The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

Search This Blog

August 19, 2011

L'Orient le jour - Le 14 Mars presse le Hezbollah de se dissocier des accusés, August 19, 2011


L’opposition juge sévèrement le discours de Nasrallah et invite son parti à se battre devant la justice.
Le ton général au sein du 14 Mars était hier très critique à l’égard du discours prononcé par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, quelques heures après la parution de l’acte d’accusation du Tribunal spécial pour le Liban (TSL). Pour l’ensemble des commentateurs, le Hezbollah s’enfonce davantage en tant que parti en ne se dissociant pas des accusés et en refusant de mener son combat sur le terrain judiciaire.
Le député Marwan Hamadé a laissé entendre qu’il était encore possible de faire la distinction entre « des éléments du Hezbollah qui pourraient avoir reçu des ordres d’une partie régionale » et la direction de cette formation.
Cependant, a ajouté M. Hamadé, « aujourd’hui, je m’interroge. Le discours de Hassan Nasrallah ne m’a pas paru convaincant. C’est un discours catastrophique face à l’offre fraternelle de Saad Hariri de dissocier le groupe terroriste du corps du parti ».
« Le Hezbollah doit se comporter de manière objective à l’égard des actes d’accusation émanant du TSL, car s’il est prouvé qu’un parti libanais résistant, en lequel nous avons cru et qui suscitait notre fierté, a pris la décision de liquider ceux qui ne partagent pas son point de vue, cela est très, très dangereux », a-t-il souligné.
Pour le secrétaire général du 14 Mars, Farès Souhaid, la parution de l’acte d’accusation du TSL constitue une « victoire morale » pour les Libanais, après « six ans d’attente et beaucoup de sang versé ».
« C’est une victoire pour tous les Libanais attachés au droit et à la justice, et pas seulement pour un camp ou pour le 14 Mars », a souligné M. Souhaid, estimant que le texte « cloue le Hezbollah au pilori ».
« Le Hezb tente à présent de se cacher derrière la communauté chiite », a-t-il relevé, mettant en garde ce parti contre toute déstabilisation.
« Fini de jouer, le Hezbollah doit coopérer », a encore dit M. Souhaid, affirmant que « le gouvernement en place ne peut plus se maintenir avec en son sein des éléments d’un parti accusé de l’assassinat de responsables libanais ».
« Le Premier ministre ne saurait persévérer dans cette ligne politique qui consiste, d’une part, à promettre aux Libanais et à la communauté internationale de coopérer et de respecter les résolutions de l’ONU, et, de l’autre, à se soumettre à la volonté du Hezbollah », a-t-il lancé.
L’ancien ministre Sélim Sayegh a estimé que le Hezbollah « commet une faute en se plaçant dans le box des accusés et en refusant de se dissocier des individus accusés ».
« Se pourrait-il que le Hezbollah soit un parti infaillible ? Que tous ses membres soient des saints ? » s’est-il interrogé avant de souligner que la voie de « la plaidoirie médiatique et télévisée » choisie par le Hezbollah traduit « une faiblesse dans l’argumentation et un mépris total à l’égard de la justice ».
« En l’absence d’une dissociation entre le Hezbollah et les accusés, l’unique issue possible est l’instabilité, puis la discorde et la guerre, alors même que d’autres solutions sont possibles », a averti M. Sayegh, notant que le discours du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, ne saurait être convaincant sur le plan juridique.
Samir Jisr, député de Tripoli et membre du bloc du Futur, a noté que la teneur de l’acte d’accusation « apporte de nouveaux indices importants » et a dit s’attendre à d’autres indices prochainement.
Réfutant les arguments du secrétaire général du Hezbollah, M. Jisr a fait valoir que le fait que les quatre accusés appartiennent à une communauté déterminée « ne signifie pas que cette communauté est accusée, pas plus que l’organisation de laquelle ils relèvent ».
Le député de Beyrouth et ancien ministre Jean Oghassabian a développé un point de vue similaire, affirmant que l’attachement du courant du Futur au tribunal international ne signifie pas qu’il ait l’intention de prendre pour cible « une communauté ou une formation politique au Liban ».
Pour M. Oghassabian, le Premier ministre Nagib Mikati est « face à une responsabilité historique : ou bien il tient parole et respecte son engagement à l’égard du TSL ou alors qu’il démissionne sur-le-champ ».
Son collègue Ammar Houry a estimé qu’il est aujourd’hui « dans l’intérêt du Hezbollah de livrer les accusés à la justice et de préserver ainsi la réputation et la crédibilité de la résistance aux yeux du peuple libanais ».
« Cacher les accusés et ne pas les livrer au tribunal est, sans aucun doute, de nature à confirmer l’accusation lancée contre eux », a-t-il souligné.
Selon M. Houry, « toutes les initiatives prises par le Hezbollah depuis l’assassinat de Rafic Hariri sont en rapport avec le tribunal international ». « Si, aujourd’hui, il existait une intention de provoquer la démission du gouvernement et de maintenir le pays dans le vide afin de cesser toute relation avec le TSL, une telle décision reviendrait en premier lieu au Hezbollah », a-t-il dit.
Soulignant la nécessité de préserver la paix civile, il a affirmé que « les fauteurs de troubles ne réussiront pas dans leur tâche, ni aujourd’hui ni demain ».
De son côté, Ahmad Fatfat, député de Denniyé, a souligné que l’acte d’accusation n’implique pas le Hezbollah, mais que « c’est son secrétaire général qui fait en sorte qu’il le soit ».
M. Fatfat a noté que les indices « scientifiques et logiques » que comporte l’acte d’accusation sont « les mêmes que ceux utilisés pour découvrir les réseaux d’espionnage ».
Pour sa part, Mouïn Merhebi, député du Akkar, a invité Hassan Nasrallah à procéder à la défense des accusés auprès du tribunal « au lieu de prononcer des discours ».
« Nous espérons que les responsables du Hezbollah ne se laisseront pas entraîner (derrière les accusés) car nous considérons cette affaire comme étant individuelle », a ajouté M. Merhebi.
Son collègue Nidal Tohmé a noté que le secrétaire général du Hezbollah « a opté pour la confrontation avec le TSL » et qu’il « cherche à imposer un fait accompli ».
Enfin, le député Kataëb de Zahlé Élie Marouni a estimé que « la vraie confrontation avec le tribunal devrait avoir lieu sur le terrain judiciaire et non pas politique ».
« Si le secrétaire général du Hezbollah veut servir le Liban et les Libanais, la meilleure chose à faire est de cesser de snober le tribunal et de mépriser le sang des martyrs, puis de livrer les accusés », a-t-il dit.


No comments:

Post a Comment

Archives