Des militants des droits de l’Homme au Liban sont trainés devant la Justice
Les menaces judiciaires à l’encontre des défenseurs des droits de l’Homme au Liban sont intolérables et reflètent les volontés politiques de déstabiliser les actions et les luttes menées par les associations de droits de l’Homme
La Fédération Euro-méditerranéenne contre les disparitions forcées (FEMED) manifeste son indignation face à l’action pénale engagée à l’encontre de deux défenseurs des droits de l’Homme au Liban, Marie Daunay présidente du Centre libanais des droits de l’Homme et Wadih Al-Asmar, secrétaire général de cette association.
En effet, Marie Daunay et Wadih Al-Asmar font l’objet d’une plainte outrageuse suite à la publication par leur association d’un rapport intitulé « Détention arbitraire et torture : l’amère réalité du Liban ». Le rapport porte principalement sur les abus des forces de sécurité libanaise durant la période de détention de certaines catégories de personnes : les étrangers, des personnes soupçonnées d’actes de terrorisme ou de lien avec Israël, des militants des droits de l’Homme... Ces personnes ont vu leurs droits bafoués et leurs aveux extorqués souvent sous la torture. Les deux militants des droits de l’homme ont été convoqués à deux reprises dans la semaine du 21 mars 2011 par la brigade criminelle de Beyrouth et interrogés pendant plusieurs heures comme de vulgaires criminels alors qu’ils ont exercé leur simple droit à la liberté d’expression et de dénonciation. Les questions portaient essentiellement sur leurs sources qu’ils n’ont pas bien entendu pas révélées. La plainte dont ils font l’objet aurait été directement déposée par Nabih Berri, président du Parlement et du parti politique chiite AMAL, cependant les raisons de cette accusation ne leur ont toujours pas été notifiées malgré leur protestation.
Le Centre Libanais des Droits de l’Homme (CLDH) est une des associations fondatrices de la FEMED, créée à Beyrouth en mai 2007 notamment en raison du nombre élevé de disparus dans ce pays. Le CLDH est une association reconnue depuis de nombreuses années pour sa crédibilité et son travail de qualité concernant la situation des droits humains au Liban, la lutte contre les disparitions forcées, l'impunité, la détention arbitraire et le racisme.L’association a publié de nombreux rapports en s’appuyant sur des témoignages directs et fiables révélateurs du non respect des droits de l’Homme.
La FEMED condamne fermement ces pratiques d’intimidation et d’acharnement envers les défenseurs des droits de l’homme. Quelques jours après la Journée Internationale pour le droit à la Vérité, la FEMED rappelle que la lutte menée par les défenseurs des droits de l’Homme pour la Vérité et la Justice est souvent entravée par les menaces des autorités de leurs pays respectifs. Les défenseurs des droits de l’Homme dans la région méditerranéenne et partout dans le monde doivent pouvoir mener leur combat et accomplir leurs objectifs sans être, d’une quelconque manière, inquiétés par les autorités nationales.
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