The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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June 27, 2012

L'orient le jour - Affaire « al-Jadeed » : arrêté en flagrant délit, Wissam Alaeddine appartiendrait aux « Brigades de la résistance », June 27 2012


Le ministre de la Justice promet « une enquête qui ira jusqu’au bout », mais la chaîne craint la libération du détenu, toujours hospitalisé pour brûlures en mettant le feu à l’entrée de la NTV.
L’insécurité qui a régné dans la nuit de lundi à mardi dans les rues à Beyrouth, et dont le siège de la chaîne al-Jadeed (NTV) a été le principal théâtre, a continué à faire des vagues hier. Le principal suspect, Wissam Alaeddine, était hier opéré et traité pour des brûlures dont il a été atteint lorsqu’il allumait des pneus devant l’entrée de la chaîne. Il n’a donc pu être interrogé par les forces de l’ordre. Hier soir, dans son journal télévisé, la chaîne al-Jadeed a dénoncé « des tentatives de libérer Alaeddine » et déclaré qu’elle « n’entrerait pas dans ce bazar politique et n’approuverait pas la libération de cet individu pris en flagrant délit ». Toujours selon la chaîne, « Alaeddine a avoué faire partie du groupe appelé Saraya el-Mouqawama, fondé par le Hezbollah dans les années 90, mais le Hezbollah a nié l’appartenance de cet homme à ce groupe ». 
Rappelons que cinq individus masqués ont attaqué, le lundi en soirée, le bâtiment d’al-Jadeed à Beyrouth, brûlant des pneus et tirant des coups de feu. L’un des attaquants, Alaeddine a été arrêté par les services de renseignements de l’armée avec l’aide des gardiens de la chaîne. L’enquête préliminaire a montré que c’est une interview du cheikh Ahmad el-Assir, imam d’une mosquée à Saïda, qui est à l’origine de cette agression par des individus mécontents. Simultanément, des incidents similaires ont secoué d’autres quartiers de la capitale.
L’attaque contre cette télévision ne s’est pas limitée à cette agression, mais s’est illustrée par de multiples tentatives de piratage du site Internet de la chaîne, qui ont provoqué son interruption durant plusieurs heures. Le responsable du site a indiqué au cours du journal télévisé de la NTV que « le site a fait l’objet de millions d’attaques de plusieurs types différents ». Il a assuré que « le piratage s’est accompagné de lettres de menace contre des responsables de la chaîne ».

Des menaces et des morts...
Karma Khayat, vice-directrice du journal télévisé et des programmes politiques à la NTV, a indiqué à L’Orient-Le Jour que « des mesures de sécurité supplémentaires ont été prises par les forces de l’ordre, parce que nous avons besoin de protection, nous n’avons d’autres armes que la parole ». Sur les responsables de cette agression, elle assure « attendre la fin de l’enquête », rappelant que « le Hezbollah et Amal ont nié tout lien et se sont solidarisés avec la NTV ». Est-elle inquiète concernant de nouvelles agressions ? « En tant que chaîne, nous avons toujours été la cible d’attaques, et certains de nos collaborateurs en sont même morts », a-t-elle répondu.
 
Sur l’enquête, notons que le ministre de la Justice Chakib Cortbaoui, qui se trouve hors du Liban, a assuré à la chaîne « que la justice remplira son rôle jusqu’au bout dans cette affaire ». Le ministre de l’Information, Walid Daouk, qui s’est rendu dans les locaux de la NTV le soir même pour se solidariser avec la chaîne, s’est réuni hier avec le ministre de l’Intérieur Marwan Charbel pour discuter de l’agression. Selon M. Daouk, le ministre Charbel a assuré que l’enquête se poursuivra jusqu’à ce que l’identité de tous les agresseurs soit connue.
 
Par ailleurs, les réactions contre l’agression qui a visé la NTV la veille étaient très nombreuses hier. Personnalités politiques de tous bords, partis politiques (dont le mouvement Amal une fois de plus), institutions médiatiques, associations... ont publié des communiqués dans lesquels ils ont dénoncé « l’agression contre la liberté d’expression ». Le ministre de la Défense Fayez Ghosn a qualifié d’ « inacceptables » les attaques contre les médias et appelé à les garder éloignés des conflits. Le député Boutros Harb a remarqué que « l’agression contre la NTV remet en cause la crédibilité du gouvernement ». Dans la même veine, Antoine Haddad, secrétaire général du mouvement du Renouveau démocratique, a noté que l’incident « est une preuve que la mentalité d’irrespect envers le gouvernement et l’État devient dominante ».
 
Pour sa part, l’ordre des journalistes, qui a tenu hier une réunion extraordinaire pour discuter de l’agression, a publié un virulent communiqué dans lequel il affirme qu’il « ne restera pas les bras croisés et n’acceptera pas que la presse et les médias deviennent un bouc émissaire pour qui que ce soit ». Il a cependant rendu hommage aux excuses présentées aux téléspectateurs par le propriétaire de la chaîne, Tahsin Khayat, pour l’affront que pourrait avoir représenté l’interview diffusée sur les ondes de la NTV dimanche soir. Il a demandé aux responsables des institutions médiatiques « d’adapter leurs prestations aux circonstances délicates que traverse le pays ».

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