The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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November 16, 2011

L'orient le jour- Au Liban, les opposants syriens vivent dans l’angoisse des enlèvements, November 16, 2011

Saïd, un opposant syrien réfugié à Beyrouth, rase les murs, change constamment de logement et communique par codes au téléphone. La peur d’être enlevé ou arrêté hante les Syriens hostiles au régime de Bachar el-Assad qui pensaient avoir trouvé un asile au Liban, écrit l’AFP dans un reportage.
Ces derniers mois, plusieurs informations ont fait état de la « disparition » d’opposants syriens. « J’ai peur d’être kidnappé à tout moment, j’ai dû changer de maison une dizaine de fois », raconte Saïd – son pseudonyme – qui a fui la Syrie début juillet.

« Une fois, j’ai même quitté un appartement deux jours après l’avoir loué. Les voisins ne m’inspiraient pas confiance », explique à l’AFP cet homme de 25 ans qui n’a jamais habité plus d’un mois dans un même endroit.
Pour éviter d’attirer l’attention sur son accent syrien, ce diplômé en littérature française parle souvent en français. « Je dois me rappeler tout le temps qu’il faut baisser la voix et je me retourne souvent pour voir si on m’observe », dit-il. « Il est clair que les renseignements contrôlent le Liban, si bien que beaucoup de Syriens hésitent désormais à se réfugier ici. »
Malgré une vie discrète, les militants ne se sentent plus en sécurité au Liban.
Saïd a peur d’être enlevé par les services de sécurité libanais ou par des partis prosyriens, même s’il vit dans une zone où les gens sont acquis à la cause de la révolte syrienne que le régime Assad réprime dans le sang depuis huit mois.
« J’évite le plus possible de bavarder avec les voisins, de tisser des relations sociales », dit-il. « Je parle avec mes amis syriens par codes au téléphone et s’il arrive que quelqu’un d’entre nous parle de manière explicite, on change de numéro. »
Il en est de même pour Omar Idlebi, un porte-parole des Comités de coordination locaux (LCC) qui chapeautent les protestataires en Syrie. « Des partis prosyriens nous font parvenir des menaces régulièrement. Depuis mon arrivée ici en avril, je ne me déplace pas. Je ne connais de ce pays que les maisons où je dors et certains plateaux de télévision où je donne des interviews », dit M. Idlebi.
Les militants préfèrent généralement rencontrer les journalistes dans les cafés et refusent de dévoiler leur adresse. Mais certains ont tellement peur qu’ils sont tentés de rentrer en Syrie. « On n’est pas plus libres ici qu’en Syrie », affirme Omar Chami, 22 ans, arrivé au Liban en juin après avoir été arrêté et torturé, selon lui, pendant 10 jours. « Vivre à Damas serait même plus rassurant qu’être à Beyrouth, car je serai un Syrien parmi les Syriens », dit cet étudiant qui vient d’une famille damascène aisée. « Au moins là-bas, je sais comment opèrent les renseignements. Ici, on peut me livrer en un clin d’œil aux autorités syriennes. »
Le 10 novembre, deux comédiens syriens connus pour leurs pièces satiriques à l’égard des autorités ont quitté Beyrouth pour s’installer en Égypte afin de poursuivre leur lutte pour la démocratie.
« Beyrouth, ce n’est plus Beyrouth dont parlait (les écrivains syriens) Nizar Kabbani et Mohammad el-Maghout. Pour eux, c’était une oasis de liberté pour les intellectuels arabes fuyant les régimes autoritaires de leurs pays », avait indiqué à l’AFP Ahmad Malas. Mohammad, son frère jumeau, a renchéri : « La peur à Beyrouth est la même qu’à Damas. » 

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