The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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May 19, 2012

L'orient le jour - Tension maintenue à Tripoli malgré la présence de l’armée, May 19 2012


Un calme précaire à Tripoli, hier, rompu parfois dans les quartiers chauds par des tirs divers de tous calibres. Calme plat par ailleurs place Abdel Hamid Karamé, lieu du sit-in des manifestants salafistes qui réclament la libération de Chadi Mawlaoui. Ce dernier sera interrogé à nouveau mardi.
Malgré la présence de l’armée, le calme tendu qui règne à Tripoli a été parfois rompu par quelques tirs de roquettes, une manière d’entretenir la tension hier dans les quartiers chauds de Tripoli, entre Bab el-Tebbané et Jabal Mohsen. Les combattants des deux camps ont continué à s’épier et à fortifier leurs positions, en dépit des rondes effectuées par l’armée, des barrages qu’elle a installés et d’une visite d’inspection du député Mohammad Kabbara, l’une des voix les plus radicalement sunnites du courant du Futur.
Signe de normalisation, les commerces et épiceries situés dans les rues non exposées aux tirs directs ont rouvert. Mais les écoles de ces quartiers sont restées fermées.
En soirée, l’explosion d’une grenade à main rue de Syrie et d’une roquette de type Energa, dans le souk au blé, ont semé l’émoi à Bab el-Tebbané.
Le commandant de l’armée, le général Jean Kahwagi, a fait assumer aux chefs politiques des deux camps une grande part de responsabilité dans le retour au calme.
« Plus de la moitié des combattants à Tripoli sont sous l’influence des responsables politiques, a-t-il confié à un quotidien local. Il est donc du devoir de ces derniers de modérer leurs discours et d’ordonner le retrait des rues. Ils doivent soutenir l’armée dans cette tâche. Car si l’autorité de l’armée est affaiblie, il ne restera plus rien de l’institution militaire. »

« Tripoli n’est pas l’Afghanistan »
Outre les combattants des deux bords, les militants islamistes de la place Abdel Hamid Karamé, sont restés eux aussi sur le qui-vive. Leurs tentes n’ont pas été démontées, dans l’attente du verdict dans l’affaire Chadi Mawlaoui.
La prière du vendredi a été récitée hier sur la place. Elle a été conduite par cheikh Salem Rafeï, qui a rassuré les présents sur l’issue de l’enquête préliminaire sur les agissements de Mawlaoui. « L’interrogatoire, depuis hier, se déroule selon les règles. Nous attendons la suite, mardi prochain. »
L’imam de la prière a également encouragé les présents à ne plus barrer les rues et entraver la circulation, sur le lieu du sit-in. « Tripoli n’est pas le Kandahar ou Tora Bora », a-t-il lancé. De fait, les rues conduisant à la place devaient être rouvertes dès la fin de la prière.
Enfin, cheikh Rafeï a invité les habitants de Tripoli « y compris les gens de Jabal Mohsen, à baisser les armes, à se rencontrer, à passer un accord interdisant la violence ».
De son côté, s’exprimant au nom du mufti de Tripoli, Malek Chaar, son directeur de cabinet, Maged Darwiche, a insisté sur « l’importance de la justice comme assise de la stabilité », et a pressé les responsables à trancher au plus vite l’affaire des islamistes détenus sans jugement, pour la plupart depuis cinq ans, à la prison de Roumié.

Sur le plan judiciaire
Sur le plan judicaire, l’avocat du gouvernement près le tribunal militaire, Sakr Sakr, a rejeté hier une demande de remise en liberté présentée par les avocats de Chadi Mawlaoui.
De son côté, le juge d’instruction militaire, Nabil Wehbé, après avoir écouté le jeune homme, a décidé de l’interroger à nouveau, mardi prochain. Ce jour-là, M. Wehbé doit confronter le militant – accusé d’avoir reçu de l’argent pour acheter des armes et les envoyer en Syrie –, avec l’homme qui a affirmé lui avoir remis le montant.
Les proches de Chadi Mawlaoui ont toutefois affirmé être presque sûrs que ce dernier sera relâché mardi prochain, faute de preuves.
Le jeune islamiste – il a 27 ans – a démenti les accusations portées contre lui, affirmant qu’il n’appartient pas à el-Qaëda, et n’a pas combattu aux côtés des militaires de l’Armée syrienne libre. Selon des sources informées citées par un quotidien local, le jeune homme, soupçonné de « terrorisme », a affirmé n’avoir jamais mis les pieds en dehors du Liban. Toutefois, il n’a pas caché son hostilité au régime syrien.

http://www.lorientlejour.com/category/Liban/article/759678/Tension_maintenue_a_Tripoli_malgre_la_presence_de_l%27armee.html

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