The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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June 27, 2012

L'orient le jour - Cinq associations invitent les autorités à criminaliser la torture, June 27 2012


La Journée internationale de soutien aux victimes de la torture, hier, était l’occasion de rappeler que le Liban ne respecte toujours pas ses engagements internationaux pour éradiquer cette pratique.
« Mon frère a été torturé pendant 108 jours au ministère de la Défense. Ils l’ont épuisé, tellement ils l’ont torturé. Il a souffert son âme et continue de souffrir aujourd’hui, à Roumieh. » Le témoignage du frère de Tarek Rabaa, cet ingénieur de la société de télécommunications Alfa arrêté en juillet 2010 pour intelligence avec l’ennemi, en dit long sur les méthodes d’interrogatoire utilisées, notamment par les services de renseignements de l’armée. Mais aussi sur la persistance de la pratique de la torture au pays du Cèdre, dans les centres d’arrestation de manière générale et dans certains lieux de détention. Le Liban est pourtant signataire de la Convention internationale contre la torture (CAT), en décembre 2000 et de son protocole optionnel en 2008. Mais il n’a toujours pas mis en place les mécanismes nécessaires pour criminaliser la torture, ou pour contrôler les agissements des services de sécurité dans les centres d’arrestation et les lieux de détention.
À l’occasion de la Journée internationale de soutien aux victimes de la torture, cinq associations libanaises, réunies hier au siège du Centre libanais des droits humains (CLDH), ont invité les autorités libanaises à « criminaliser la torture » et à « tout mettre en œuvre pour bannir définitivement la pratique de la torture au Liban ». La rencontre, animée par le secrétaire général du CLDH, Wadih Asmar, s’est déroulée en présence de représentants des Forces de sécurité intérieure, notamment du général Antoine Boustany, responsable de la Commission de surveillance de la torture dans les prisons, de personnalités diplomatiques, du père Hady Aya, représentant l’Association justice et miséricorde (AJEM), de Julien Courson représentant l’Association libanaise pour l’éducation et la formation (ALEF), de représentants des associations al-Karama pour les droits humains et Restart pour la réhabilitation des victimes de violence et de torture, et du représentant du Fonds arabe pour les droits humains qui soutient le projet, Élie Abou Aoun.

Des techniques d’interrogatoire rétrogrades
La projection de trois films réalisés par des associations des droits de l’homme a ouvert la voie au débat. D’anciens détenus au Liban, en Syrie ou à Khiam y racontaient leur calvaire, montraient les traces de torture sur leur corps, évoquaient les différents moyens de torture, parmi lesquels, et mis à part les atteintes physiques, l’humiliation, l’insulte, l’enfermement, la privation de nourriture. « Mes geôliers m’ont obligé à manger un cafard. Ils m’ont battu pour m’obliger à l’avaler », se souvenait un ancien détenu à Anjar, qui a fait le déplacement pour témoigner sur place. Certains cas remontent à plus de dix ans. D’autres témoignages sont plus récents. Comme celui d’un ancien prisonnier arrêté par les forces de sécurité, roué de coups, battu avec des chaussures militaires. « Je suis devenu sourd. J’ai constamment mal à la tête. Je les entends encore m’insulter », a-t-il dit.
Dans une critique des documentaires projetés, le général Naji Malaeb, ancien chef du département des droits de l’homme au sein des FSI, a observé que les cas de torture présentés remontent à trop longtemps. Il a certifié que la torture est aujourd’hui absente des centres de détention et des prisons. Mais vu « les techniques rétrogrades d’interrogatoire », il n’a pas exclu le recours à certaines méthodes violentes dans les centres d’arrestation, « comme la gifle ou parfois plus ». Moins catégorique, le général Boustany a reconnu la pratique de la torture dans les prisons. Mais, a-t-il assuré, « elle a sensiblement diminué ». « Nous suivons chaque cas et sanctionnons les responsables », a-t-il affirmé, faisant remarquer qu’un officier a récemment été jugé pour torture.
Des explications auxquelles les participants ont réagi, exemples à l’appui. Saluant les avancées, ils ont invité les autorités à criminaliser la torture, par la mise en place des lois nécessaires.

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