Peut-on d’ores et déjà affirmer que le chef du gouvernement, Nagib Mikati, a pu franchir l’obstacle que constituait pour lui le dossier du financement du Tribunal spécial pour le Liban en brandissant l’arme de la démission pour contraindre les détracteurs du financement à céder sur ce point afin de sauver le cabinet ?
En fait, la position de M. Mikati était déjà connue de la part de ses proches depuis que la question du financement du tribunal est posée sur le tapis. Et les raisons qui ont poussé le Premier ministre à la défendre sont nombreuses :
Tout d’abord, le chef du gouvernement sait qu’il n’a d’autre choix que d’honorer ses engagements internationaux, faute de quoi il risquerait d’exposer l’économie et les finances du Liban à de grands périls du fait de probables sanctions internationales en cas de rejet du financement. Or une dégradation de la situation économique et financière peut faire descendre l’ensemble des Libanais dans la rue pour réclamer la chute du gouvernement, tout comme ils l’avaient fait en 1992 avec le gouvernement Karamé : une issue que M. Mikati s’efforce d’éviter à tout prix.
Le chef du gouvernement prenait donc en compte à la fois le facteur populaire et le facteur international lorsqu’il a mis les ministres hostiles au financement devant le choix suivant : avaliser le financement ou sauter avec le cabinet.
Cela ne signifie certes pas que M. Mikati souhaite que les diverses composantes gouvernementales abandonnent leurs positions. Il souhaite uniquement les inciter à laisser la liberté de vote à certains ministres moins marqués que les autres au sein du 8 Mars, de sorte qu’une majorité en faveur du financement puisse être dégagée.
D’autre part, M. Mikati sait que le régime syrien préfère à l’heure actuelle le maintien du gouvernement en place plutôt que sa chute sur la question du TSL. Car le cas échéant, ce régime aurait perdu les menus services que lui rend ce cabinet sans pour autant gagner la mise en panne du TSL. Et de toutes les façons, d’ici à ce que le tribunal entame effectivement le jugement des inculpés, l’eau aura coulé sous les ponts.
Pour le Hezbollah aussi, le maintien d’un gouvernement qui protège, même partiellement, le régime syrien est mieux que la présence d’un autre qui aurait un comportement différent à cet égard ou encore pas de gouvernement du tout. Et cela sans parler bien sûr du fait que le Hezbollah, le mouvement Amal et le CPL ont intérêt à maintenir en place un cabinet sur lequel ils peuvent compter pour avoir des parts dans les nominations administratives et donc contenter leurs clientèles dans la perspective des élections législatives de 2013.
Enfin, les communautés arabe et internationale, trop occupées à faire face aux tempêtes du changement dans la région, préfèrent elles aussi le maintien du cabinet Mikati à une éventuelle crise de pouvoir au Liban. Certes, on se plaint de l’attitude du gouvernement libanais trop enclin à venir au secours du régime syrien, mais on sait aussi qu’en ce moment précis, un cabinet qui aurait une politique différente pourrait exposer le Liban et sa paix civile à de grands risques.
Pour toutes ces considérations et d’autres encore, il semble bien que le gouvernement soit appelé à rester en place tant que la situation en Syrie demeurera stationnaire.
En fait, la position de M. Mikati était déjà connue de la part de ses proches depuis que la question du financement du tribunal est posée sur le tapis. Et les raisons qui ont poussé le Premier ministre à la défendre sont nombreuses :
Tout d’abord, le chef du gouvernement sait qu’il n’a d’autre choix que d’honorer ses engagements internationaux, faute de quoi il risquerait d’exposer l’économie et les finances du Liban à de grands périls du fait de probables sanctions internationales en cas de rejet du financement. Or une dégradation de la situation économique et financière peut faire descendre l’ensemble des Libanais dans la rue pour réclamer la chute du gouvernement, tout comme ils l’avaient fait en 1992 avec le gouvernement Karamé : une issue que M. Mikati s’efforce d’éviter à tout prix.
Le chef du gouvernement prenait donc en compte à la fois le facteur populaire et le facteur international lorsqu’il a mis les ministres hostiles au financement devant le choix suivant : avaliser le financement ou sauter avec le cabinet.
Cela ne signifie certes pas que M. Mikati souhaite que les diverses composantes gouvernementales abandonnent leurs positions. Il souhaite uniquement les inciter à laisser la liberté de vote à certains ministres moins marqués que les autres au sein du 8 Mars, de sorte qu’une majorité en faveur du financement puisse être dégagée.
D’autre part, M. Mikati sait que le régime syrien préfère à l’heure actuelle le maintien du gouvernement en place plutôt que sa chute sur la question du TSL. Car le cas échéant, ce régime aurait perdu les menus services que lui rend ce cabinet sans pour autant gagner la mise en panne du TSL. Et de toutes les façons, d’ici à ce que le tribunal entame effectivement le jugement des inculpés, l’eau aura coulé sous les ponts.
Pour le Hezbollah aussi, le maintien d’un gouvernement qui protège, même partiellement, le régime syrien est mieux que la présence d’un autre qui aurait un comportement différent à cet égard ou encore pas de gouvernement du tout. Et cela sans parler bien sûr du fait que le Hezbollah, le mouvement Amal et le CPL ont intérêt à maintenir en place un cabinet sur lequel ils peuvent compter pour avoir des parts dans les nominations administratives et donc contenter leurs clientèles dans la perspective des élections législatives de 2013.
Enfin, les communautés arabe et internationale, trop occupées à faire face aux tempêtes du changement dans la région, préfèrent elles aussi le maintien du cabinet Mikati à une éventuelle crise de pouvoir au Liban. Certes, on se plaint de l’attitude du gouvernement libanais trop enclin à venir au secours du régime syrien, mais on sait aussi qu’en ce moment précis, un cabinet qui aurait une politique différente pourrait exposer le Liban et sa paix civile à de grands risques.
Pour toutes ces considérations et d’autres encore, il semble bien que le gouvernement soit appelé à rester en place tant que la situation en Syrie demeurera stationnaire.
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