Samir Geagea, samedi, au cours de sa conférence de presse à Meerab. photo Aldo Ayoub
Au cours d’une conférence de presse, le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, a réfuté point par point l’argumentation avancée par Hassan Nasrallah pour tenter de discréditer l’acte d’accusation du tribunal international, notamment en ce qui concerne les preuves circonstancielles basées sur le réseau de téléphones portables utilisés par les accusés.
Le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, a réfuté les arguments exposés par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, lors de son dernier discours dans lequel il a tenté de discréditer l’acte d’accusation rendu public par le Tribunal spécial pour le Liban.
Au cours d’une conférence de presse tenue samedi à Meerab (Kesrouan), M. Geagea a mis l’accent sur le fait que l’acte d’accusation est fondé sur suffisamment de preuves pour mettre en cause les suspects qui ont fait l’objet de mandats d’arrêt émis par le TSL. M. Geagea a souligné sur ce plan que l’acte d’accusation n’est nullement basé uniquement sur les appels téléphoniques au moyen de téléphones portables, mais également, comme il ressort de l’alinéa 17 de la page 6 de l’acte d’accusation, sur « des témoignages, des indices et des documents qui n’apparaissent pas dans la partie de l’acte d’accusation qui a été rendue publique ». Et le leader des FL de relever également sur ce plan que l’alinéa 26 de la page 10 de l’acte d’accusation souligne que les preuves ne sont pas uniquement circonstancielles et liées aux télécommunications.
En tout état de cause, le leader des FL s’est étonné du fait que certaines parties dédaignent les preuves circonstancielles en affirmant qu’elles n’ont pas de poids dans la procédure pénale. « Dans la page 3 de l’acte d’accusation, a souligné sur ce plan M. Geagea, il est spécifié que l’accent a été mis sur les preuves circonstancielles qui sont fondées sur la déduction et la corrélation sur lesquelles on mise généralement plus que sur les preuves directes. Il apparaît donc qu’il existe de nombreuses preuves non circonstancielles et dire que l’acte d’accusation est basée sur les télécommunications est une assertion erronée. »
Le réseau de téléphones mobiles
Soulignant que l’acte d’accusation comporte ainsi des preuves « plus que suffisantes » pour accuser les quatre responsables du Hezbollah qui ont fait l’objet de mandats d’arrêt, M. Geagea a totalement réfuté l’argumentation du chef du Hezbollah portant sur une manipulation par Israël du réseau libanais de téléphonie mobile, et donc des téléphones portables dont il est question dans l’acte d’accusation du TSL et qui ont été utilisés pour organiser et exécuter l’assassinat de Rafic Hariri. Sayyed Hassan Nasrallah avait évoqué à ce sujet « la capacité technique d’Israël de manipuler les données, de fabriquer des communications et même d’utiliser des numéros de personnes à leur insu ».
« Les téléphones portables utilisés par les accusés ont été enregistrés sous des noms d’emprunt, a relevé sur ce plan M. Geagea. Si l’on admet que les services israéliens et américains avaient les moyens de manipuler d’une manière aussi minutieuse le réseau de télécommunications, ils auraient alors entrepris de manipuler les lignes appartenant directement aux responsables et aux cadres du Hezbollah, et inscrites aux noms de ces derniers, et non pas des lignes inscrites sous des noms d’emprunt anonymes dont ils ne pouvaient pas deviner l’usage par le Hezbollah », a souligné Geagea qui a d’autre part relevé que les lignes en question n’ont été utilisées que durant la période de préparation et d’exécution de l’attentat et qu’elles se sont tues immédiatement après l’attentat. En outre, a encore précisé le leader des FL, il s’est avéré que les lignes personnelles des quatre suspects étaient utilisées, parallèlement, pour des appels strictement personnels, au même moment et au même endroit que les lignes inscrites sous des noms d’emprunt pour planifier et exécuter l’attentat du 14 février 2005.
Répondant à l’argumentation du chef du Hezbollah portant sur une manipulation du réseau par Israël, M. Geagea s’est demandé, si tel était le cas, pourquoi l’État hébreu n’a-t-il pas infiltré les téléphones portables inscrits aux noms des membres du Hezbollah ? « Si Israël était capable de manipuler les réseaux de communications au Liban, n’aurait-t-il pas protégé ses nombreux espions arrêtés au Liban du fait de leurs contacts téléphoniques? » a-t-il ajouté.
Le leader des FL a invité dans ce cadre le gouvernement libanais à remettre les quatre suspects à la justice internationale. « Dans le cas contraire, le gouvernement prouverait qu’il est à la solde du Hezbollah », a-t-il affirmé.
M. Geagea a rappelé en outre que dès le départ, plus précisément dès décembre 2005, « soit bien avant l’affaire du Deir Spiegel, du Figaro ou de la chaîne canadienne CBC, le Hezbollah avait adopté une attitude hostile à l’égard de l’enquête internationale et du projet de tribunal international ». « Preuve en est qu’il avait retiré ses ministres du gouvernement de Fouad Siniora uniquement pour faire obstruction à l’enquête internationale, a relevé le leader des FL. Cela n’incite-t-il pas à émettre des doutes à cet égard? Ce comportement n’incite-t-il pas à poser des questions sur une implication éventuelle de l’axe Hezbollah-Syrie-Iran dans l’assassinat de Rafic Hariri ? Mais nous laissons au tribunal le soin de clarifier ce point. »
Le leader des FL a par ailleurs mis l’accent sur la position importante occupée par l’un des accusés, Moustapha Badreddine, dans la hiérarchie du Hezbollah, soulignant qu’il est inconcevable que Badreddine et ses complices aient pu organiser et exécuter un attentat tel que celui du 14 février 2005 sans l’aval ou la participation du directoire du Hezbollah et sans l’appui d’un service puissant.
M. Geagea a en outre souligné que le tribunal international ne concerne pas uniquement les parents des victimes « mais l’ensemble des Libanais » dans la mesure où c’est le devenir et la physionomie du Liban qui sont en jeu à travers l’action du TSL.
L’affaire de Lassa
Sur le litige de Lassa qui a récemment pris une tournure confessionnelle, M. Geagea a dénoncé les actions des habitants chiites de ce village, proches du Hezbollah, qui attaquaient les patrouilles de l’armée et des FSI et les empêchaient de se rendre sur les lieux.
M. Nasrallah avait affirmé lors de son dernier discours que le litige de Lassa remonte à plus de 70 ans. Réfutant cet argument, M. Geagea a déclaré : « Ce que nous dénonçons, ce n’est pas le contentieux en rapport avec les biens-fonds, qui remonte effectivement à très longtemps, mais c’est le comportement du Hezbollah dans cette affaire qui fait obstruction à toute décision de justice portant sur les violations des biens-fonds ainsi que l’attitude du Hezbollah qui empêche les forces de l’ordre de s’assurer que les relevés topographiques sont effectués. »
Le leader des FL a souligné dans ce cadre que le problème dans l’affaire de Lassa réside dans le fait que le Hezbollah a dénaturé la nature du litige en se livrant à une attitude hégémonique dans la région. Et de souligner à ce propos que la seule solution sur ce plan est de geler les constructions illégales dans l’attente du résultat des relevés topographiques.
En conclusion, M. Geagea a déclaré que la situation du gouvernement ne pouvait pas être maintenue dans l’état actuel, soulignant que le cabinet ne fait que se soumettre au bon vouloir du Hezbollah.
Le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, a réfuté les arguments exposés par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, lors de son dernier discours dans lequel il a tenté de discréditer l’acte d’accusation rendu public par le Tribunal spécial pour le Liban.
Au cours d’une conférence de presse tenue samedi à Meerab (Kesrouan), M. Geagea a mis l’accent sur le fait que l’acte d’accusation est fondé sur suffisamment de preuves pour mettre en cause les suspects qui ont fait l’objet de mandats d’arrêt émis par le TSL. M. Geagea a souligné sur ce plan que l’acte d’accusation n’est nullement basé uniquement sur les appels téléphoniques au moyen de téléphones portables, mais également, comme il ressort de l’alinéa 17 de la page 6 de l’acte d’accusation, sur « des témoignages, des indices et des documents qui n’apparaissent pas dans la partie de l’acte d’accusation qui a été rendue publique ». Et le leader des FL de relever également sur ce plan que l’alinéa 26 de la page 10 de l’acte d’accusation souligne que les preuves ne sont pas uniquement circonstancielles et liées aux télécommunications.
En tout état de cause, le leader des FL s’est étonné du fait que certaines parties dédaignent les preuves circonstancielles en affirmant qu’elles n’ont pas de poids dans la procédure pénale. « Dans la page 3 de l’acte d’accusation, a souligné sur ce plan M. Geagea, il est spécifié que l’accent a été mis sur les preuves circonstancielles qui sont fondées sur la déduction et la corrélation sur lesquelles on mise généralement plus que sur les preuves directes. Il apparaît donc qu’il existe de nombreuses preuves non circonstancielles et dire que l’acte d’accusation est basée sur les télécommunications est une assertion erronée. »
Le réseau de téléphones mobiles
Soulignant que l’acte d’accusation comporte ainsi des preuves « plus que suffisantes » pour accuser les quatre responsables du Hezbollah qui ont fait l’objet de mandats d’arrêt, M. Geagea a totalement réfuté l’argumentation du chef du Hezbollah portant sur une manipulation par Israël du réseau libanais de téléphonie mobile, et donc des téléphones portables dont il est question dans l’acte d’accusation du TSL et qui ont été utilisés pour organiser et exécuter l’assassinat de Rafic Hariri. Sayyed Hassan Nasrallah avait évoqué à ce sujet « la capacité technique d’Israël de manipuler les données, de fabriquer des communications et même d’utiliser des numéros de personnes à leur insu ».
« Les téléphones portables utilisés par les accusés ont été enregistrés sous des noms d’emprunt, a relevé sur ce plan M. Geagea. Si l’on admet que les services israéliens et américains avaient les moyens de manipuler d’une manière aussi minutieuse le réseau de télécommunications, ils auraient alors entrepris de manipuler les lignes appartenant directement aux responsables et aux cadres du Hezbollah, et inscrites aux noms de ces derniers, et non pas des lignes inscrites sous des noms d’emprunt anonymes dont ils ne pouvaient pas deviner l’usage par le Hezbollah », a souligné Geagea qui a d’autre part relevé que les lignes en question n’ont été utilisées que durant la période de préparation et d’exécution de l’attentat et qu’elles se sont tues immédiatement après l’attentat. En outre, a encore précisé le leader des FL, il s’est avéré que les lignes personnelles des quatre suspects étaient utilisées, parallèlement, pour des appels strictement personnels, au même moment et au même endroit que les lignes inscrites sous des noms d’emprunt pour planifier et exécuter l’attentat du 14 février 2005.
Répondant à l’argumentation du chef du Hezbollah portant sur une manipulation du réseau par Israël, M. Geagea s’est demandé, si tel était le cas, pourquoi l’État hébreu n’a-t-il pas infiltré les téléphones portables inscrits aux noms des membres du Hezbollah ? « Si Israël était capable de manipuler les réseaux de communications au Liban, n’aurait-t-il pas protégé ses nombreux espions arrêtés au Liban du fait de leurs contacts téléphoniques? » a-t-il ajouté.
Le leader des FL a invité dans ce cadre le gouvernement libanais à remettre les quatre suspects à la justice internationale. « Dans le cas contraire, le gouvernement prouverait qu’il est à la solde du Hezbollah », a-t-il affirmé.
M. Geagea a rappelé en outre que dès le départ, plus précisément dès décembre 2005, « soit bien avant l’affaire du Deir Spiegel, du Figaro ou de la chaîne canadienne CBC, le Hezbollah avait adopté une attitude hostile à l’égard de l’enquête internationale et du projet de tribunal international ». « Preuve en est qu’il avait retiré ses ministres du gouvernement de Fouad Siniora uniquement pour faire obstruction à l’enquête internationale, a relevé le leader des FL. Cela n’incite-t-il pas à émettre des doutes à cet égard? Ce comportement n’incite-t-il pas à poser des questions sur une implication éventuelle de l’axe Hezbollah-Syrie-Iran dans l’assassinat de Rafic Hariri ? Mais nous laissons au tribunal le soin de clarifier ce point. »
Le leader des FL a par ailleurs mis l’accent sur la position importante occupée par l’un des accusés, Moustapha Badreddine, dans la hiérarchie du Hezbollah, soulignant qu’il est inconcevable que Badreddine et ses complices aient pu organiser et exécuter un attentat tel que celui du 14 février 2005 sans l’aval ou la participation du directoire du Hezbollah et sans l’appui d’un service puissant.
M. Geagea a en outre souligné que le tribunal international ne concerne pas uniquement les parents des victimes « mais l’ensemble des Libanais » dans la mesure où c’est le devenir et la physionomie du Liban qui sont en jeu à travers l’action du TSL.
L’affaire de Lassa
Sur le litige de Lassa qui a récemment pris une tournure confessionnelle, M. Geagea a dénoncé les actions des habitants chiites de ce village, proches du Hezbollah, qui attaquaient les patrouilles de l’armée et des FSI et les empêchaient de se rendre sur les lieux.
M. Nasrallah avait affirmé lors de son dernier discours que le litige de Lassa remonte à plus de 70 ans. Réfutant cet argument, M. Geagea a déclaré : « Ce que nous dénonçons, ce n’est pas le contentieux en rapport avec les biens-fonds, qui remonte effectivement à très longtemps, mais c’est le comportement du Hezbollah dans cette affaire qui fait obstruction à toute décision de justice portant sur les violations des biens-fonds ainsi que l’attitude du Hezbollah qui empêche les forces de l’ordre de s’assurer que les relevés topographiques sont effectués. »
Le leader des FL a souligné dans ce cadre que le problème dans l’affaire de Lassa réside dans le fait que le Hezbollah a dénaturé la nature du litige en se livrant à une attitude hégémonique dans la région. Et de souligner à ce propos que la seule solution sur ce plan est de geler les constructions illégales dans l’attente du résultat des relevés topographiques.
En conclusion, M. Geagea a déclaré que la situation du gouvernement ne pouvait pas être maintenue dans l’état actuel, soulignant que le cabinet ne fait que se soumettre au bon vouloir du Hezbollah.
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