The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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May 24, 2011

L'orient Le Jour - Meeting de Moultazimoun pour la défense des institutions démocratiques - May 24, 2011

Par Sandra NOUJEIM | 24/05/2011

L'esprit de la révolution du Cèdre a animé hier la pénombre sereine du jardin Samir Kassir au centre-ville de Beyrouth, où l'organisation Moultazimoun « pour un Liban souverain, libre, indépendant » a organisé un rassemblement pour rappeler que « le droit du citoyen à vivre dans la dignité dépasse le droit des responsables à obtenir des portefeuilles ministériels ». Plus largement, c'est un appel au respect de la Constitution qui a été lancé. « La dignité du citoyen relève de la dignité de celui qui en est le garant », à savoir le président de la République, soulignait dans ce cadre l'un des slogans brandis au cours de ce meeting.
L'essence même de ce regroupement est la défense des institutions démocratiques, avec la ferme conviction que la force de l'État ne va pas sans la toute-puissance de l'individu. « Notre rassemblement se positionne au cœur même de la révolution du Cèdre, qui sacralise la loi et place l'individu au centre de ses objectifs, alors que la pensée autre, celle qui défend les armes en dehors de l'État, place l'individu au service de la foule, et valorise l'intérêt de la collectivité au prix de la substance de l'être », a confié Najib Zwein, coordinateur général de Moultazimoun et ancienne figure du CPL.
Moultazimoun a été créée en 2009, à l'initiative de dames socialement et professionnellement actives, qui ont choisi d'œuvrer « au nom du droit de souhaiter à nos enfants et petits-enfants une vie meilleure au Liban », a affirmé Gloria el-Khazen, cofondatrice de l'organisation. Et Siham el-Khazen, en béquilles mais le sourire large, d'ajouter : « Nous sommes des mères et des pères qui veulent vivre en paix ! » C'est pourquoi l'organisation tient à rappeler à la société civile tout le pouvoir qu'elle a par rapport à la caste politique : « Nous nous devons de parler en tant que citoyens et de dénoncer tout ce qui paralyse notre vie et notre pays », a déclaré Randa Zaatari Kassem. Or en l'absence de gouvernement, « le peuple souffre, et nous avons l'impression qu'il n'y a pas de volonté réelle de former un cabinet », a ajouté Mme Gloria el-Khazen. Pour sa part, Norma Ferneini, avocate, a dénoncé « le déséquilibre prédominant dans tout ce que les autorités entreprennent, faute de travailler en groupe ». Venue soutenir le rassemblement qui se veut d'abord symbolique, elle y a perçu « une consécration nécessaire de la liberté de dire, parce qu'il y a beaucoup à dire, avant d'entamer tout ce qu'il y a à faire ».
La trentaine de personnes réunies ont choisi de s'en remettre ainsi au président Michel Sleiman pour la formation d'un gouvernement « indépendant, compétent et non corrompu ». Faisant écho à cet appel, des banderoles indiquaient : « Celui qui veut combattre la corruption doit avoir les mains propres ! » Sans vouloir afficher de positions politiques, ces slogans visent à mettre l'accent sur l'engagement d'abord national des groupes présents, un engagement pour « l'identité démocratique et pluraliste du Liban », selon Dina Lteif, responsable des relations publiques à Moultazimoun. Mme Lteif a insisté sur l'importance des initiatives citoyennes, puisque « c'est le peuple qui accorde le pouvoir aux dirigeants ». Elle a fait part d'une coopération qui se crée progressivement entre Moultazimoun et d'autres ONG, en vue d'aboutir à « une fédération d'associations civiles ». Mme Lteif a loué dans ce cadre le rôle des médias dans le renforcement de la mouvance civile. Toutefois, à la fin du rassemblement, les participants se sont désolés de la faible couverture médiatique reçue.
Ceci n'a pas réussi à effleurer l'« optimisme » de Mona Lawzé, convaincue que tout changement, comme celui qui bouleverse la région, « est le fruit d'un travail de longue haleine ». Et M. Najib Zwein de conclure patiemment, se basant sur un ancien proverbe local : « Nous choisirons toujours d'allumer une petite bougie dans ce pays, plutôt que de maudire l'obscurité ! »

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