Par Rania Massoud | 21/03/2011
PROTESTATION Le troisième rassemblement organisé par le Mouvement libanais pour l'abolition du système confessionnel a réuni plus de 20 000 personnes, dont plusieurs femmes et enfants.
De la place Sassine, à Achrafieh, jusqu'au ministère de l'Intérieur, à Sanayeh, plus de 20 000 manifestants (40 000, selon les organisateurs) ont défilé pour réclamer la « fin du système confessionnel » au Liban. Cette manifestation, organisée par le Mouvement libanais pour l'abolition du système confessionnel - une coalition de groupes de jeunes « indépendants » sur Facebook regroupant plus de 30 000 « fans » - est la troisième du genre. Dimanche 27 février, près de 3 000 personnes avaient manifesté sous une pluie battante de Chiyah jusqu'au Palais de justice à Adlieh. Le dimanche suivant, ils étaient plus de 10 000 à protester de Dora à Mar Mikhaël, en face de l'Électricité du Liban.
Placé sous le signe de la fête des Mères, le rassemblement massif d'hier a attiré un grand nombre de femmes, accompagnées de leurs enfants, dont l'âge de certains ne dépassait pas les quatre mois.
« Pour ta fête, maman, je t'offre un pays qui respecte tes droits » ; « Je ne veux pas changer de pays, je veux changer le système » ; « Mariage civil et non pas guerre civile » ; « La nationalité : un droit pour ma famille et moi-même »..., pouvait-on lire sur les banderoles.
Dans les rangs des manifestants, Razan, la trentaine, est venue avec ses deux enfants (l'un de cinq mois et l'autre de 2 ans) pour réclamer le « changement ». « C'est la meilleure façon de célébrer la fête des Mères avec mes enfants, affirme-t-elle. Je suis venue pour concrétiser le rêve que nos parents n'ont pu réaliser. »
Tamara, jeune maman, est du même avis. « Je suis là parce que je veux que mon fils vive dans un pays où il est respecté en tant que citoyen », dit-elle. Amine, son fils de quatre mois, dort paisiblement au fond de la poussette en dépit des cris des manifestants. « Je ne sais pas encore parler, mais je refuse le discours confessionnel », lit-on sur une pancarte placée devant lui.
Pour Fawziyé Ibrahim, accompagnée de sa fille de huit ans, « le confessionnalisme est un cancer, une maladie qu'il faut combattre ». « Ma fille souffre du système confessionnel au quotidien, affirme-t-elle. À la maison, j'essaie de lui transmettre des valeurs laïques qui favorisent l'ouverture, mais, une fois dehors, elle se heurte toujours aux complexités de la société libanaise ». « L'autre jour, explique-t-elle, ma fille est rentrée de l'école en me demandant ce que veut dire être chrétien. Je lui ai répondu qu'il n'y a pas de différences entre les chrétiens et les musulmans et que la religion est avant tout une question de respect de l'autre. »
Parmi les manifestants figuraient également plusieurs personnalités artistiques, dont les acteurs Aïda Sabra, Carmen Lebbos, Nadine al-Rassi, Yorgho Chalhoub, ainsi que le chanteur Khaled al-Habre. « Le confessionnalisme a entraîné la guerre et la division », affirme Aïda Sabra, qui dit avoir grandi dans une famille « laïque ». « Ce mouvement commence à prendre de l'ampleur et va faire un effet boule de neige, assure-t-elle. Nous allons continuer jusqu'au bout, même si ça va prendre du temps. »
Les organisateurs affirment de leur côté que leur mouvement est « indépendant » et vise tous les dirigeants politiques confessionnels « sans exception ». Ils dénoncent également toute tentative de récupération de la part des politiciens. « Fichez-nous la paix ! », lit-on sur une banderole représentant les portraits de Nabih Berry, Michel Aoun, Mohammad Raad, Walid Joumblat, Samir Geagea, Amine Gemayel et Saad Hariri...
« Pour ta fête, maman, je t'offre un pays qui respecte tes droits » ; « Je ne veux pas changer de pays, je veux changer le système » ; « Mariage civil et non pas guerre civile » ; « La nationalité : un droit pour ma famille et moi-même »..., pouvait-on lire sur les banderoles.
Dans les rangs des manifestants, Razan, la trentaine, est venue avec ses deux enfants (l'un de cinq mois et l'autre de 2 ans) pour réclamer le « changement ». « C'est la meilleure façon de célébrer la fête des Mères avec mes enfants, affirme-t-elle. Je suis venue pour concrétiser le rêve que nos parents n'ont pu réaliser. »
Tamara, jeune maman, est du même avis. « Je suis là parce que je veux que mon fils vive dans un pays où il est respecté en tant que citoyen », dit-elle. Amine, son fils de quatre mois, dort paisiblement au fond de la poussette en dépit des cris des manifestants. « Je ne sais pas encore parler, mais je refuse le discours confessionnel », lit-on sur une pancarte placée devant lui.
Pour Fawziyé Ibrahim, accompagnée de sa fille de huit ans, « le confessionnalisme est un cancer, une maladie qu'il faut combattre ». « Ma fille souffre du système confessionnel au quotidien, affirme-t-elle. À la maison, j'essaie de lui transmettre des valeurs laïques qui favorisent l'ouverture, mais, une fois dehors, elle se heurte toujours aux complexités de la société libanaise ». « L'autre jour, explique-t-elle, ma fille est rentrée de l'école en me demandant ce que veut dire être chrétien. Je lui ai répondu qu'il n'y a pas de différences entre les chrétiens et les musulmans et que la religion est avant tout une question de respect de l'autre. »
Parmi les manifestants figuraient également plusieurs personnalités artistiques, dont les acteurs Aïda Sabra, Carmen Lebbos, Nadine al-Rassi, Yorgho Chalhoub, ainsi que le chanteur Khaled al-Habre. « Le confessionnalisme a entraîné la guerre et la division », affirme Aïda Sabra, qui dit avoir grandi dans une famille « laïque ». « Ce mouvement commence à prendre de l'ampleur et va faire un effet boule de neige, assure-t-elle. Nous allons continuer jusqu'au bout, même si ça va prendre du temps. »
Les organisateurs affirment de leur côté que leur mouvement est « indépendant » et vise tous les dirigeants politiques confessionnels « sans exception ». Ils dénoncent également toute tentative de récupération de la part des politiciens. « Fichez-nous la paix ! », lit-on sur une banderole représentant les portraits de Nabih Berry, Michel Aoun, Mohammad Raad, Walid Joumblat, Samir Geagea, Amine Gemayel et Saad Hariri...
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