The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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March 23, 2010

March 23, 2010 - L'Orient le jour - Une campagne à cible double : l’État et l’enquête du TSL

Par Émile Khoury
Le commentaire
Les attaques contre le président Sleiman connaissent une pause. Ce qui leur donne, en fait, valeur de premier avertissement sans frais lié aux nominations administratives, diplomatiques et surtout sécuritaires. L'accent étant mis à ce dernier sujet sur les Forces de sécurité intérieure et leur commandement, accusés de faire le jeu des Américains à cause de l'aide technique et matérielle reçue ou promise. Dès lors, si les prosyriens n'obtienaient pas satisfaction, ils reprendraient sans nul doute leur offensive contre le régime et contre l'État. Surtout si les enquêteurs du Tribunal spécial pour le Liban (TSL) appelé à juger l'assassinat de Rafic Hariri multiplient, pour progresser dans l'identification des commanditaires comme du réseau d'exécutants, les interrogatoires embarrassants de témoins. À ce propos, Wi'am Wahhab met en garde contre une discorde interne découlant, selon ses dires, du fait « que la commission d'enquête a convoqué des éléments du Hezbollah pour les interroger ». Et il invite les parties intéressées « à ne pas jouer avec le feu. »
Saad Hariri semble dès lors prié de suivre l'exemple du député Walid Joumblatt. C'est-à-dire non seulement pardonner, mais également oublier l'assassinat de son père s'il veut établir de saines relations de confiance aussi bien personnelles qu'officielles avec la Syrie. Et s'il tient à préserver son gouvernement pour éviter la réédition de la lourde crise qui avait suivi le différend sur le statut du TSL. On sait en effet que, s'élevant contre l'accord conclu à ce sujet avec l'instance internationale, les ministres chiites du cabinet Siniora avaient claqué la porte, tandis que la Chambre fermait la sienne et que le centre-ville était squatté par les campements sauvages, ce qui avait ruiné des familles et beaucoup coûté à l'économie nationale. La menace d'un coup de force politique bis est donc brandie. Autant, répétons-le, pour entraver le TSL, à l'heure où il va résolument de l'avant, que pour faire pression au sujet des nominations, notamment sécuritaires.
Soulignons que la situation présente est encore plus favorable aux prosyriens. Car si, cette fois, leurs ministres démissionnent en bloc, le gouvernement chute automatiquement car ils en constituent le tiers (article 69 de la Constitution) et le Liban se retrouverait plongé dans une crise ministérielle pratiquement insoluble. En effet, face à la menace des armes et d'un recours rapide à la rue, la majorité ne serait pas en mesure de former le cabinet toute seule. Il n'y aurait de solution, comme lors de Doha, qu'à travers un consensus international, arabe et iranien. Or, dans le domaine extérieur, le climat n'est pas à la détente actuellement, et un nouvel accord sur le Liban pourrait être hors de portée. Partant de là, une éventuelle crise ministérielle locale risquerait de tourner à la crise de pouvoir, de régime et de système. Avec danger aigu pour la stabilité interne, sinon pour la paix civile. Donc les nominations conditionnent l'existence même du gouvernement dit d'union. Qui, elle-même, conditionne en définitive la bonne marche du TSL, qui dépend largement de la coopération des autorités libanaises.

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