The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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July 27, 2010

July 27, 2010 - L'Orient le jour - Pas de guerre à l’horizon, mais le cas libanais reste préoccupant

L’éclairage
À l'issue d'une tournée effectuée dans la région à la mi-mai, le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, se déclarait très confiant. Il indiquait qu'il avait vu se former sous ses yeux un scénario positif, avec relance prochaine des négociations de paix, précisant que ses interlocuteurs israéliens l'avaient autorisé à transmettre aux autorités syriennes et libanaises, qu'il devait rencontrer après avoir parlé avec les Palestiniens et les Égyptiens, l'assurance que l'État hébreu excluait toute escalade, et ne souhaitait que négocier.
Un message que la Syrie avait favorablement accueilli, selon Moratinos, qui insistait sur la volonté manifeste de paix de Damas en répétant que les pourparlers allaient bientôt reprendre, toutes les parties s'engageant à calmer le jeu.
Abondant dans le même sens, des diplomates occidentaux en poste à Beyrouth croient savoir que la Turquie, malgré sa brouille avec Israël, serait chargée par les Américains de paver la voie à la relance des processus de paix, en jouant les go-between entre les parties en conflit, tirant ainsi profit du climat d'apaisement actuel. Qui contraste avec la tension provoquée sur la scène libanaise, ces derniers jours, par les déclarations en flèche des uns et les ripostes des autres.
Une éruption cutanée qui ne manque pas d'inquiéter les Arabes, qui craignent que les Libanais ne sachent pas se retenir et recommencent à s'entre-tuer. Avec, en arrière-fond, une manipulation israélienne exploitant le grave problème conflictuel de l'acte d'accusation du TSL. Le tribunal est certes chargé de juger l'attentat qui a coûté la vie à Rafic Hariri et à ses compagnons, mais il doit également connaître de tous les assassinats, les attentats, les agressions ou les opérations criminelles qui se sont produits au Liban de février 2005 jusqu'à mai 2008, quand l'accord de Doha a mis fin à la série noire télécommandée.
Pour la majorité, le Courant du futur en tête, il faut s'en remettre à la légalité internationale, point à la ligne. Que cela soit pour l'application des résolutions 1559, 1681 et 1701, ou pour le strict respect de la justice onusienne, que nulle juridiction nationale ne surclasse, ou ne peut contredire.
Et qu'incarne, en ce qui concerne le Liban, un tribunal créé sur décret du Conseil de sécurité, et basé symboliquement à La Haye, siège de la Cour de justice universelle, arbitre suprême de tout conflit international.
Pour les loyalistes, nul n'est en droit de discuter, sous quel angle que cela soit, du Tribunal spécial pour le Liban. D'une part, parce qu'un tel débat ne peut qu'attiser les dissensions intérieures et déstabiliser le pays, voire le mettre en danger de remous et de troubles sécuritaires. D'autre part, parce que, pour le fond comme pour la forme, contester le tribunal revient à remettre en cause l'autorité du Conseil de sécurité, après quoi le Liban n'aurait plus qu'à tirer l'échelle et quitter l'ONU.
Cette situation, inimaginable et absurde, serait la seule dans laquelle le gouvernement libanais pourrait prétendre redonner à la justice libanaise les dossiers dont le TSL se trouve saisi. Ni le Conseil des ministres ni le comité de dialogue, même unanime, ne sont en droit de libaniser les enquêtes.
Cependant, en écho lointain des promesses de Khamenei de battre les Américains au Liban, et aux menaces de Mahmoud Ahmadinejad de briser Israël à partir de notre territoire, des cadres du 8 Mars assurent aujourd'hui que les pressions sur la Résistance, avec le TSL et les espions télécoms comme instruments, ne seront pas contrées uniquement sur la scène locale. Ils indiquent que, tôt ou tard, la riposte aurait des répercussions ailleurs dans la région. C'est pourquoi les Arabes s'alarment ou réagissent. Le président syrien, Bachar el-Assad, est en principe attendu dès demain, avançant une visite initialement prévue pour la fin de la semaine en cours.
Il doit être suivi, vendredi par le roi Abdallah d'Arabie saoudite qui, cependant, n'effectuera à Beyrouth qu'un passage éclair de quelques heures, marqué par un déjeuner du président Michel Sleiman en son honneur, avec participation de toute la classe politique et des autorités religieuses. Une occasion, en somme, de retrouvailles nationales autour du principe de coexistence et de partenariat.
Les conversations, après la réaffirmation du soutien saoudien inconditionnel au Liban, vont tourner autour de l'initiative de paix arabe, lancée par le roi Abdallah lui-même, lors du sommet de Beyrouth en 2002. Le souverain va, sans nul doute, souligner que cette initiative, un moment contestée par la Syrie qui s'est ravisée depuis, tient toujours. Sauf, répétera-t-il sûrement, qu'elle ne peut pas rester éternellement sur la table et que l'État hébreu doit l'accepter ou la rejeter, dans un délai raisonnable de quelques mois.
Après le roi Abdallah, c'est l'émir du Qatar qui vient. Il doit présider une cérémonie couronnant la reconstruction de Bint-Jbeil, chantier lancé après la guerre de juillet 2006, et que son pays a financé. Il sera également l'hôte d'un déjeuner donné en son honneur par le chef de l'État.

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