Le député Okab Sakr a tenu hier, comme annoncé auparavant, une conférence de presse au cours de laquelle il s'est employé à retourner les accusations du 8 Mars au sujet des parties qui auraient incité des personnes à donner de faux témoignages dans l'affaire Hariri. M. Sakr, qui s'exprimait au siège du secrétariat général du 14 Mars, à Achrafieh, a passé en revue la liste des personnes accusées d'être des « faux témoins » et affirmé que son camp dispose au sujet de chacune d'entre elles des informations qui seront transmises à la justice. « Je ne suis pas venu ici pour prononcer des condamnations, mais pour réparer l'injustice qui est faite envers nous », a-t-il dit, s'interrogeant notamment sur les raisons qui ont incité, au lendemain de l'attentat contre Rafic Hariri, des responsables de services de sécurité, et notamment le général Jamil Sayyed, à propager l'information au sujet de la culpabilité d'Abou Adass. Il a en outre estimé que les accusations lancées à l'époque contre six pèlerins en partance pour l'Australie, blanchis dans l'intervalle par Interpol, « sont une forme de falsification délibérée ».
Il a également démenti les affirmations selon lesquelles le témoin syrien, Houssam Houssam, était en rapport avec le journaliste Farès Khachan, et noté que ce dernier s'est de lui-même mis le mois dernier à la disposition des autorités judiciaires françaises pour que la vérité soit faite. Au sujet de celui qui a été considéré un moment comme le principal témoin, Mohammad Zouheir al-Siddiq, M. Sakr a rappelé qu'en date du 13 octobre 2005, « un mandat d'arrêt a été émis contre lui par la justice, c'est-à-dire par le procureur Saïd Mirza, qu'on accuse d'avoir fabriqué Siddiq ». La justice française avait à l'époque rejeté une demande d'extradition du témoin formulée par le Liban, en arguant du fait que la peine de mort était toujours en vigueur dans ce pays. « La justice libanaise a répondu qu'elle s'engageait à ne pas appliquer la peine de mort, mais les Français ont répliqué que la Constitution est censée primer sur les engagements. » Concernant le député Marwan Hamadé, il a assuré que ce dernier « n'a vu aucun des témoins ». « Nous défions quiconque de prouver qu'il a vu un témoin et nous souhaitons que M. Hamadé ne dise rien publiquement de ce qu'il sait, car cela peut influer sur la situation du pays. » « Il faut au moins réduire les mensonges, puisqu'il est impossible de les supprimer », a poursuivi le député, s'interrogeant sur le bien-fondé des mandats d'arrêt syriens. « Un Libanais ayant incité un autre Libanais contre un troisième Libanais, et tout cela sur un territoire libanais. Que viennent faire dans cela les mandats syriens ? » s'est-il demandé. « Il y a des dossiers qui accusent d'autres que nous, mais nous ne les dévoilerons pas. Ces dossiers iront à la justice et provoqueront un séisme, mais nous attendrons le TSL », a-t-il dit. Pour conclure, le jeune député du Courant du futur, après avoir précisé qu'il parlait au nom de Saad Hariri, a indiqué que le Courant du futur « n'acceptera pas que le Hezbollah soit accusé sur la base de preuves contestées » et que dans ce cas le Courant du futur « n'hésitera pas à combattre le TSL », qui devrait, toujours selon lui, « explorer à fond la piste israélienne » en fonction des éléments fournis par le Hezb, invitant par ailleurs ce dernier à fournir les autres éléments en sa possession, s'il y en a.

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