| vendredi, août 19, 2011
C’est avec soulagement que la majorité, et plus particulièrement le Hezbollah, a accueilli la teneur de l’acte d’accusation du TSL. Jusqu’à la dernière minute, le Hezbollah craignait l’existence d’éléments cachés, mais le résultat est arrivé conforme aux fuites déjà parues dans les médias et essentiellement basé sur l’élément des communications téléphoniques, déjà discrédité par le Hezbollah qui a expliqué en long et en large comment le secteur dans son ensemble est sous le contrôle d’Israël et quelles manipulations il est possible d’effectuer dans ce domaine. De plus, l’acte d’accusation ne comporte pas de preuves directes, mais uniquement ce qu’on appelle en termes juridiques « les preuves indirectes » qui reposent sur la déduction. Autrement dit, on prend une hypothèse de base et, par déduction, on cherche à la confirmer en interprétant certains éléments avérés. En somme, comme le dit un juriste proche du Hezbollah, il s’agit d’un acte d’accusation plutôt faible, suffisant pour mener un procès par défaut. Mais si les inculpés devaient se présenter devant la cour avec des avocats de la défense performants, ils pourraient le démonter en se basant sur ses faiblesses. Toutefois, il est clair que le procureur Bellemare a misé sur le fait que le Hezbollah compte boycotter le TSL, et, par conséquent, les juges sont plus durs quand il s’agit d’un procès en l’absence des accusés. Enfin, le Hezbollah se considère satisfait de l’accueil populaire réservé à la publication de l’acte d’accusation. Certes, le camp du 14 Mars y a aussitôt adhéré, ne mettant pas en doute sa teneur, en dépit de ce que le Hezbollah considère comme des faiblesses, mais la rue est restée calme et cela en grande partie à cause de la campagne qu’il a menée pour préparer le terrain à l’énorme accusation qui allait être portée contre lui ou contre certains de ses membres.
À ce stade-là, le Hezbollah et la majorité en général s’estiment relativement satisfaits, mais cela n’a pas empêché le secrétaire général du parti de tirer la sonnette d’alarme contre les plans de discorde confessionnelle visant, selon lui, le tissu social libanais. Les tirs de la veille au Akkar sont venus confirmer en partie ces appréhensions ainsi que les informations sur une tension grandissante au Nord liée aux événements en Syrie. Toutefois, la question qui se pose porte sur la prochaine étape. Quelle sera l’attitude du gouvernement face à la pression du TSL et du camp du 14 Mars pour l’arrestation des inculpés et sa coopération avec la justice internationale ? Les sources proches du gouvernement confient que le Premier ministre continuera à adopter une attitude positive à l’égard du TSL, restant dans les généralités et les déclarations de bonnes intentions, sans pour autant entreprendre une action quelconque. Ces mêmes sources estiment que c’est justement cette attitude qui est attendue de la part de Nagib Mikati. Au moment d’annoncer sa candidature pour succéder à Saad Hariri au Sérail, Mikati savait parfaitement que l’acte d’accusation allait paraître et qu’il devait impliquer des membres plus ou moins actifs et en vue du Hezbollah. C’est donc qu’il est préparé à ce cas de figure et il a déjà établi les contacts nécessaires à ce sujet. Les parties qui misent donc sur son éventuelle démission à cause de son incapacité à traiter ce dossier se trompent. Selon ses proches, Mikati miserait aussi sur le fait que jusqu’à ce jour il n’y a pas de décision internationale et régionale pour placer entièrement le Liban sous la coupe du Hezbollah. Car en raison du rapport de force actuel, toute provocation sécuritaire entraînerait une mainmise de ce parti sur l’ensemble du pays ( le Nord excepté). Et face à un Occident embourbé dans les guerres et les bouleversements régionaux, il est difficile de miser sur une action quelconque sur le terrain de nature à renverser la donne. Quant aux mesures diplomatiques et économiques, elles ont montré leurs limites. En même temps, le Hezbollah considère aussi que la présence de Mikati à la tête du gouvernement est un avantage pour lui puisqu’elle lui évite d’être placé au ban de la communauté internationale et elle régule relativement le jeu interne. En d’autres termes, « le centrisme » du Premier ministre est une nécessité pour toutes les parties concernées dans une période aussi confuse. C’est pourquoi Nagib Mikati continuera à adopter des positions en demi-teinte sur le plan de la politique générale tout en prenant des décisions sur le plan économique et social. Mais cela ne l’empêchera pas d’être soumis à de fortes pressions pour justement ne pas le laisser trop aller dans le sens du Hezbollah. La publication de l’acte d’accusation et les mesures qui vont suivre vont donc dans ce sens.
La thèse du 14 Mars est beaucoup moins « apaisante ». Selon les sources proches de ce camp, le procureur Bellemare devrait remettre au cours des prochaines semaines une suite de l’acte d’accusation au juge de la mise en état Daniel Fransen. Les noms de personnalités en vue figureraient dans cette version et mettraient en difficulté le gouvernement de Mikati qui ne pourrait plus prétendre ne pas trouver les inculpés pour s’abstenir de les arrêter. Dans ce cas, il serait violemment critiqué par le Conseil de sécurité et serait contraint à démissionner. Interrogés sur ce scénario, les proches de Mikati rappellent que ce n’est pas le gouvernement mais le procureur général près la République qui est responsable des mesures à prendre pour arrêter les éventuels inculpés. Ils ajoutent que l’évolution de la situation ne va pas forcément dans ce sens, et qu’en réalité de telles mesures ne feraient que renforcer le Hezbollah et affaiblir le courant centriste qui reste une nécessité pour tout le monde. Tout en reconnaissant que la situation globale n’est guère confortable ni facile, les proches de Mikati affirment qu’elle reste gérable... Toutefois, toutes les parties au Liban reconnaissent l’importance des développements en Syrie sur le cours des événements locaux. Et c’est là que réside la grande inconnue.
À ce stade-là, le Hezbollah et la majorité en général s’estiment relativement satisfaits, mais cela n’a pas empêché le secrétaire général du parti de tirer la sonnette d’alarme contre les plans de discorde confessionnelle visant, selon lui, le tissu social libanais. Les tirs de la veille au Akkar sont venus confirmer en partie ces appréhensions ainsi que les informations sur une tension grandissante au Nord liée aux événements en Syrie. Toutefois, la question qui se pose porte sur la prochaine étape. Quelle sera l’attitude du gouvernement face à la pression du TSL et du camp du 14 Mars pour l’arrestation des inculpés et sa coopération avec la justice internationale ? Les sources proches du gouvernement confient que le Premier ministre continuera à adopter une attitude positive à l’égard du TSL, restant dans les généralités et les déclarations de bonnes intentions, sans pour autant entreprendre une action quelconque. Ces mêmes sources estiment que c’est justement cette attitude qui est attendue de la part de Nagib Mikati. Au moment d’annoncer sa candidature pour succéder à Saad Hariri au Sérail, Mikati savait parfaitement que l’acte d’accusation allait paraître et qu’il devait impliquer des membres plus ou moins actifs et en vue du Hezbollah. C’est donc qu’il est préparé à ce cas de figure et il a déjà établi les contacts nécessaires à ce sujet. Les parties qui misent donc sur son éventuelle démission à cause de son incapacité à traiter ce dossier se trompent. Selon ses proches, Mikati miserait aussi sur le fait que jusqu’à ce jour il n’y a pas de décision internationale et régionale pour placer entièrement le Liban sous la coupe du Hezbollah. Car en raison du rapport de force actuel, toute provocation sécuritaire entraînerait une mainmise de ce parti sur l’ensemble du pays ( le Nord excepté). Et face à un Occident embourbé dans les guerres et les bouleversements régionaux, il est difficile de miser sur une action quelconque sur le terrain de nature à renverser la donne. Quant aux mesures diplomatiques et économiques, elles ont montré leurs limites. En même temps, le Hezbollah considère aussi que la présence de Mikati à la tête du gouvernement est un avantage pour lui puisqu’elle lui évite d’être placé au ban de la communauté internationale et elle régule relativement le jeu interne. En d’autres termes, « le centrisme » du Premier ministre est une nécessité pour toutes les parties concernées dans une période aussi confuse. C’est pourquoi Nagib Mikati continuera à adopter des positions en demi-teinte sur le plan de la politique générale tout en prenant des décisions sur le plan économique et social. Mais cela ne l’empêchera pas d’être soumis à de fortes pressions pour justement ne pas le laisser trop aller dans le sens du Hezbollah. La publication de l’acte d’accusation et les mesures qui vont suivre vont donc dans ce sens.
La thèse du 14 Mars est beaucoup moins « apaisante ». Selon les sources proches de ce camp, le procureur Bellemare devrait remettre au cours des prochaines semaines une suite de l’acte d’accusation au juge de la mise en état Daniel Fransen. Les noms de personnalités en vue figureraient dans cette version et mettraient en difficulté le gouvernement de Mikati qui ne pourrait plus prétendre ne pas trouver les inculpés pour s’abstenir de les arrêter. Dans ce cas, il serait violemment critiqué par le Conseil de sécurité et serait contraint à démissionner. Interrogés sur ce scénario, les proches de Mikati rappellent que ce n’est pas le gouvernement mais le procureur général près la République qui est responsable des mesures à prendre pour arrêter les éventuels inculpés. Ils ajoutent que l’évolution de la situation ne va pas forcément dans ce sens, et qu’en réalité de telles mesures ne feraient que renforcer le Hezbollah et affaiblir le courant centriste qui reste une nécessité pour tout le monde. Tout en reconnaissant que la situation globale n’est guère confortable ni facile, les proches de Mikati affirment qu’elle reste gérable... Toutefois, toutes les parties au Liban reconnaissent l’importance des développements en Syrie sur le cours des événements locaux. Et c’est là que réside la grande inconnue.
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