Par Anne-Marie El-HAGE | 11/03/2011
DROITS DE LA FEMME L'UNFPA a lancé hier quatre études liées à « la violence fondée sur le genre », en collaboration avec la Commission nationale pour les femmes libanaises et avec le soutien du ministère italien des Affaires étrangères. Des études dont nous abordons les grandes lignes.
Au quotidien, la femme libanaise est victime de violence. Cette violence peut prendre diverses formes, physique, morale, sexuelle, domestique, économique, politique, légale ou autre. Une réalité renforcée par la grande frilosité de l'État à protéger la femme, mais aussi par la méconnaissance de ce problème national. Aucune étude ne peut aujourd'hui prétendre cerner le problème, à l'échelle nationale. Mais les seules informations disponibles proviennent d'enquêtes éparses et mal exploitées.
C'est pour combler ce vide que le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) a annoncé hier, à l'hôtel Monroe, à Beyrouth, le lancement de quatre études liées à la « violence fondée sur le genre », autrement dit à la violence contre la femme. Études lancées pour la Journée internationale de la femme et réalisées en collaboration avec la Commission nationale pour les femmes libanaises, avec le soutien du ministère italien des Affaires étrangères.
C'est pour combler ce vide que le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) a annoncé hier, à l'hôtel Monroe, à Beyrouth, le lancement de quatre études liées à la « violence fondée sur le genre », autrement dit à la violence contre la femme. Études lancées pour la Journée internationale de la femme et réalisées en collaboration avec la Commission nationale pour les femmes libanaises, avec le soutien du ministère italien des Affaires étrangères.
Promouvoir l'égalité
des genres
Représentant la Commission nationale pour les femmes libanaises, le Dr Leila Azoury a dénoncé « l'absence de volonté réelle du législateur de combattre la violence contre la femme ». Le directeur du bureau de coopération italienne au Liban au sein de l'ambassade d'Italie, Fabio Melloni, a estimé que de nombreux obstacles freinent l'élimination de la discrimination envers la femme au Liban. Il a observé qu'aucune loi libanaise ne protège la femme contre les violences domestiques. Il est à noter que le Liban est signataire de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW), mais qu'il fait la sourde oreille quant à la possibilité de lever la réserve qu'il a émise sur l'article 16 de cette convention, concernant le statut personnel de la femme. De son côté, Asma Kurdahi, de l'UNFPA, a mis l'accent sur l'objectif des quatre études, qui est de cerner à fond le problème de la violence envers la femme, de renforcer et de professionnaliser les mécanismes de prévention et de lutte contre ce problème. Il s'agit aussi de promouvoir l'égalité des sexes, à long terme.
La première étude, réalisée par le Centre des femmes arabes pour la formation et la recherche (Cawtar) est une analyse de la situation de la violence basée sur le sexe au Liban. Faïza Ben Hadid indique que cette étude, qui effectue un état des lieux global, permet de connaître les lois et les pas effectués pour la levée de la discrimination envers la femme et pour l'application des engagements pris par le Liban envers la communauté internationale. Car elle rappelle que la Constitution libanaise ne mentionne pas l'égalité entre l'homme et la femme ni la discrimination liée au sexe. Cette étude permet aussi de prendre connaissance des mécanismes mis en place par les associations les plus impliquées dans l'assistance aux femmes victimes de violence. Elle est surtout un moyen de dresser un état des lieux de la violence envers les femmes, à partir du prisme de l'égalité entre les sexes. « Il est important de comprendre le fond du problème pour envisager des solutions », fait remarquer Mme Ben Hadid. Parmi les conclusions observées, Mme Ben Hadid affirme que la violence contre les femmes est liée au non-partage du pouvoir. « D'une part, la discrimination est dirigée contre les femmes. D'autre part, il n'y a pas d'égalité entre l'homme et la femme au Liban. Sans oublier que la société libanaise accepte la violence contre la femme et trouve des excuses à cette violence », explique-t-elle.
Les médias et l'éthique professionnelle
Conduite par le Conseil libanais de résistance à la violence contre les femmes (Lecorvaw), la seconde étude concerne l'évaluation de la couverture médiatique de la violence fondée sur le sexe. Nahawand el-Kaderi précise que cette étude, qui a été réalisée auprès des télévisions, des radios et de la presse écrite vise à cerner les forces et les faiblesses des couvertures médiatiques, mais aussi d'émissions, de films ou de feuilletons qui portent sur la violence. Parmi les résultats de l'étude, elle précise que la couverture de cas de violence fondée sur le sexe « n'est souvent pas conforme aux lois des médias et à l'éthique professionnelle », comme lorsqu'elle identifie les parties impliquées. Mme el-Kaderi ajoute que la violence est souvent montrée par les médias comme si elle était normale, et que certaines couvertures sont stéréotypées. « Les médias devraient revoir leur façon de couvrir la violence », estime-t-elle à ce propos.
Les recherches menées sur la violence fondée sur le sexe au Liban est le thème de la troisième étude, présentée par Jinan Usta, de l'institution Education for Change (EFC). Environ 105 études ont été menées au Liban ces quinze dernières années, sur la violence envers la femme, dont certaines sont peu exploitables, indique Mme Usta. Mais elle déplore toutefois l'absence d'une étude globale sur le sujet, de même que la moindre étude sur la violence sexuelle ou sur l'homme.
Présentant également la quatrième étude, liée aux formations et aux moyens mis en place par les associations, Jinan Usta constate que nombre d'associations n'ont pas le matériel nécessaire pour mener à bien des sessions de formation. De même, certains formateurs n'ont pas les qualifications requises pour donner ces formations. Elle déplore, par ailleurs, que les entretiens avec des femmes victimes de violence en quête d'assistance ne répondent pas toujours à un protocole préétabli, mais se déroulent selon le bon vouloir des assistantes sociales.
Ces études devraient constituer une base de données de taille pour les institutions étatiques, les médias et les associations concernées par la violence contre la femme. Mais elles ne seront disponibles que d'ici cinq à six mois...
des genres
Représentant la Commission nationale pour les femmes libanaises, le Dr Leila Azoury a dénoncé « l'absence de volonté réelle du législateur de combattre la violence contre la femme ». Le directeur du bureau de coopération italienne au Liban au sein de l'ambassade d'Italie, Fabio Melloni, a estimé que de nombreux obstacles freinent l'élimination de la discrimination envers la femme au Liban. Il a observé qu'aucune loi libanaise ne protège la femme contre les violences domestiques. Il est à noter que le Liban est signataire de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW), mais qu'il fait la sourde oreille quant à la possibilité de lever la réserve qu'il a émise sur l'article 16 de cette convention, concernant le statut personnel de la femme. De son côté, Asma Kurdahi, de l'UNFPA, a mis l'accent sur l'objectif des quatre études, qui est de cerner à fond le problème de la violence envers la femme, de renforcer et de professionnaliser les mécanismes de prévention et de lutte contre ce problème. Il s'agit aussi de promouvoir l'égalité des sexes, à long terme.
La première étude, réalisée par le Centre des femmes arabes pour la formation et la recherche (Cawtar) est une analyse de la situation de la violence basée sur le sexe au Liban. Faïza Ben Hadid indique que cette étude, qui effectue un état des lieux global, permet de connaître les lois et les pas effectués pour la levée de la discrimination envers la femme et pour l'application des engagements pris par le Liban envers la communauté internationale. Car elle rappelle que la Constitution libanaise ne mentionne pas l'égalité entre l'homme et la femme ni la discrimination liée au sexe. Cette étude permet aussi de prendre connaissance des mécanismes mis en place par les associations les plus impliquées dans l'assistance aux femmes victimes de violence. Elle est surtout un moyen de dresser un état des lieux de la violence envers les femmes, à partir du prisme de l'égalité entre les sexes. « Il est important de comprendre le fond du problème pour envisager des solutions », fait remarquer Mme Ben Hadid. Parmi les conclusions observées, Mme Ben Hadid affirme que la violence contre les femmes est liée au non-partage du pouvoir. « D'une part, la discrimination est dirigée contre les femmes. D'autre part, il n'y a pas d'égalité entre l'homme et la femme au Liban. Sans oublier que la société libanaise accepte la violence contre la femme et trouve des excuses à cette violence », explique-t-elle.
Les médias et l'éthique professionnelle
Conduite par le Conseil libanais de résistance à la violence contre les femmes (Lecorvaw), la seconde étude concerne l'évaluation de la couverture médiatique de la violence fondée sur le sexe. Nahawand el-Kaderi précise que cette étude, qui a été réalisée auprès des télévisions, des radios et de la presse écrite vise à cerner les forces et les faiblesses des couvertures médiatiques, mais aussi d'émissions, de films ou de feuilletons qui portent sur la violence. Parmi les résultats de l'étude, elle précise que la couverture de cas de violence fondée sur le sexe « n'est souvent pas conforme aux lois des médias et à l'éthique professionnelle », comme lorsqu'elle identifie les parties impliquées. Mme el-Kaderi ajoute que la violence est souvent montrée par les médias comme si elle était normale, et que certaines couvertures sont stéréotypées. « Les médias devraient revoir leur façon de couvrir la violence », estime-t-elle à ce propos.
Les recherches menées sur la violence fondée sur le sexe au Liban est le thème de la troisième étude, présentée par Jinan Usta, de l'institution Education for Change (EFC). Environ 105 études ont été menées au Liban ces quinze dernières années, sur la violence envers la femme, dont certaines sont peu exploitables, indique Mme Usta. Mais elle déplore toutefois l'absence d'une étude globale sur le sujet, de même que la moindre étude sur la violence sexuelle ou sur l'homme.
Présentant également la quatrième étude, liée aux formations et aux moyens mis en place par les associations, Jinan Usta constate que nombre d'associations n'ont pas le matériel nécessaire pour mener à bien des sessions de formation. De même, certains formateurs n'ont pas les qualifications requises pour donner ces formations. Elle déplore, par ailleurs, que les entretiens avec des femmes victimes de violence en quête d'assistance ne répondent pas toujours à un protocole préétabli, mais se déroulent selon le bon vouloir des assistantes sociales.
Ces études devraient constituer une base de données de taille pour les institutions étatiques, les médias et les associations concernées par la violence contre la femme. Mais elles ne seront disponibles que d'ici cinq à six mois...
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