Par Suzanne BAAKLINI | 24/03/2011
ENVIRONNEMENT Omsar mène actuellement une campagne en faveur du tri des déchets à la source. Encore faut-il savoir quoi faire de ces déchets une fois triés.
« Réfléchis avant de jeter. » Vous avez peut-être remarqué ce slogan dans le cadre d'une campagne publicitaire récemment lancée par le ministère d'État à la Réforme administrative (Omsar), en collaboration avec l'Union européenne. L'intention est louable, le tri des déchets à partir des ménages étant considéré unanimement comme une mesure essentielle pour réduire le volume des ordures ménagères et faciliter leur traitement par la suite. Mais comment le destinataire libanais de cette campagne peut-il en profiter quand il a si peu accès à un système de recyclage ? Qu'adviendra-t-il de nos déchets si nous les trions à la maison et qui viendra les collecter ?
Nous avons posé cette question à Roula Kabbani, directrice du projet des déchets solides à Omsar. Elle nous explique que cette campagne vient couronner un projet d'aide aux municipalités qui dure depuis 2004. « À l'origine, l'UE nous avait consacré 38 millions d'euros pour le programme ARAL (Assistance à la réforme administrative au Liban), dit-elle. Ce programme devait prendre fin en 2005. Or, en 2003-2004, nous avons constaté qu'une partie de l'argent n'avait pas été dépensée. Parallèlement, les municipalités avec lesquelles nous étions en contact nous avaient confié leur besoin d'assistance pour le traitement de leurs déchets. L'UE nous a donc gardé les 14 millions d'euros restants à condition de les consacrer à des projets de déchets ménagers.
Nous avons posé cette question à Roula Kabbani, directrice du projet des déchets solides à Omsar. Elle nous explique que cette campagne vient couronner un projet d'aide aux municipalités qui dure depuis 2004. « À l'origine, l'UE nous avait consacré 38 millions d'euros pour le programme ARAL (Assistance à la réforme administrative au Liban), dit-elle. Ce programme devait prendre fin en 2005. Or, en 2003-2004, nous avons constaté qu'une partie de l'argent n'avait pas été dépensée. Parallèlement, les municipalités avec lesquelles nous étions en contact nous avaient confié leur besoin d'assistance pour le traitement de leurs déchets. L'UE nous a donc gardé les 14 millions d'euros restants à condition de les consacrer à des projets de déchets ménagers.
En 2004 donc, Omsar lance un appel aux municipalités afin qu'elles présentent des projets dans le cadre du nouveau programme. « Nous avons opéré notre choix parmi les municipalités qui avaient présenté des demandes, celles-ci ayant été évaluées par un comité, dit-elle. Ce comité était formé de représentants du ministère de l'Environnement, du Conseil du développement et de la reconstruction (CDR), du ministère de l'Intérieur, d'Omsar et d'un observateur de l'UE. Le comité a choisi 17 projets qui comportaient un ou plusieurs des composantes suivantes : achat de conteneurs de couleurs (pour le tri) et/ou de camions-bennes, construction d'usines de tri ou de compostage (ou les deux). »
Campagne nationale
Roula Kabbani ajoute que, dans ce cadre, les campagnes en faveur du tri à la source ont découlé naturellement, puisqu'un tri à un stade précoce aide à mieux faire fonctionner les usines de compostage (qui produisent alors un compost de meilleure qualité). « Dans des villages où des usines de tri et de compostage ont été construites et qui fonctionnent bien, nous avons lancé des campagnes de sensibilisation localisées à l'intention de la population, souligne-t-elle. Nous collaborons avec une compagnie, Sustainable Environmental Solutions (SES), et une ONG, arcenciel, pour évaluer l'aptitude des populations à adopter l'habitude du tri à la source. Ces deux institutions en sont actuellement au processus d'évaluation. Nous n'avons pas encore obtenu les résultats de cette étude, mais ce que nous observons sur le terrain, notamment à Ansar et Khiam, s'est avéré encourageant. »
Toutefois, une campagne localisée diffère d'une campagne nationale. Comment les Libanais en général peuvent-ils répondre à une invitation au tri à la source quand ils ne sont pas en contact avec des institutions de collecte et de recyclage ? « Nous avons reçu un grand nombre de coups de fil et de messages électroniques nous posant cette question, confirme Roula Kabbani. Nous leur précisons que notre campagne, dans le cadre de nos moyens modestes, vise à sensibiliser le public à l'importance du tri à la source. Mais pour l'instauration d'un système de collecte par genre de déchets (organiques, verre, métal...) et de recyclage, il faut un projet national adopté et exécuté au niveau de tout le gouvernement. » Peut-être qu'alors, c'est le gouvernement qui aurait besoin de sensibilisation...
Roula Kabbani précise cependant que dans le cadre du projet d'Omsar, un fascicule a été réalisé avec l'ambassade d'Italie contenant toutes les adresses des usines de recyclage au Liban, afin de donner aux lecteurs une idée de ce qui se fait dans le pays et une possibilité d'entrer en contact avec ces établissements. Pour plus d'informations ou pour demander le livret, il faudra appeler Omsar.
Elle fait remarquer toutefois que le nombre d'appels téléphoniques et de mails reçus prouve à quel point la campagne a touché le public, qui a cherché à en savoir plus. Elle nous apprend que la campagne se poursuivra dans les écoles à une étape ultérieure.
Manque de stratégie
Entre-temps, Omsar poursuit son projet des déchets ménagers avec les municipalités, qui devrait être terminé en 2012. Parmi les plus gros projets entrepris actuellement, la construction d'une usine, l'équipement d'une décharge sanitaire à Baalbeck et l'équipement d'une usine construite par le CDR à Nabatiyeh. « Dans certaines municipalités, on nous a demandé de faire fonctionner et d'entretenir les usines durant trois ans, afin d'aider à assurer la continuité des projets », précise la directrice du programme.
Ces projets de petite envergure réalisés par Omsar ne sont pas uniques dans le paysage libanais, il en existe bien d'autres exécutés par des organisations diverses. Force est de constater que tous ces projets sont réalisés en l'absence d'une stratégie nationale pour le traitement des déchets qui puisse unifier les critères de toutes ces actions utiles dans les régions. Interrogée sur l'impact d'un manque de stratégie sur un projet comme celui d'Omsar, Roula Kabbani répond simplement que « les projets que nous avons réalisés sont de petite envergure et répondent à un besoin local, ils peuvent donc s'insérer sans problème dans n'importe quelle stratégie à venir ».
Elle précise cependant qu'Omsar ne compte pas poursuivre dans la voie du traitement des déchets ménagers, qui relève de la responsabilité du ministère de l'Environnement et du CDR.
Campagne nationale
Roula Kabbani ajoute que, dans ce cadre, les campagnes en faveur du tri à la source ont découlé naturellement, puisqu'un tri à un stade précoce aide à mieux faire fonctionner les usines de compostage (qui produisent alors un compost de meilleure qualité). « Dans des villages où des usines de tri et de compostage ont été construites et qui fonctionnent bien, nous avons lancé des campagnes de sensibilisation localisées à l'intention de la population, souligne-t-elle. Nous collaborons avec une compagnie, Sustainable Environmental Solutions (SES), et une ONG, arcenciel, pour évaluer l'aptitude des populations à adopter l'habitude du tri à la source. Ces deux institutions en sont actuellement au processus d'évaluation. Nous n'avons pas encore obtenu les résultats de cette étude, mais ce que nous observons sur le terrain, notamment à Ansar et Khiam, s'est avéré encourageant. »
Toutefois, une campagne localisée diffère d'une campagne nationale. Comment les Libanais en général peuvent-ils répondre à une invitation au tri à la source quand ils ne sont pas en contact avec des institutions de collecte et de recyclage ? « Nous avons reçu un grand nombre de coups de fil et de messages électroniques nous posant cette question, confirme Roula Kabbani. Nous leur précisons que notre campagne, dans le cadre de nos moyens modestes, vise à sensibiliser le public à l'importance du tri à la source. Mais pour l'instauration d'un système de collecte par genre de déchets (organiques, verre, métal...) et de recyclage, il faut un projet national adopté et exécuté au niveau de tout le gouvernement. » Peut-être qu'alors, c'est le gouvernement qui aurait besoin de sensibilisation...
Roula Kabbani précise cependant que dans le cadre du projet d'Omsar, un fascicule a été réalisé avec l'ambassade d'Italie contenant toutes les adresses des usines de recyclage au Liban, afin de donner aux lecteurs une idée de ce qui se fait dans le pays et une possibilité d'entrer en contact avec ces établissements. Pour plus d'informations ou pour demander le livret, il faudra appeler Omsar.
Elle fait remarquer toutefois que le nombre d'appels téléphoniques et de mails reçus prouve à quel point la campagne a touché le public, qui a cherché à en savoir plus. Elle nous apprend que la campagne se poursuivra dans les écoles à une étape ultérieure.
Manque de stratégie
Entre-temps, Omsar poursuit son projet des déchets ménagers avec les municipalités, qui devrait être terminé en 2012. Parmi les plus gros projets entrepris actuellement, la construction d'une usine, l'équipement d'une décharge sanitaire à Baalbeck et l'équipement d'une usine construite par le CDR à Nabatiyeh. « Dans certaines municipalités, on nous a demandé de faire fonctionner et d'entretenir les usines durant trois ans, afin d'aider à assurer la continuité des projets », précise la directrice du programme.
Ces projets de petite envergure réalisés par Omsar ne sont pas uniques dans le paysage libanais, il en existe bien d'autres exécutés par des organisations diverses. Force est de constater que tous ces projets sont réalisés en l'absence d'une stratégie nationale pour le traitement des déchets qui puisse unifier les critères de toutes ces actions utiles dans les régions. Interrogée sur l'impact d'un manque de stratégie sur un projet comme celui d'Omsar, Roula Kabbani répond simplement que « les projets que nous avons réalisés sont de petite envergure et répondent à un besoin local, ils peuvent donc s'insérer sans problème dans n'importe quelle stratégie à venir ».
Elle précise cependant qu'Omsar ne compte pas poursuivre dans la voie du traitement des déchets ménagers, qui relève de la responsabilité du ministère de l'Environnement et du CDR.
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