Le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a estimé, dans une interview à la chaîne qatarie "al-Jazira", que le Tribunal international, chargé d'enquêter sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, devrait "explicitement nommer ceux qui sont suspectés d'avoir un lien avec les assassinats" qui ont eu lieu au Liban dans les dernières années. "Si nous voulons mettre un terme aux assassinats politiques au Liban, il faudrait que le tribunal international publie un acte d'accusation dans lequel ceux qui ont commis le crime seraient précisément nommés", a déclaré Sfeir.
Mgr Sfeir a réaffirmé son soutien à la justice. "Cette justice devrait toucher tout le monde : le criminel doit être sanctionné et l'innocent innocenté". "Si la situation demeure telle qu'elle est maintenant, les assassinats ne s'arretêront pas, ce qui nuira au Liban mais aussi à d'autres pays de la région", a-t-il ajouté.
Commentant l'évolution des relations libano-syriennes, Mgr Sfeir a estimé qu'elles ne sont apparemment toujours pas sur la bonne route "puisqu'un pays tente toujours de puiser, dans l'autre, ses propres intérêts, ce à quoi les Libanais sont opposés." Et Sfeir de poursuivre : "Si la Syrie désire être l'amie du Liban afin de le contrôler comme bon lui semble, alors nous ne voulons pas de cette amitié!"D'un autre côté, le patriarche maronite a qualifié d'"inquiétante" l'éventualité d'une prise de contrôle du pays par le Hezbollah. "Le Liban devrait rester le même : un pays pour toutes ses communautés et si l'une d'elle prend le pouvoir, cela sapera les fondements sur lesquels le Liban a été construit". À la question de savoir s'il croit vraiment à une tentative de prise de contrôle par le parti chiite, le chef de l'Église a répondu par une négation, avant de toutefois ajouter : "Le Hezb use de la force, et la force amène au pouvoir."
Par ailleurs, l'ancien président et chef des Kataëb Amine Gemayel a estimé que les "calculs du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah sont erronnés" surtout dans son actuel plan d'action qui compte entièrement sur les armes que le parti possède. Dans une intervention à la Radio Liban Libre, Gemayel a assuré que "personne au monde ne peut éliminer le Hezbollah", mais qu'un accord autour de ses armes devrait être conclu. "Les derniers développements au Liban s'inscrivent dans un "renversement graduel de l'État et de ses institutions" surtout qu'un "terrorisme intellectuel" commence à être exercé sur la classe politique libanaise.
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