Le bloc Hariri réitère son engagement envers le TSL ; le 14 Mars prend acte de la nouvelle phase ouverte avec l'appel au boycottage du tribunal.
Au lendemain de l'appel du Hezbollah à boycotter le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), le bloc du Futur s'est réuni et a réitéré hier son engagement à collaborer avec l'instance judiciaire internationale.
« Le bloc insiste sur son engagement envers le tribunal, qui a fait consensus auprès des Libanais. Cet engagement est une forme de protection du pluralisme politique », a indiqué le député Ahmad Fatfat, qui a lu un communiqué succinct publié à l'issue de la réunion.
« Le bloc invite toutes les parties politiques à respecter (les décisions) du dialogue national sur l'enquête entreprise par le bureau du procureur du tribunal international », a-t-il ajouté.
Pour l'ensemble de la classe politique, en effet, il était clair hier que le boycottage du TSL équivaudrait à un désaveu de la déclaration ministérielle.
« Il n'en est pas question », avait affirmé à ce sujet M. Fatfat, dans une déclaration en milieu de journée. Le député avait ajouté : « Si le gouvernement libanais répond à l'appel de Nasrallah, le Liban va devenir un pays en confrontation avec la communauté internationale et, finalement, un pays qui rejette les résolutions internationales. »
Des prises de position analogues ont été prises par diverses personnalités, et notamment par M. Samir Frangié qui, avec Farès Souhaid, a été reçu en audience par le patriarche maronite, à qui il a fait part de sa vive inquiétude.
« Guerre ouverte »
Pour le secrétaire général du Renouveau démocratique, Antoine Haddad, il était clair que « le Hezbollah est passé d'une phase de mise en question du TSL à la guerre ouverte ». Et de souligner que « cette décision va lui coûter cher et coûter cher aussi au Liban ».
Sur le plan externe, a expliqué M. Haddad, « le Liban, ce faisant, défie la légalité internationale. Sur le plan interne, les divisions vont s'approfondir et le niveau de confiance baisser encore entre le Hezbollah et une large partie des Libanais qui croient en l'action du TSL ».
M. Haddad rejoint l'ancien député Moustapha Allouche sur le fait que le secrétaire général du Hezbollah a bâti ses arguments sur des hypothèses invérifiables.
Ainsi de l'affirmation que toutes les informations et données collectées par le TSL « finissent en Israël », M. Allouche s'est étonné des assertions gratuites avancées par Hassan Nasrallah à ce sujet. Il a également contesté la prétention affichée par le secrétaire général du Hezbollah de savoir déjà la teneur de l'acte d'accusation. « De notre côté, nous ne possédons aucune donnée à ce sujet », a-t-il dit.
Souhaid
Pour l'ancien député Farès Souhaid, l'appel du chef du Hezbollah émane d'une « position dominante, celle d'un homme qui possède des armes ». Ces « menaces, a-t-il affirmé, se répercuteront négativement sur le Hezbollah. »
L'ancien député a prévu que l'appel du Hezbollah meublera, prochainement, l'actualité parlementaire, et que ce parti cherchera, après avoir échoué à l'obtenir du gouvernement, à faire voter une motion appelant au boycottage du tribunal international.
En dépit de tout, Souhaid voit toujours une possibilité de compromis sur la question.
Sur un autre plan, l'ancien député a demandé à l'ordre des médecins de prendre position à l'égard d'une déclaration du ministre de la Santé, Mohammad Khalifé, qui a affirmé que « la visite effectuée par une équipe de la commission d'enquête à une clinique médicale est contraire à l'éthique médicale ».
Le PNL, pour sa part, a affirmé dans un communiqué que, en agissant comme il le fait, le Hezbollah « attire sur lui le soupçon ».
Le député Samy Gemayel a dénoncé un « nouvel épisode de la terreur et de l'intimidation auxquelles le Hezbollah a recours pour soumettre les Libanais ».
C'est également dans le sens de « l'attachement à la justice et du refus du fait accompli » que s'est prononcé le ministre Michel Pharaon.
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