The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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October 29, 2010

L'Orient le Jour - Berry to l’«OLJ » : We succeeded in obtaining additional support to the Saudi-Syrian tandem - October 29, 2010

« Vous nous avez porté bonheur. » C'est en ces termes que le président de la Chambre s'est adressé à la délégation réduite qui l'a accompagné dans sa visite de trois jours à Paris. Nabih Berry exprimait ainsi sa satisfaction après son entretien de près d'une heure avec le président français Nicolas Sarkozy.
Initialement prévu pour le début de sa visite à Paris, le rendez-vous du chef du législatif, Nabih Berry, avec le président français, Nicolas Sarkozy, a été reporté à hier matin par les autorités françaises et il est venu couronner en quelque sorte les contacts en France du président de la Chambre, qui avait eu un premier entretien avec le ministre des AE Bernard Kouchner, puis une entrevue avec le Premier ministre François Fillon - qui était déjà venu au Liban avant d'occuper cette fonction et s'était même rendu chez Berry à Tebnine - ainsi qu'avec le président de l'Assemblée générale Bernard Accoyer et avec le président du Sénat, Gérard Larcher, qui, lui, a effectué 39 visites au Liban, selon Berry, 38 selon Larcher lui-même. 
Coincé entre une réunion ministérielle restreinte en raison des récentes menaces de Ben Laden contre la France et le départ du président Sarkozy pour Bruxelles, le rendez-vous avec Berry était fixé à dix heures. Accueilli par le secrétaire général de l'Élysée Claude Guéant, Berry a été raccompagné jusqu'au perron par le président français une heure plus tard, qui l'a salué avec beaucoup de chaleur. Pour les journalistes arabes accrédités à l'Élysée, venus nombreux pour couvrir l'événement, toujours à l'affût du moindre indice, c'est un bon signe. Les déclarations du président de la Chambre ont rapidement confirmé cette impression, puisqu'il a qualifié son entretien avec le président français « d'excellent ». Mais c'est à L'Orient-Le Jour qu'il a déclaré avoir obtenu du président français un appui supplémentaire au tandem syro-saoudien qui constitue une garantie de stabilité pour le Liban. En clair, le président français aurait l'intention de contacter le roi Abdallah d'Arabie et le président syrien Bachar el-Assad pour les pousser à consolider leur rapprochement au moins au sujet du dossier libanais et à déployer tous les efforts possibles pour assurer la stabilité au Liban. Berry a encore révélé qu'au cours de l'entretien, il a présenté un double exposé, sur sa propre vision de la situation régionale (notamment le processus de négociation israélo-palestinien) et sur la crise libanaise cristallisée actuellement autour du TSL. Et à la fin de l'exposé, le président français lui aurait dit : « J'adopte votre analyse. »
Berry a ainsi insisté sur la nécessité de parvenir à une paix globale, sur la base de la conférence de Madrid, et au sujet du Liban, il a rappelé que la formation du TSL a fait l'objet d'une décision libanaise prise à l'unanimité en quelques minutes, car toutes les parties libanaises sont soucieuses de connaître les auteurs de l'odieux assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri. Les parties libanaises, donc, sont passées outre la procédure peu conforme aux dispositions de la Constitution qui a permis la création du TSL, tout comme elles ont patienté face aux arrestations et accusations arbitraires lancées dans le sillage de l'enquête internationale. Mais toutes ces irrégularités ont semé le doute dans l'esprit des Libanais et une grande partie d'entre eux n'a plus confiance dans la crédibilité du TSL. « Nous voulons tous la justice, mais il faut trouver le bon moyen pour y parvenir », a précisé le président de la Chambre.
Berry a aussi révélé qu'il a présenté une sorte de feuille de route pour une sortie de crise au Liban, qui ne porte pas seulement sur la question du TSL, mais sur l'application de l'accord de Taëf et qui serait de nature à consolider l'unité interne libanaise pour permettre au pays de surmonter les crises. En somme, la solution, aux yeux de Berry, se résume à deux titres : réaliser la justice véritable et appliquer l'accord de Taëf dans toutes ses dispositions.
Interrogé par L'Orient-Le Jour sur l'existence d'un changement dans la politique française à l'égard du TSL, qui supposerait toutefois une unanimité libanaise contre ce tribunal, le président Berry s'est contenté de répondre que s'il existe une unanimité libanaise sur le sujet, le Liban n'aura plus besoin de l'aide d'autres pays. Il a toutefois estimé avoir réussi à effectuer une brèche dans le mur occidental qui lui a permis de faire entendre une vision libanaise sur le sujet. Et il ne s'agit pas de n'importe quel pays, mais de la France qui a joué un rôle déterminant dans la formation du TSL. 
D'ailleurs, dans sa déclaration devant le perron de l'Élysée, Berry a rappelé le rôle constructif de la France qui a activement participé à la formation de la Finul en 1978 et n'a jamais suspendu sa contribution à cette force internationale, tout comme elle a organisé les conférences de Paris 1, 2 et 3. 
Berry a aussi révélé à L'Orient-Le Jour qu'il n'a pas évoqué avec le président Sarkozy la situation gouvernementale libanaise, rappelant qu'en ce qui le concerne, il appuie le maintien de l'actuel gouvernement et en tout cas le maintien de Saad Hariri à la tête du gouvernement. 
Le président de la Chambre a encore insisté sur l'intérêt que porte le président français au Liban révélant qu'il lui a demandé de maintenir un contact direct avec l'Élysée pour suivre les développements de la situation au pays du Cèdre et Berry a annoncé que le président Sarkozy compte se rendre prochainement à Beyrouth. 
À aucun moment au cours de ses entretiens en France, Berry n'a parlé d'une volonté libanaise d'en finir avec le TSL, préférant parler de désir de justice, mais d'une justice crédible et non politisée. En parfait connaisseur des subtilités diplomatiques, il a tenu un langage tout en nuances susceptible de convaincre des interlocuteurs occidentaux et il a commencé par la France qui reste le pays européen le plus proche de la réalité libanaise. Il n'a pas demandé à la France de retirer la couverture qu'elle assure au TSL, comme l'auraient souhaité certains, sachant qu'il faudrait auparavant réaliser au moins une unanimité libanaise sur le sujet. Mas il a commencé à faire entendre à ses interlocuteurs français un autre son de cloche et il a visiblement suscité un certain intérêt et une grande curiosité. Il a aussi cherché à obtenir une participation française au « pont syro-saoudien » qui constitue une garantie sécuritaire pour le Liban, sur la base du principe suivant : plus il y a de pays influents qui appuient le pont sécuritaire au Liban et plus celui-ci deviendra solide. Mais il reste encore un grand travail à faire sur le pan interne pour rapprocher les points de vue entre les courants opposés. 
Berry a d'ailleurs donné un échantillon de ce Liban uni auquel il aspire au cours de la réception organisée par l'ambassadeur du Liban Boutros Assaker au Pavillon Dauphine à Paris, qui a réuni plus de 3 000 Libanais établis en France. Tous les courants, toutes les communautés et tous les partis politiques se sont retrouvés à cette réception, écoutant le discours de Berry puis faisant la queue pour le saluer ou prendre des photos avec lui. Chrétiens, druzes, sunnites et bien sûr chiites, Forces libanaises, Kataëb et Courant du futur, anciens ministres (Ghassan Salamé et Youssef Daher), hommes de toutes les religions, élégantes du XVIe arrondissement et familles de condition modeste, tous étaient là, échangeant leurs vœux pour une fête nationale anticipée et donnant une image du Liban de la coexistence et du dialogue que les résidents au pays ont ces temps-ci de moins en moins l'occasion de voir... 

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