C’est une image de skieur. La montagne tout entière est
noyée dans le brouillard. Pour ceux qui sont encore au sommet et qui peuvent
encore avoir à passer leurs skis, c’est le moment de se dépêcher d’entamer leur
descente au plus près des pylônes et des reliefs familiers de la piste, pour
éviter de se perdre et de parvenir au plus vite à l’arrivée.
C’est en direction des pylônes des institutions, du Liban de la convivialité et de la modération que nous sommes aujourd’hui invités à regarder, pour éviter de nous perdre dans une nouvelle guerre inutile et sanguinaire.
Comme il y a des bornes routières qui mettent en garde contre les fortes dénivellations, les chutes de rochers et les virages dangereux, il devrait y avoir des bornes politiques pour mettre en garde les sociétés contre les menaces qui pèsent sur leur intégrité.
La violence en est une. En un sens, les scènes auxquelles nous assistons sont répétitives. L’engrenage de la violence à Tripoli, au Akkar, à Beyrouth et ailleurs n’est que trop familier aux générations de la guerre. Nous devrions être assez conscients de leur gravité – et de leurs conséquences – pour les enrayer et empêcher nos générations montantes de se laisser prendre à ce piège.
Bertold Brecht, un des grands dramaturges du XXe siècle, a écrit une pièce de théâtre exemplaire pour parler du nazisme. Elle s’appelle La Résistible Ascension d’Arturo Ui. Comme le nazisme l’était en son temps, la guerre l’est aujourd’hui pour nous au Liban : résistible. Rien n’est fatal. Tout peut être encore inversé si les bonnes volontés s’y mettent. Nous devons tous prendre la « distance critique » nécessaire, à commencer par les médias, pour dénoncer l’engrenage fatal.
« Les sunnites sont agressés! » hurlait devant les caméras de télévision, à l’intention de Saad Hariri, un homme de Tripoli ivre de colère. Des députés osent exiger que l’armée soit « chassée » du Akkar et que soit créée une « armée libanaise libre ». Ces cris, dans leur excès, rappellent exactement, dans la forme, ceux que lançaient, un certain 13 avril, des hommes armés juchés sur les toits de Furn el-Chebback : « Cette fois, nous ne nous tairons pas! » Quelle que soit la justesse de la cause, la guerre a ceci de particulier qu’on sait quand elle commence, mais jamais quand ni comment elle finit.
C’est en direction des pylônes des institutions, du Liban de la convivialité et de la modération que nous sommes aujourd’hui invités à regarder, pour éviter de nous perdre dans une nouvelle guerre inutile et sanguinaire.
Comme il y a des bornes routières qui mettent en garde contre les fortes dénivellations, les chutes de rochers et les virages dangereux, il devrait y avoir des bornes politiques pour mettre en garde les sociétés contre les menaces qui pèsent sur leur intégrité.
La violence en est une. En un sens, les scènes auxquelles nous assistons sont répétitives. L’engrenage de la violence à Tripoli, au Akkar, à Beyrouth et ailleurs n’est que trop familier aux générations de la guerre. Nous devrions être assez conscients de leur gravité – et de leurs conséquences – pour les enrayer et empêcher nos générations montantes de se laisser prendre à ce piège.
Bertold Brecht, un des grands dramaturges du XXe siècle, a écrit une pièce de théâtre exemplaire pour parler du nazisme. Elle s’appelle La Résistible Ascension d’Arturo Ui. Comme le nazisme l’était en son temps, la guerre l’est aujourd’hui pour nous au Liban : résistible. Rien n’est fatal. Tout peut être encore inversé si les bonnes volontés s’y mettent. Nous devons tous prendre la « distance critique » nécessaire, à commencer par les médias, pour dénoncer l’engrenage fatal.
« Les sunnites sont agressés! » hurlait devant les caméras de télévision, à l’intention de Saad Hariri, un homme de Tripoli ivre de colère. Des députés osent exiger que l’armée soit « chassée » du Akkar et que soit créée une « armée libanaise libre ». Ces cris, dans leur excès, rappellent exactement, dans la forme, ceux que lançaient, un certain 13 avril, des hommes armés juchés sur les toits de Furn el-Chebback : « Cette fois, nous ne nous tairons pas! » Quelle que soit la justesse de la cause, la guerre a ceci de particulier qu’on sait quand elle commence, mais jamais quand ni comment elle finit.
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