Les femmes sont-elles déjà le parent pauvre du printemps
arabe ? Celles qui ont été les initiatrices ou les fers de lance des
révolutions un peu partout, comme Asmaa Mahfouz en Égypte ou Tawakkol Karman au
Yémen – sans oublier toutes les héroïnes de la révolution syrienne –,
ressortiront-elles affaiblies de ce qui devait être pour elles l’instant de la
libération par excellence ?
À première vue, avec l’accession de majorités islamistes en Tunisie et en Égypte, l’on serait plus que tentés de répondre par la positive, avec une marge d’erreur malheureusement minimale. En Libye, le président du Conseil national de transition avait déjà fait miroiter un retour à la polygamie une fois le tyran tombé. En Syrie, la « démocratie la moins pire de la région », le régime respecte scrupuleusement l’égalité des sexes jusque dans la violence, en torturant, violant et humiliant sans distinction aucune hommes et femmes – ce qui aura ultimement pour effet, tant que le Baas continue d’opérer en toute impunité, un renforcement aussi de l’islamisme radical. Et ce ne sont pas les fatwas risibles de l’inénarrable cheikh marocain Zamzami autorisant la nécrophilie dans les six heures suivant le décès comme « moyen de dire adieu à son épouse » ou « l’usage de la carotte » pour « échapper au péché » qui viennent améliorer le tableau.
Mais il n’y a là rien de bien nouveau. Les femmes avaient déjà mené la révolution en Algérie en 1962 et en Iran en 1979... avec les tristes résultats que l’on sait. Il suffit de voir quelques films récents de réalisateurs iraniens, comme l’excellent et émouvant Circumstance de Maryam Keshavarz, pour avoir une idée du rôle de la femme. Et ce n’est pas au Liban, où le débat actuel sur la violence domestique est parfaitement rétrograde – le viol conjugal n’est même pas reconnu ! – et où le rôle de la femme selon la vision de Naïm Kassem se réduit à celui d’une « mère pondeuse de martyrs », que l’on pourra se cacher derrière les métaphores rutilantes du « Liban-message » et du « havre des libertés » pour masquer l’ignominie faite aux femmes libanaises, notamment par le biais du statut personnel.
Il n’est pas vraiment besoin de remonter à Herbert Marcuse et sa théorie sur l’importance des valeurs féminines – en l’occurrence la tendresse, la grâce, la compassion et la non-violence – comme valeurs supérieures pour l’établissement d’une société plus juste pour dire combien la question des droits de la femme constitue aujourd’hui la norme qui permettra d’évaluer le degré d’avancée de la démocratie dans le monde arabe. L’heure de la libération sexuelle des femmes du Moyen-Orient, annoncée par l’acte délibérément provocateur de la jeune artiste égyptienne Alia’ el-Mahdi, – qui avait posé nue pour défier les islamistes et revendiquer son droit à la souveraineté sur son corps, loin de tous les holismes imbéciles – a-t-elle sonné ? Le temps serait-il venu pour vous, mesdames et mesdemoiselles, de briser le tabou de la société patriarcale et de la politique du mâle pour humaniser un peu plus une société de plus en plus violente ? On peut l’espérer, comme l’espère ci-dessous Hanin Ghaddar, rédactrice en chef du site électronique NowLebanon et extraordinaire militante qui se bat courageusement sur tous les fronts réformistes de la région.
À première vue, avec l’accession de majorités islamistes en Tunisie et en Égypte, l’on serait plus que tentés de répondre par la positive, avec une marge d’erreur malheureusement minimale. En Libye, le président du Conseil national de transition avait déjà fait miroiter un retour à la polygamie une fois le tyran tombé. En Syrie, la « démocratie la moins pire de la région », le régime respecte scrupuleusement l’égalité des sexes jusque dans la violence, en torturant, violant et humiliant sans distinction aucune hommes et femmes – ce qui aura ultimement pour effet, tant que le Baas continue d’opérer en toute impunité, un renforcement aussi de l’islamisme radical. Et ce ne sont pas les fatwas risibles de l’inénarrable cheikh marocain Zamzami autorisant la nécrophilie dans les six heures suivant le décès comme « moyen de dire adieu à son épouse » ou « l’usage de la carotte » pour « échapper au péché » qui viennent améliorer le tableau.
Mais il n’y a là rien de bien nouveau. Les femmes avaient déjà mené la révolution en Algérie en 1962 et en Iran en 1979... avec les tristes résultats que l’on sait. Il suffit de voir quelques films récents de réalisateurs iraniens, comme l’excellent et émouvant Circumstance de Maryam Keshavarz, pour avoir une idée du rôle de la femme. Et ce n’est pas au Liban, où le débat actuel sur la violence domestique est parfaitement rétrograde – le viol conjugal n’est même pas reconnu ! – et où le rôle de la femme selon la vision de Naïm Kassem se réduit à celui d’une « mère pondeuse de martyrs », que l’on pourra se cacher derrière les métaphores rutilantes du « Liban-message » et du « havre des libertés » pour masquer l’ignominie faite aux femmes libanaises, notamment par le biais du statut personnel.
Il n’est pas vraiment besoin de remonter à Herbert Marcuse et sa théorie sur l’importance des valeurs féminines – en l’occurrence la tendresse, la grâce, la compassion et la non-violence – comme valeurs supérieures pour l’établissement d’une société plus juste pour dire combien la question des droits de la femme constitue aujourd’hui la norme qui permettra d’évaluer le degré d’avancée de la démocratie dans le monde arabe. L’heure de la libération sexuelle des femmes du Moyen-Orient, annoncée par l’acte délibérément provocateur de la jeune artiste égyptienne Alia’ el-Mahdi, – qui avait posé nue pour défier les islamistes et revendiquer son droit à la souveraineté sur son corps, loin de tous les holismes imbéciles – a-t-elle sonné ? Le temps serait-il venu pour vous, mesdames et mesdemoiselles, de briser le tabou de la société patriarcale et de la politique du mâle pour humaniser un peu plus une société de plus en plus violente ? On peut l’espérer, comme l’espère ci-dessous Hanin Ghaddar, rédactrice en chef du site électronique NowLebanon et extraordinaire militante qui se bat courageusement sur tous les fronts réformistes de la région.

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