Une scène a été coupée et l'autre altérée, conformément
aux exigences du Centre catholique d'information.
Le film Tannoura Maxi du réalisateur libanais Joe Bou Eid
devrait être de retour dans les salles de cinéma aujourd’hui après
modifications de deux scènes « controversées ».
Sorti début mai, Tannoura Maxi avait été retiré des salles lundi, suite au refus des producteurs de couper deux scènes du film « portant atteinte à des lieux saints chrétiens », selon le père Abdo Abou Kasm, directeur du Centre catholique d’information (CCI). Tannoura Maxi raconte l’histoire d’amour née durant l’été 1982 entre une jeune fille arrogante et un prêtre sur le point d’être ordonné et donc soumis à la tentation. « Quand le film nous a été présenté en juillet dernier, nous avons émis quelques remarques concernant une scène de tentation dans une église ou encore une scène à connotation sexuelle qui se déroule à l’intérieur d’un couvent », avait expliqué le père Abou Kasm à lorientlejour.com le 14 mai.
Une source bien informée a affirmé hier à lorientlejour.com qu’à l’issue d’une réunion tenue cet après-midi entre la Sûreté générale, le Centre catholique d’information (CCI) et les producteurs du film, il a été décidé que les deux scènes controversées seraient modifiées. « La scène représentant un calice au moment de la tentation a été complètement supprimée », indique cette source. La deuxième, « à connotation sexuelle », a été modifiée « de façon à ce qu’elle apparaisse clairement aux spectateurs comme une situation fictive », précise la source.
Une information confirmée par le père Abou Kasm qui a affirmé que les producteurs de Tannoura Maxi ont pris en considération les remarques émises par le CCI. « Nous n’avons, dès lors, aucun problème à ce que le film soit de nouveau diffusé dans les salles », a assuré le père Abou Kasm à lorientlejour.com hier en soirée.
« Nous avons dit aux responsables du film que ces
scènes pouvaient être mal comprises. Nous avons donc demandé aux responsables
du film et la Sûreté générale qu’elles soient coupées », avait déclaré le
directeur de CCI le 14 mai dernier. Il avait précisé avoir envoyé des remarques
écrites le 26 juin 2011 et le 8 août 2011 au réalisateur et à la Sûreté
générale.
Expliquant avoir demandé l'interdiction du film pour que
les remarques du CCI finissent par être prises en compte, le père Abou Kasm
affirme que l'intention du CCI n’est pas « d’interdire les
libertés ».
« Comme toutes les autres confessions du pays, nous
n’acceptons pas que quelqu’un porte atteinte à nos lieux saints », indique
le prêtre.
Le dernier film en date à avoir été censuré est Beirut
Hotel, le 3e long métrage de la réalisatrice franco-libanaise Danielle Arbid.
Le film avait été interdit de diffusion en salles en janvier 2012 par le bureau
de censure de la Sûreté générale en raison des références à l’assassinat de
l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, en 2005, faites dans le film.
En avril dernier, Sabine Sidawi, responsable d’Orjouan
Productions, et Danielle Arbid ont intenté un procès contre l’État libanais.
Une « première » en soi pour toutes les affaires classées
de la censure.
http://www.lorientlejour.com/category/Liban/article/760410/Apres_censure%2C_%3C%3C+Tannoura_Maxi+%3E%3E_devrait_revenir_en_salle_aujourd%27hui.html
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