour un projet aidant les enfants syriens à surmonter les traumatismes de la guerre. « La guerre est toujours la première chose qui leur vient à l’esprit. La plupart de ces enfants ont perdu des parents, ont vu des assassinats, ont été sous les bombardements. Ils ont vu des choses que 80 % des gens n’ont vu qu’à la télévision. Parfois, en classe, ils fondent brusquement en larmes », confie-t-elle. Il faut dire que la plupart des enfants ont en Syrie des proches qui combattent avec l’Armée syrienne libre (ASL). « Notre travail est très important car les expériences traumatisantes qu’ils ont vécues ne doivent pas conditionner le reste de leur vie. Il faut qu’ils oublient et apprennent à vivre de nouveau », affirme Mme Hussein.
Les enfants sont tellement conditionnés par la révolte que, lorsque leur professeur leur demande de chanter, ils entonnent, sans exception, des chansons hostiles au président syrien Bachar el-Assad, ou appelant à la chute de son régime. « Quand ça arrive, nous devons les arrêter et trouver un autre air. Notre objectif est qu’ils oublient tout ce qu’ils ont vécu », explique Ayat, l’une des trois professeurs qui travaillent au centre.

Crises de larmes
Marwan est un garçon plein d’énergie, ne cessant jamais de bouger, avec un sourire qui illumine son visage. « Mais il succombe à des crises de larmes incontrôlables au moment où on s’y attend pas. C’est très triste », souligne Samir Ismail, responsable de ce centre de Ersal. « J’ai vu comment ils ont assassiné mon père », raconte Marwan. « Les soldats de Bachar lui ont tiré dessus lorsqu’ils ont attaqué Qousseir », précise-t-il d’une voix étouffée par les sanglots.
« Quand les chars sont entrés dans Baba Amr (un quartier rebelle de Homs, NDLR) et ont commencé à tirer sur nos maisons, mon père a décidé de quitter Homs et de se réfugier au Liban », raconte Youria, 12 ans. « Mon père était peintre à Homs et lors d’un bombardement il a été touché à l’épaule. Trois jours plus tard, nous sommes partis pour ne pas mourir. » Cette adolescente a quitté sa ville depuis quatre mois avec 16 membres de sa famille. « Nous sommes partis de nuit lorsqu’ils bombardaient moins. Nous avons dû traverser plusieurs points de contrôle mais à l’un d’entre eux, ils ont arrêté mon grand-père qui avait des problèmes pour se déplacer. J’ai vu comment ils l’ont frappé à mort », se souvient-elle.
« Si nous ne faisons rien pour aider ces enfants, ils ne pourront jamais continuer leur vie. Le problème est que le gouvernement libanais n’aide pas les réfugiés syriens en raison de son respect pour le gouvernement de Bachar el-Assad », regrette Samir Ismail, en référence aux alliés de Damas au Liban comme le Hezbollah. Un des objectifs primordiaux est de pouvoir scolariser ces enfants en septembre pour qu’ils ne perdent pas une autre année. « Mais le problème est que la plupart des cours dans les écoles libanaises sont en anglais ou en français et très peu d’enfants syriens parlent ces langues et ils ont beaucoup de problème à s’adapter », reconnaît M. Ismail.
Mais c’est déjà ça...

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