The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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March 2, 2011

L'orient Le Jour - Contre la torture, un combat sans merci - March 2, 2011

Par Anne-Marie El-HAGE


La torture existe au Liban, notamment dans les lieux d’arrestation et les centres de détention.
La torture existe au Liban, notamment dans les lieux d’arrestation et les centres de détention.
SÉMINAIRE Prévenir la torture et mettre en place des mécanismes d'observation des cas. Tel est l'objectif d'ALEF, l'Association libanaise pour l'éducation et la formation, qui organise des sessions de formation destinées aux journalistes, représentants d'ONG et professionnels des droits de l'homme.

Au menu de la session qui s'est déroulée hier, à l'hôtel Coral Suites, à Hamra, les moyens d'observation et d'information, ainsi que la rédaction des rapports : des techniques développées par Rania Fazah.
En clair, la torture existe au Liban, notamment dans les lieux d'arrestation et les centres de détention du pays. Le Liban a pourtant ratifié en 2000 la Convention internationale contre la torture (CAT). Il a également ratifié en 2008 son protocole optionnel qui autorise les visites, par un comité international, des centres de détention et des prisons du pays. Ce protocole engage aussi les autorités à créer une commission locale jouant un rôle de surveillance. Mais le pays n'a toujours pas instauré de lois locales permettant l'application de ces conventions. Certes, une cellule des droits de l'homme a bien été créée au sein des Forces de sécurité intérieure (FSI), mais ses modalités de fonctionnement ne sont toujours pas claires. Résultat, les cas de torture ne sont pas rares, mais constituent une véritable pratique institutionnelle. Quant aux statistiques, elles sont évidemment inexistantes.

La torture peut être un acte délibéré. C'est le cas, à titre d'exemple, lorsque des hommes de pouvoir, policiers, enquêteurs ou membres de services de renseignements, infligent sciemment des sévices à un islamiste présumé, lors d'une séance d'interrogatoire, pour lui soutirer des informations. Elle peut aussi résulter d'une omission, notamment de l'absence de protection par les autorités d'un suspect ou d'un assassin présumé. L'horrible lynchage qui s'est déroulé à Ketermaya, il y a plusieurs mois, est un exemple type de ce genre de torture, dont l'État est responsable. Un ressortissant égyptien, Mohammad, a ce jour-là été donné en pâture aux habitants de Ketermaya par les autorités, qui l'y avaient emmené pour la reconstitution du crime de plusieurs membres d'une même famille.

La guerre, une situation propice
Certains groupes sont plus susceptibles d'être victimes de torture, car ils sont vulnérables, comme les islamistes, les étrangers en situation illégale, les réfugiés, la main-d'œuvre migrante, les Palestiniens et les Syriens, de même que les homosexuels et les prostituées.
Certaines situations aussi sont propices à la pratique de la torture par les représentants de l'autorité, comme l'état de guerre, l'arrestation de gangs de trafic de drogue ou le démantèlement d'un réseau de prostitution.
Rassembler les éléments se fait par le biais d'observations, de rencontres avec des associations, des représentants d'organisations internationales et des militants des droits de l'homme œuvrant dans les prisons. Le recueil de témoignages de la victime et de sa famille sont aussi nécessaires, au même titre que des entrevues avec des représentants d'instances du pouvoir et des avocats. Les recoupements et les preuves permettront, eux, de vérifier les informations. Mais il est certain que les informations de première main viennent directement de la victime et des autorités responsables. Une opération d'archivage en lieu sûr sera nécessaire par la suite, car ces documents pourront être utilisés immédiatement, notamment par les journalistes, ou classés par les ONG, pour un usage ultérieur. Quant à la rédaction d'un rapport, elle doit être claire et précise et contenir toutes les données essentielles concernant les circonstances de l'acte de torture, les personnes responsables et la victime.
L'objectif principal est de protéger les droits de l'homme. La vigilance est donc indispensable lors de cette quête d'informations. Il est d'abord essentiel de ne pas enfreindre la loi dans sa quête d'informations. Il faut aussi savoir se protéger. Il est surtout indispensable de protéger les victimes, en évitant de les influencer, et en ne publiant pas d'informations susceptibles de leur causer du tort, car elles risqueraient d'être victimes de vengeance.

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