SOCIÉTÉ L'amendement des lois discriminatoires à l'égard des femmes et leur participation à la vie politique étaient au cœur d'un colloque organisé à Meerab par les députés FL Sethrida Geagea et Élie Keyrouz.
Les Forces libanaises, sous l'impulsion des députés Sethrida Geagea et Élie Keyrouz, ont organisé vendredi dernier à Meerab un colloque sur la participation de la femme à la vie politique et sur l'amendement des lois discriminatoires à l'égard des femmes. Le séminaire, auquel ont assisté de nombreux ambassadeurs, diplomates et personnalités politiques, avait pour thème « En action et non en parole ». Ont pris la parole Mme Geagea, M. Keyrouz, le ministre de la Justice Ibrahim Najjar, la ministre des Finances Raya Hassan, la présidente du Comité pour la promotion du rôle des femmes dans la vie politique, Mme Hayat Arslan, et la chercheuse et activiste féministe Fahmiya Charafeddine.
Dans son intervention, Mme Geagea a indiqué qu'elle a déjà présenté avec son collègue Élie Keyrouz une proposition de loi visant à amender la loi sur les crimes d'honneur, notant qu'ils avaient tous les deux œuvré pour modifier les textes relatifs à la violence à l'encontre des femmes.
Dans son intervention, Mme Geagea a indiqué qu'elle a déjà présenté avec son collègue Élie Keyrouz une proposition de loi visant à amender la loi sur les crimes d'honneur, notant qu'ils avaient tous les deux œuvré pour modifier les textes relatifs à la violence à l'encontre des femmes.
Elle a aussi affirmé que dans le caza de Bécharré, sans qu'un système de quota ne soit adopté lors des dernières élections municipales en 2010, près de 14 % de femmes ont pu accéder à des postes municipaux, constituant ainsi le taux le plus élevé du pays.
Mme Geagea a indiqué que les Forces libanaises ont pris la décision de soutenir le rôle des femmes au sein de leur parti et dans la société, rappelant le parcours des militantes FL depuis le début de la guerre du Liban.
Dans son allocution, le ministre de la Justice s'est penché sur les nombreuses lois discriminant les femmes. Rappelant que le Liban est un pays communautaire par excellence, il a souligné l'importance de mettre en place une dix-neuvième communauté, reconnue par la Constitution, à laquelle l'on appliquerait des lois civiles concernant le statut personnel.
Notant que la Constitution considère la femme l'égale de l'homme et que le Liban a signé la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'encontre des femmes (Cedaw), M. Najjar a indiqué que le pays ne respecte toujours pas les droits de la femme. Il a mis l'accent dans ce cadre sur la loi sur la nationalité qui empêche la femme libanaise de transmettre la nationalité à ses enfants.
Concernant toujours le statut civil, il a affirmé que les lois restent discriminatoires en ce qui concerne, notamment, le mariage, la maternité, la tutelle des enfants, l'adoption et le choix du nom que la famille doit porter. Dans le cadre du droit commercial et du code pénal, le ministre de la Justice a cité diverses lois discriminatoires relatives notamment aux indemnités, au congé maternité, à la violence domestique, aux crimes d'honneur, à l'adultère, au rapt et au viol.
Abrogation du code du travail
Pour sa part, Mme Hassan a souligné l'importance de parvenir à l'égalité entre hommes et femmes au Liban.
Se penchant sur les lois en vigueur, elle a mis l'accent sur l'utilisation des termes féminins dans les textes, soulignant que les lois discriminatoires à l'encontre des femmes doivent être toutes amendées, notamment dans le cadre du statut civil, du code pénal et de la loi sur la nationalité.
La ministre des Finances a souligné que jusqu'à présent, dans le cadre du code du travail, contrairement aux hommes, les employées ne peuvent pas bénéficier d'indemnités familiales, à moins qu'elles soient veuves ou que leur époux souffre d'handicap.
Même si certaines lois du code du travail ont été abrogées, beaucoup reste à faire en ce qui concerne les femmes qui travaillent dans le secteur agricole, les employées de maison, la maternité et le harcèlement sexuel, a-t-elle dit.
La ministre des Finances a passé en revue les lois amendées depuis les années quatre-vingt, relatives notamment à l'âge de la retraite, l'aptitude des femmes à témoigner au registre foncier et à contracter des assurances-vie ainsi que la capacité des femmes mariées à exercer le commerce sans l'accord de leur époux.
Soulignant l'importance de changer les mentalités pour permettre aux femmes de s'accomplir, elle a noté qu'uniquement 25 % des femmes libanaises exercent un métier, ce chiffre excluant les femmes qui travaillent dans le secteur agricole et les employées de maison.
M. Keyrouz a, lui aussi, présenté des lois du code pénal discriminatoires à l'encontre des femmes. Ces textes sont relatifs aux crimes d'honneur, à l'adultère et au viol.
L'amendement, en 1999, de l'article 562 du code pénal relatif aux crimes d'honneur demeure insuffisant, a-t-il dit, notant que le législateur libanais devrait annuler ce texte.
L'adultère
M. Keyrouz a également énuméré les discriminations à l'encontre des femmes dans les textes relatifs à l'adultère. Ainsi, les hommes peuvent être jugés pour adultère, uniquement si le délit a été commis au domicile conjugal ou dans le cas de cohabitation adultérine notoire. Seules des lettres qu'il a écrites peuvent être utilisées comme preuve d'adultère contre un homme, alors que pour traduire une femme adultère en justice, toutes sortes de preuves sont prises en considération, a-t-il expliqué. De plus, concernant les peines, la femme adultère est passible de trois mois à deux ans de prison alors que l'homme adultère est passible d'un à douze mois de prison, a-t-il ajouté.
M. Keyrouz a indiqué que les députés de Bécharré présenteront des projets de loi pour l'amendement de ces textes au Parlement.
Concernant la loi sur le viol, il a noté que le texte devrait être amendé pour englober les hommes qui entretiennent sous la menace des relations sexuelles avec leurs propres épouses.
L'émira Arslan a présenté pour sa part le travail effectué par le comité qu'elle préside. Elle a souligné dans ce cadre l'importance de l'adoption d'un système de quota lors des élections pour garantir une place aux femmes dans les conseils municipaux et au Parlement. Le système de quota est nécessaire pour mettre un terme à la marginalisation des femmes et pour leur permettre d'accéder à des postes de décision, a-t-elle dit, notant que ce système a été adopté notamment en France, en Suède et en Finlande.
Elle a également affirmé que malgré tous les efforts fournis par le Comité pour la promotion du rôle des femmes dans la vie politique, les lois n'ont pas été modifiées et la présence des femmes au Parlement a régressé lors des dernières législatives.
De son côté, Mme Charafeddine a présenté un historique du mouvement féministe libanais qui est né avec l'indépendance au début des années 40 et qui était un pionnier dans le monde arabe.
Elle a souligné que le Conseil libanais des femmes, dont elle a occupé durant de longues années le poste de secrétaire générale, a pris la forme qu'il a aujourd'hui grâce à la lutte des femmes qui ont pris part au combat pour l'indépendance.
À ses débuts, le conseil, qui était formé de plusieurs associations, a voulu œuvrer pour l'éducation des femmes et la possibilité de leur entrée dans le marché du travail. Durant les années 50, les femmes libanaises ne se sont pas penchées sur les lois discriminatoires et n'ont pas osé appeler à l'égalité, a-t-elle expliqué.
Des années 50 jusqu'aux années 90, l'image que la femme a d'elle-même a changé, mais la guerre a ralenti la progression. Avec les événements du Liban, les associations féminines se sont acquittées de tâches sociales effectuant des activités caritatives. Actuellement, les associations de femmes et de jeunes œuvrent pour le changement, a-t-elle souligné en conclusion.
Mme Geagea a indiqué que les Forces libanaises ont pris la décision de soutenir le rôle des femmes au sein de leur parti et dans la société, rappelant le parcours des militantes FL depuis le début de la guerre du Liban.
Dans son allocution, le ministre de la Justice s'est penché sur les nombreuses lois discriminant les femmes. Rappelant que le Liban est un pays communautaire par excellence, il a souligné l'importance de mettre en place une dix-neuvième communauté, reconnue par la Constitution, à laquelle l'on appliquerait des lois civiles concernant le statut personnel.
Notant que la Constitution considère la femme l'égale de l'homme et que le Liban a signé la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'encontre des femmes (Cedaw), M. Najjar a indiqué que le pays ne respecte toujours pas les droits de la femme. Il a mis l'accent dans ce cadre sur la loi sur la nationalité qui empêche la femme libanaise de transmettre la nationalité à ses enfants.
Concernant toujours le statut civil, il a affirmé que les lois restent discriminatoires en ce qui concerne, notamment, le mariage, la maternité, la tutelle des enfants, l'adoption et le choix du nom que la famille doit porter. Dans le cadre du droit commercial et du code pénal, le ministre de la Justice a cité diverses lois discriminatoires relatives notamment aux indemnités, au congé maternité, à la violence domestique, aux crimes d'honneur, à l'adultère, au rapt et au viol.
Abrogation du code du travail
Pour sa part, Mme Hassan a souligné l'importance de parvenir à l'égalité entre hommes et femmes au Liban.
Se penchant sur les lois en vigueur, elle a mis l'accent sur l'utilisation des termes féminins dans les textes, soulignant que les lois discriminatoires à l'encontre des femmes doivent être toutes amendées, notamment dans le cadre du statut civil, du code pénal et de la loi sur la nationalité.
La ministre des Finances a souligné que jusqu'à présent, dans le cadre du code du travail, contrairement aux hommes, les employées ne peuvent pas bénéficier d'indemnités familiales, à moins qu'elles soient veuves ou que leur époux souffre d'handicap.
Même si certaines lois du code du travail ont été abrogées, beaucoup reste à faire en ce qui concerne les femmes qui travaillent dans le secteur agricole, les employées de maison, la maternité et le harcèlement sexuel, a-t-elle dit.
La ministre des Finances a passé en revue les lois amendées depuis les années quatre-vingt, relatives notamment à l'âge de la retraite, l'aptitude des femmes à témoigner au registre foncier et à contracter des assurances-vie ainsi que la capacité des femmes mariées à exercer le commerce sans l'accord de leur époux.
Soulignant l'importance de changer les mentalités pour permettre aux femmes de s'accomplir, elle a noté qu'uniquement 25 % des femmes libanaises exercent un métier, ce chiffre excluant les femmes qui travaillent dans le secteur agricole et les employées de maison.
M. Keyrouz a, lui aussi, présenté des lois du code pénal discriminatoires à l'encontre des femmes. Ces textes sont relatifs aux crimes d'honneur, à l'adultère et au viol.
L'amendement, en 1999, de l'article 562 du code pénal relatif aux crimes d'honneur demeure insuffisant, a-t-il dit, notant que le législateur libanais devrait annuler ce texte.
L'adultère
M. Keyrouz a également énuméré les discriminations à l'encontre des femmes dans les textes relatifs à l'adultère. Ainsi, les hommes peuvent être jugés pour adultère, uniquement si le délit a été commis au domicile conjugal ou dans le cas de cohabitation adultérine notoire. Seules des lettres qu'il a écrites peuvent être utilisées comme preuve d'adultère contre un homme, alors que pour traduire une femme adultère en justice, toutes sortes de preuves sont prises en considération, a-t-il expliqué. De plus, concernant les peines, la femme adultère est passible de trois mois à deux ans de prison alors que l'homme adultère est passible d'un à douze mois de prison, a-t-il ajouté.
M. Keyrouz a indiqué que les députés de Bécharré présenteront des projets de loi pour l'amendement de ces textes au Parlement.
Concernant la loi sur le viol, il a noté que le texte devrait être amendé pour englober les hommes qui entretiennent sous la menace des relations sexuelles avec leurs propres épouses.
L'émira Arslan a présenté pour sa part le travail effectué par le comité qu'elle préside. Elle a souligné dans ce cadre l'importance de l'adoption d'un système de quota lors des élections pour garantir une place aux femmes dans les conseils municipaux et au Parlement. Le système de quota est nécessaire pour mettre un terme à la marginalisation des femmes et pour leur permettre d'accéder à des postes de décision, a-t-elle dit, notant que ce système a été adopté notamment en France, en Suède et en Finlande.
Elle a également affirmé que malgré tous les efforts fournis par le Comité pour la promotion du rôle des femmes dans la vie politique, les lois n'ont pas été modifiées et la présence des femmes au Parlement a régressé lors des dernières législatives.
De son côté, Mme Charafeddine a présenté un historique du mouvement féministe libanais qui est né avec l'indépendance au début des années 40 et qui était un pionnier dans le monde arabe.
Elle a souligné que le Conseil libanais des femmes, dont elle a occupé durant de longues années le poste de secrétaire générale, a pris la forme qu'il a aujourd'hui grâce à la lutte des femmes qui ont pris part au combat pour l'indépendance.
À ses débuts, le conseil, qui était formé de plusieurs associations, a voulu œuvrer pour l'éducation des femmes et la possibilité de leur entrée dans le marché du travail. Durant les années 50, les femmes libanaises ne se sont pas penchées sur les lois discriminatoires et n'ont pas osé appeler à l'égalité, a-t-elle expliqué.
Des années 50 jusqu'aux années 90, l'image que la femme a d'elle-même a changé, mais la guerre a ralenti la progression. Avec les événements du Liban, les associations féminines se sont acquittées de tâches sociales effectuant des activités caritatives. Actuellement, les associations de femmes et de jeunes œuvrent pour le changement, a-t-elle souligné en conclusion.
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