The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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October 30, 2010

L'Orient le Jour - Nasrallah's Call, a « war declaration » that goes straight to the dialogue table - October 30, 2010

Avec l'appel du Hezbollah à boycotter le TSL, le pays tout entier est entré dans une nouvelle phase de la crise, et la classe politique ne s'y est pas trompée. L'appel du secrétaire général du Hezbollah est véritablement « une déclaration de guerre », dont les conséquences sont doubles : externes et internes.
D'une part, elles placent le Liban dans une situation de confrontation avec la communauté internationale, d'autre part, elle approfondit le fossé interne qui sépare la majorité de l'opposition, et remet en cause deux données essentielles : l'accord de Doha, qui voudrait que toutes les décisions majeures soient prises de façon consensuelles, et la déclaration ministérielle qui appuie le TSL.

Tout se passe donc, désormais, comme si l'on était sur la voie d'une grave crise interne, similaire à celle qui avait précédé le sommet de Doha.
Sur le plan extérieur, aussi bien les États-Unis que la France ou l'ONU, se sont montrés vivement préoccupés du sort du TSL. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé hier le Premier ministre, Saad Hariri, pour lui exprimer sa « profonde inquiétude » à l'égard de ce qui se passe.
Le Premier ministre, lui, a annoncé que son bloc, et l'ensemble des personnalités du 14 Mars, ont réitéré hier leur engagement ferme en faveur de la justice internationale. En cours de journée, M. Hariri n'avait pas manqué l'occasion de dénoncer la « pensée unique » que le Hezbollah cherche à imposer sur cette question.
« Toute coopération supplémentaire avec les enquêteurs équivaudrait à une attaque contre la résistance », avait affirmé en effet Hassan Nasrallah.
Par la voix d'Antonio Cassese, le TSL a vu dans la décision du Hezbollah une « entrave aux travaux du tribunal », tandis que les États-Unis exprimaient leur appui à l'instance judiciaire ; un appui dont Paris a fait récemment part à Nabih Berry. Le TSL, lui, est bien déterminé à mener son enquête à bonne fin, sans se laisser intimider.

Que va-t-il se passer ?
Que va-t-il se passer maintenant, sur le plan interne ? Selon toute probabilité, la classe politique va se pencher sur ce nouveau développement dans l'esprit « pacifique » qui prévaut, loin des incitations alarmistes véhiculées par Terjé Roed-Larsen.
L'occasion s'en présente, la semaine prochaine, avec la réunion de la table de dialogue, jeudi 4 novembre. C'est au sein de cette instance, et non pas en Conseil des ministres, que la question sera débattue d'abord, croit-on savoir. Et en l'absence de Walid Joumblatt, qui a pris fait et cause, hier, pour les arguments avancés par le Hezbollah, et qui s'est excusé d'avance de ne pouvoir être là, jeudi prochain, en raison d'engagements antérieurs.
Selon notre chroniqueur diplomatique Khalil Fleyhan, des « contacts » régionaux sont pris, depuis hier, notamment par la Turquie, pour plaider en faveur d'une réaction « froide » à la prise de position du Hezbollah.
Parmi les « idées » susceptibles de calmer le jeu, précise Fleyhan, figure l'argument selon lequel les enquêteurs auraient dû tenir meilleur compte des « spécificités » du milieu où ils ont évolué. En tout état de cause, l'enquête sur les circonstances de l'incident, réclamée par le TSL, devrait se pencher sur toutes les données disponibles, et non de la seule version officielle propagée par les services de police.
Plus largement, des sources haut placées proches de l'opposition mettent en garde contre des réactions et des déclarations en flèche venues de Washington et de New York, en se demandant à quoi servirait un surcroît de tension, en l'état actuel des choses, et si une escalade verbale, ou une détérioration des rapports entre les États-Unis et la Syrie ou l'Iran, servirait la cause de la souveraineté nationale.
On rappelle que l'envoyé spécial de l'ONU au Liban, Terjé Roed-Larsen, avait jugé jeudi à New York que la situation était « hyperdangereuse » alors que l'ambassadrice des États-Unis à l'ONU accusait en termes vifs la Syrie et l'Iran de continuer à armer le Hezbollah. Le département d'État US, pour sa part, avait affirmé voilà deux jours, et sans détours, qu'à ses yeux, « le gros problème du Liban, c'est la Syrie ».
C'est rappeler que la crise locale est, hélas, étroitement liée à une situation régionale dont les données échappent au Liban, et qu'il faut gérer évidemment au mieux des intérêts du pays, sachant que pour atteindre la vérité et la justice, il y a encore un bon chemin à faire.

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