The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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March 30, 2011

L'orient Le Jour - Pas de solution en vue pour l’armement, compromis envisageable sur le TSL - March 30, 2011

Par Émile Khoury | 30/03/2011

LE COMMENTAIRE
Y a-t-il moyen de résoudre les deux problèmes de l'armement et du TSL, pour mettre un terme au clivage vertical qui risque d'entraîner des conséquences fâcheuses pour le pays ?
Les observateurs répondent qu'il n'y a pas de solution en vue pour l'armement du Hezbollah, car il ne s'en dessaisirait qu'en cas de paix définitive avec Israël, sinon une paix générale, du moins une paix impliquant le Liban et la Syrie. Après libération des territoires libanais et syriens encore occupés et garantie de non-agression par suite de l'accord de paix, l'armement de la résistance n'aurait plus de raison d'être. Il est évident que cette perspective n'est pas pour demain. Et pendant de longues années, sans doute, le Hezbollah gardera son arsenal.
Il y aurait peut-être moyen de trouver un arrangement via l'Iran. C'est-à-dire que, moyennant des concessions de l'Occident sur son nucléaire, il pourrait accepter de cesser d'armer le Hezbollah. Mais il faudrait encore que la Syrie soit d'accord, et cela induit un accord sur le Golan.
Ce qu'il faudrait, en fait, ce serait un accord entre les protagonistes libanais, le 14 Mars et le 8 Mars. Peut-on l'espérer et compter sur les leaders libanais ? Oui, répondent les observateurs interrogés. Mais à condition que les intéressés s'élèvent à la dimension d'hommes d'État conscients des responsabilités nationales comme des intérêts bien compris du Liban. Et du Liban seul. Ils doivent s'inspirer de l'exemple des grands du passé qui, surtout en temps d'épreuves ou de crises, ne prenaient en considération que l'intérêt national. Parfois même au prix de leur carrière. Pratiquement, un accord sur l'armement est possible si tout le monde convient, avec la majorité des Libanais d'ailleurs, que ce potentiel doit être uniquement dirigé contre Israël et jamais tourné vers l'intérieur. Il ne faut plus qu'une fraction désarmée se voie imposer les diktats des porteurs d'armes.
Dès lors, il est nécessaire de s'entendre sur des mécanismes précis prévenant toute utilisation de l'armement de résistance à l'intérieur. Afin qu'il garde sa sacralité et le soutien de tous les Libanais sans exception, sans plus être dénoncé par la moitié d'entre eux parce qu'il les cible et les menace. Les promesses, les assurances et les engagements verbaux ne servent à rien, car l'on a vu qu'ils ne sont pas respectés. Il y en a eu après le 7 mai, et même tout à fait solennellement, dans le cadre de l'accord de Doha, mais cela n'a pas empêché Bourj Abi Haïdar, l'aéroport ou la clinique, sans parler des chemises noires.
Il doit donc être bien entendu qu'il n'y aura d'armes que face à Israël, dans une partie du Sud et une autre de la Békaa. Tout armement signalé à l'intérieur doit être déclaré milicien, et les forces régulières auraient ordre de le saisir, le porteur étant sanctionné. Le mieux serait encore que tout soit mis à la disposition de l'armée, ou sous son entière supervision pour que l'État soit en contrôle. Mais, on le sait, le Hezbollah s'y refuse absolument.
Le TSL représente le deuxième risque de déstabilisation, et même de troubles graves, au Liban. Le problème n'est pas insoluble, si l'on y met de la bonne foi, à la place de la rancœur présente. Une dérive courante propose d'assurer la stabilité en renonçant à la quête de la vérité et de la justice. Ce précédent voudrait dire que toute partie armée, ou capable de violence terroriste, s'en prendrait à la paix civile chaque fois qu'une quelconque décision de justice lui déplairait. Autrement dit, ce serait la loi du plus fort qui primerait et adieu le droit, avec retour aux temps archaïques où régnaient le principe de vengeance et la loi de la jungle.
Mais, justement, s'il y a problème au sujet du TSL, c'est qu'on reste dans une logique de force obsolète. La raison la plus élémentaire voudrait en effet qu'avant de faire des moulinets et de tempêter, l'on prenne connaissance de l'acte d'accusation. Et c'est encore là un minimum car, en réalité, ce qu'il faut attendre avant de réagir sur le fond, c'est le verdict du tribunal. Avant cette échéance, tout reste sur la table et sur la sellette. Chaque accusé peut être blanchi et chaque présumé innocent reconnu coupable.
Ces considérations techniques sont incontournables. Mais comme on peut estimer que le tribunal n'a aucune raison de ne pas tenir compte des conclusions du parquet, fondées sur des enquêtes policières serrées, il semble raisonnable de commencer à se faire soi-même un jugement à partir des données de l'acte d'accusation. Donc de commencer à réagir dès sa parution. Si le document repose sur des indices non confirmés et manque donc de preuves, il n'y aura aucune difficulté à ce que tous les Libanais le contestent en chœur. Et même autrement, il y aura toujours moyen de mettre en place un arrangement, une commission d'étude commune, sans recours à la rue. 

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