« Pas de TSL si cela se fait au détriment de la paix civile », assure le chef du PSP.
Walid Joumblatt a effectué hier en compagnie du ministre des Déplacés Akram Chehayeb une tournée dans plusieurs villages du caza de Aley où il a martelé son refus « du mot discorde », assurant qu'il « n'est pas pessimiste » et qu'il aidera Saad Hariri à trouver « une solution qui préservera la justice ».
À Majdlaya d'abord, Walid Joumblatt a tenu à rappeler l'urgence de la coexistence et de la primauté de l'État, « et de l'État seulement puisque seul l'État est à même de nous protéger », assurant que « même s'il y a aujourd'hui quelques nuages, je suis convaincu que la raison vaincra » et appelant tous les présents à ranger les différents étendards partisans et à ne brandir « que » le drapeau libanais, « le seul que je reconnaisse »...
Le leader druze s'est ensuite rendu dans le village de Baïssour. « Je suis venu vers vous dans les moments les plus durs, mais le pire a été après les incidents de mai 2008 (NDLR : les affrontements entre partisans du PSP et ceux du Hezbollah) dus à des erreurs de calcul des deux côtés... Que de chemin parcouru depuis 2008 : désormais la route de Damas est ouverte et cela est très important pour la stabilité, l'unité et l'avenir du Liban », a-t-il dit. « Voilà pourquoi je ne suis pas pessimiste : les nuages donneront une pluie bienfaitrice ; nous ne devons pas être négatifs, grâce à la raison, à la sagesse et au dialogue, nous pouvons aboutir à des solutions », a-t-il estimé.
« Nous soutenons tous la justice et nous souhaitons tous son avènement, mais qui a dit que les grandes puissances veulent la même chose, qu'elles veulent pour le Liban la sécurité et la vérité ? Nous avons appelé le Tribunal spécial pour le Liban de nos vœux, mais il échappe aujourd'hui à notre volonté et ce sont ces grandes puissances qui le contrôlent. Nous devons étayer la justice avec la stabilité et je pense que Saad Hariri peut trouver une issue avec la coopération de toutes les parties, nous sommes tous à sa disposition mais trouvons un règlement qui nous évite de tomber dans le piège des jeux de la nation », a réclamé Walid Joumblatt, qui s'est rendu ensuite dans le village voisin, à majorité chiite, de Keyfoun.
Il y a repris les mêmes credos en insistant en outre sur un point qu'il a tenu à répéter à plusieurs reprises : « Je ne crois aucunement que nous tomberons dans la spirale de la discorde et de la guerre civile, je refuse catégoriquement le mot de discorde et nous devons, avec sayyed Nasrallah, avec cheikh Saad et le président Berry trouver l'issue à même de préserver les dignités et la stabilité : c'est un défi gigantesque, mille fois plus difficile que lorsque, ensemble, nous faisions face au New Jersey », a-t-il jugé.
« Pourquoi ne donnons-nous pas à l'enquête un laps de temps supplémentaire pour qu'elle puisse se pencher sur les indices donnés par sayyed Nasrallah ? Il semble que nous nous sommes uniquement axés sur le Der Spiegel, concentrons-nous plutôt sur Israël, qui est définitivement au cœur du dossier des assassinats, à commencer par celui du président martyr Rafic Hariri », a poursuivi le chef du PSP.
« Cheikh Saad a le courage nécessaire et nous l'aiderons à faire aboutir la bonne solution. Nous refusons que le TSL se fasse au détriment de la paix civile au Liban », a-t-il encore dit, avant de saluer la visite au Liban qu'entame demain le président iranien Mahmoud Ahmadinejad.
La dernière étape était à Aïtate, où Walid Joumblatt a tenu à réitérer tous les appels qu'il avait lancés au cours de ses escales précédentes.

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