Avec l’exacerbation de la polémique autour de l’affaire
Mawlaoui, des craintes émergent quant à une exploitation d’un dossier en
rapport direct avec la sécurité du Liban, à des fins politiciennes sectaires.
L’affaire est pourtant simple : des agents de la Sûreté générale avaient récemment arrêté un Jordanien, Mohammad Youssef Osman Abdel Salam, peu de temps après son arrivée à Beyrouth. Abdel Salam avait été expulsé d’Iran vers Damas qui l’avait à son tour envoyé au Liban au lieu de le remettre aux autorités jordaniennes, selon des informations obtenues auprès de services de renseignements locaux et étrangers.
Abdel Salam ne pouvait pas ne pas être arrêté : l’homme est éminemment dangereux. Homme d’affaires richissime, il dirige un réseau terroriste et constitue un des principaux bailleurs de fonds d’el-Qaëda. Il parraine également une organisation fondamentaliste sunnite qui s’est implantée au Liban.
Durant son interrogatoire, le Jordanien a révélé les noms de ses complices, dont six, des non-Libanais installés dans le pays, avaient pu être arrêtés. Il avait également cité Chadi Mawlaoui comme étant l’un des collaborateurs d’une organisation fondamentaliste entretenant des rapports étroits avec el-Qaëda.
C’est ce qui explique l’opération menée par la Sûreté générale contre lui, observe une source de sécurité qui juge nécessaire de ne pas s’arrêter sur le procédé suivi pour l’arrestation, en relevant cependant au passage que les agents responsables de la planification du guet-apens seront déférés devant le conseil de discipline et sanctionnés au cas où ils seraient tenus pour responsables d’abus.
Pour cette source, il est important de reconnaître l’importance du démantèlement de ce réseau et de comprendre qu’il n’était pas possible de garder les bras croisés alors que des organisations qui gravitent dans l’orbite d’el-Qaëda renforcent leur présence à Tripoli, voire au Liban, où la sécurité représente une ligne rouge.
Les critiques adressées à la Sûreté générale sont dangereuses pour trois raisons : d’abord parce qu’elles impliquent un feu vert à la présence d’éléments armés proches d’el-Qaëda, sans tenir compte de l’impact de la présence de ces armes sur la scène libanaise. On peut imaginer, par exemple, leur influence sur le cours et les résultats des législatives dans cette partie du pays.
Ensuite, parce qu’elles donnent au Hezbollah un prétexte supplémentaire pour préserver ses armes, au moment où l’opposition s’efforce d’obtenir un règlement de ce dossier, de même qu’une telle situation pourrait pousser plusieurs autres parties à s’armer. Les partisans de Mawlaoui n’ont pas hésité d’ailleurs à exploiter la fibre communautaire et présenter l’affaire comme étant une attaque des sunnites par les chiites ainsi qu’une tentative de désarmer les sunnites.
Et pour finir, de telles critiques court-circuitent l’action de la Sûreté générale et, de manière générale, celle des services de sécurité, ce qui aura pour effet de rendre le Liban vulnérable sur le plan de la sécurité.
Quoi qu’il en soit, selon la source sécuritaire précitée, l’arrestation de Mawlaoui n’a rien à voir avec les événements en Syrie, même si certaines parties essaient de lui donner toutes sortes d’explications. Le groupe de Mawlaoui, a averti la même source, « essaie de gonfler l’affaire afin de provoquer des tiraillements sectaires dont les organisations fondamentalistes sunnites pourront tirer profit afin de s’ancrer au Liban et d’utiliser le pays comme une plate-forme pour leurs opérations ».

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