Par Anne-Claire HUET | 19/03/2011
Une centaine de manifestants place Riad el-Solh. Face à eux, un bataillon entier des Forces de sécurité intérieure (FSI), des dizaines de policiers et quelques militaires. Le sit-in a été organisé à l'appel de l'association Chaml pour réclamer l'adoption d'un projet de loi sur le statut personnel civil. Le choix du 18 mars n'est pas anodin : « On commémore le 18 mars 1998, date du vote en Conseil des ministres d'un projet de loi similaire », explique Diana Assaf qui fait partie de Chaml. Bien que voté par une majorité au sein du Conseil des ministres, le projet de loi n'a jamais atteint le Parlement. Un trajet qu'a voulu refaire symboliquement l'association hier. Malheureusement, c'est sans compter l'efficacité de la police qui s'est empressée de leur interdire l'accès au centre-ville. Les policiers ont tenté ensuite de les empêcher de planter leur tente place Riad el-Solh. Devant la détermination de la foule qui scandait « Nous voulons rester ici », ils sont obligés de laisser faire. Un manifestant sort alors sa guitare et commence à jouer.
« Depuis 2009, nous organisons des manifestations symboliques chaque 18 mars. Mais nous ne voulons plus nous contenter d'un geste symbolique, nous sommes déterminés à aller jusqu'au bout et à camper ici jusqu'à ce que la loi soit votée », martèle avec conviction Diana Assaf. « Les choses changent avec les révolutions qu'il y a eu dans le monde arabe. Au Liban, de plus en plus de gens veulent la laïcité. Les récentes manifestations l'ont montré. »
À deux pas d'elle, on peut voir cinq étudiantes portant des tee-shirts blancs avec des codes-barres surmontés du nom d'une communauté (chiite, maronite...). C'est leur manière de protester contre le système confessionnel. Pia, l'une d'entre elles, lance : « Nous voulons une loi sur le statut personnel civil et un mariage civil. Quant aux femmes, il faut qu'elles puissent donner leur nom à leurs enfants et avoir les mêmes droits de succession, quelle que soit leur confession. »
Comme le souligne Sana' Hassan, 50 ans : « Dans le système confessionnel, les grandes perdantes, ce sont les femmes. Certaines lois religieuses les oppriment complètement. » À son instar, quelques personnes d'âge mûr ont rejoint les manifestants dont la moyenne d'âge doit tourner autour de 25 ans.
Pour Sandy, étudiante de 21 ans : « Il faudrait un État et des lois laïques. Cela aiderait les Libanais à constituer un seul peuple uni. S'il y avait un statut personnel civil, les gens ne se sentiraient pas différents suivant leur appartenance religieuse. »
Cette revendication ne date pas d'hier. Déjà en 1997, Ogarit Younan et Walid Slaybi avaient initié une importante campagne pour une loi civile facultative sur le statut personnel. Les deux intellectuels avaient récolté plus de 60 000 signatures à travers tout le pays. En 2009, ces deux penseurs non violents ont présenté la loi au Parlement. Pourtant, depuis, rien n'a changé.
Alors, plus motivés que jamais, une poignée de manifestants ont décidé de camper cette nuit et les nuits suivantes place Riad el-Solh , jusqu'à ce que leur revendication soit prise en compte.
À deux pas d'elle, on peut voir cinq étudiantes portant des tee-shirts blancs avec des codes-barres surmontés du nom d'une communauté (chiite, maronite...). C'est leur manière de protester contre le système confessionnel. Pia, l'une d'entre elles, lance : « Nous voulons une loi sur le statut personnel civil et un mariage civil. Quant aux femmes, il faut qu'elles puissent donner leur nom à leurs enfants et avoir les mêmes droits de succession, quelle que soit leur confession. »
Comme le souligne Sana' Hassan, 50 ans : « Dans le système confessionnel, les grandes perdantes, ce sont les femmes. Certaines lois religieuses les oppriment complètement. » À son instar, quelques personnes d'âge mûr ont rejoint les manifestants dont la moyenne d'âge doit tourner autour de 25 ans.
Pour Sandy, étudiante de 21 ans : « Il faudrait un État et des lois laïques. Cela aiderait les Libanais à constituer un seul peuple uni. S'il y avait un statut personnel civil, les gens ne se sentiraient pas différents suivant leur appartenance religieuse. »
Cette revendication ne date pas d'hier. Déjà en 1997, Ogarit Younan et Walid Slaybi avaient initié une importante campagne pour une loi civile facultative sur le statut personnel. Les deux intellectuels avaient récolté plus de 60 000 signatures à travers tout le pays. En 2009, ces deux penseurs non violents ont présenté la loi au Parlement. Pourtant, depuis, rien n'a changé.
Alors, plus motivés que jamais, une poignée de manifestants ont décidé de camper cette nuit et les nuits suivantes place Riad el-Solh , jusqu'à ce que leur revendication soit prise en compte.
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